Fonctionnaires : le point d'indice revalorisé de 1,5% au 1er juillet

Le gouvernement a reçu ce lundi à Paris les huit syndicats de fonctionnaires pour leur dévoiler les mesures salariales qu'il envisage afin d'amortir le choc persistant de l'inflation. Une revalorisation du point d'indice a été actée pour tous les agents du public.
Pour le ministère de la Fonction publique, incarné par Stanislas Guerini, les efforts doivent être concentrés sur le pouvoir d'achat notamment des bas salaires.
Pour le ministère de la Fonction publique, incarné par Stanislas Guerini, les efforts doivent être concentrés sur le pouvoir d'achat notamment des bas salaires. (Crédits : Reuters)

[Article publié le lundi 12 juin 2023 à 16h05 et mis à jour à 18h52] Confirmant les informations du quotidien Les Echos, la valeur du point d'indice des fonctionnaires va augmenter de 1,5% au 1er juillet prochain, permettant aux 5,7 millions de fonctionnaires de bénéficier d'une augmentation générale, et une prime dégressive pour soutenir les bas et moyens salaires, a-t-on appris auprès du ministère de la Fonction publique.

Cette prime, dite de « pouvoir d'achat », d'un montant compris entre 300 et 800 euros sera versée avant la fin de l'année 2023. Elle bénéficiera aux agents gagnant jusqu'à 3.250 euros bruts par mois. Elle sera perçue par 50% des agents de l'Etat et 70% des agents publics hospitaliers, précise le ministère. Un agent d'accueil en début de carrière gagnerait ainsi au total 182 euros par mois de plus, et une professeure des écoles avec sept ans d'ancienneté 102 euros de plus, détaille-t-on de même source.

Selon le communiqué de la CGT la prime « ne semble pas être reconductible », ce qui limiterait fortement le gain de pouvoir d'achat pérenne. Le premier syndicat de la fonction publique dénonce ainsi une « mesure largement insuffisante » alors que l'inflation atteignait encore 5,1% en mai, selon l'Insee.

Lire aussiAugmentation des fonctionnaires : les marges de manoeuvre réduites (voire nulles) du gouvernement

Outre le point d'indice et la prime de pouvoir d'achat, les agents publics ont obtenu la reconduction pour 2023 de la Garantie individuelle de pouvoir d'achat (Gipa), une revalorisation des frais de mission, une meilleure prise en charge des abonnements aux transports collectifs et une revalorisation du barème de monétisation des comptes épargne temps. Pour rappel, la Gipa est une indemnité pour tous les agents dont le traitement indiciaire brut aurait évolué moins vite que l'indice des prix à la consommation sur une période de quatre ans.

Les agents de la fonction publique territoriale ne sont pas directement bénéficiaires de la prime de pouvoir d'achat mais « un outil de politique salariale pour les collectivités » sera créé pour celles « qui souhaiteraient la verser à leurs agent », selon le document du ministère. Selon le ministère, les nouvelles mesures annoncées ce lundi s'ajoutent à l'effet en année pleine de la revalorisation de l'an passé et à des mesures catégorielles, notamment en faveur des enseignants.

L'ensemble de ces mesures représenterait pour la fonction publique d'Etat « une hausse de 6,8% en 2023 », à l'heure où le gouvernement fait la chasse aux économies pour son projet de budget 2024.

Un agent public sur cinq est payé au salaire minimum

Alors qu'un agent public sur cinq est payé au salaire minimum, « les replâtrages parcellaires ne sont plus à l'ordre du jour », avait averti vendredi par communiqué la CGT, premier syndicat du secteur public. « Une revalorisation générale d'au moins 10% des salaires est nécessaire », avait ajouté auprès de l'AFP Céline Verzeletti, patronne de la fédération CGT des fonctionnaires d'Etat.

Les collectivités déplorent des marges de manœuvre limitées

Les collectivités, qui emploient 2 millions de fonctionnaires, estiment une augmentation « justifiée » au vu de l'inflation élevée. Elles ont toutefois déploré des marges de manœuvre limitées alors que les « budgets ont été votés en début d'année », a encore indiqué Philippe Laurent. Pour accroître la prévisibilité, il a réclamé un cadre « pérenne » pour les prochains discussions salariales.

Mais dans un contexte budgétaire contraint, « les efforts (...) doivent être concentrés sur le pouvoir d'achat notamment des bas salaires », ajoute-t-on de même source. Le coût pour les finances publiques de la revalorisation de 3,5% du traitement des agents de l'Etat, des collectivités et des hôpitaux à l'été 2022 a été chiffré à 7,5 milliards d'euros en année pleine.

Le gouvernement veut renouer le dialogue avec les syndicats

Au-delà des salaires, le gouvernement veut renouer durablement le dialogue avec les syndicats, qui ont un temps boycotté les réunions officielles au ministère pour protester contre le report à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite. Stanislas Guerini espère ainsi leur soumettre rapidement un projet d'accord sur le financement par l'Etat des frais de prévoyance de ses agents. Des dispositifs d'aide au logement des fonctionnaires pourraient également être annoncés dans les prochaines semaines.

Comment dégager 15 milliards d'économies

« Être tranchant avec l'inutile ». Dans un rapport publié la semaine dernière, les députés Robin Reda (Renaissance) et Véronique Louwagie (Les Républicains) esquissent dix recommandations pour dégager 15 milliards d'économies dans l'administration d'ici 2030 et « plus de 650 millions d'euros » dès l'année prochaine.

Pas question pour autant de raboter le traitement des 5,7 millions de fonctionnaires, ni de réduire brutalement les effectifs comme à l'époque de la Révision générale des politiques publiques de Nicolas Sarkozy. « Le niveau des rémunérations par emploi public de la France est modéré en comparaison internationale, le poids de la masse salariale dans le produit intérieur brut (312,4 milliards d'euros soit 13,6% du PIB) découlant davantage des effectifs que des rémunérations », ajoutent-ils.

Les rapporteurs identifient trois gisements principaux d'économies : la rationalisation du parc immobilier de l'État, la diminution d'un tiers de la subvention allouée aux plus petits de ses opérateurs (moins de 250 agents) et enfin la simplification administrative. Autre suggestion, censée rapporter une dizaine de millions par an dès 2024 : la suppression de trois normes réglementaires (décret, arrêté...) à chaque fois qu'une nouvelle norme est créée.

Dans une réaction à l'AFP, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a « salué le travail des parlementaires », qui « fait écho » à de précédents travaux gouvernementaux « sur l'efficacité, la qualité et l'accès aux services publics ». Il promet de « travailler avec les députés sur certaines de leurs propositions, notamment concernant la gestion immobilière comme levier d'économies et d'amélioration du cadre de travail des agents et d'accueil des usagers ».

(Avec AFP)

Commentaires 21
à écrit le 13/06/2023 à 11:33
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Comique, les dirigeants des grands syndicats clamaient avoir "repris la main" après la séquence de la réforme des retraites. On voit ce qu'il en est !

à écrit le 13/06/2023 à 10:31
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5,7 millions de fonctionnaires en France pour 68 millions d'habitants, contre 4,9 millions de fonctionnaires en Allemagne pour 75 millions d'habitants. Comme d'habitude une France socialisée aux dépenses publiques à tout va et pour quels résultats ? ...

à écrit le 13/06/2023 à 10:27
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Les champions mondial des grèves à répétition et de la plus faible productivité profitent à nouveau des largesses irresponsables de Macron et de son gouvernement avec une dette française à 3000 milliards d'euros la politique des copains des copains d...

le 13/06/2023 à 14:46
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En passant, le privé comme vous dites, vit largement de la commande publique... Demandez à Vinci et consorts.

à écrit le 13/06/2023 à 9:32
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1,5% d'augmentation du point d'indice le 1er juillet 2023 , alors que l'inflation "officielle" (c-à-d bien bidouillée!) est déjà à 5,9%. Tant pis pour ces "castors" masochistes du second tour de la présidentielle!!! NB: Les primes ne comptent pas da...

à écrit le 13/06/2023 à 9:26
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En France c'est la même chose pour tout :" le flou" On ne veut surtout pas donner des chiffres ou des comparaisons simples et réelles. Cela laisse plus de latitude à nos dirigeants pour faire la soupe qu'ils vont donner à leurs veaux. Cela leur perm...

à écrit le 13/06/2023 à 7:55
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C'est un affront stupide aux fonctionnaires. On ne trouve plus de bon profs, mais on continue. a demander d'avoir un bac +5 et ne pas pouvoir se loger vêtir et nourrir convenablement avec en plus le mépris de tous et des sauvages en classe c'est moti...

le 13/06/2023 à 9:30
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En effet. Je ne pensais pas que c'était possible de se moquer des gens à ce point. Une honte, du délire et une méconnaissance totale de ce que vive nos fonctionnaires sous-payés et corvéables. C'est dégueulasse.

à écrit le 12/06/2023 à 19:02
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privilège tout azimuts quoi qu'il en coûte

le 12/06/2023 à 21:09
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Une augmentation très très loin de l'inflation qui va représenter en moyenne 20 ou 25 euros par mois. Moi j'appelle ça plutôt une mauvaise blague.

le 12/06/2023 à 23:09
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Quel privilège ,? Montrez moi votre fiche de paie qu’ on en discute .. vos privilèges à vous sont pas déclarés à l ´urssaf ou l impôt par vos boites .. comme la loi le stipule .. dans le public tout est déclaré même les billets gratuits de chemi...

le 12/06/2023 à 23:10
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Quel privilège ,? Montrez moi votre fiche de paie qu’ on en discute .. vos privilèges à vous sont pas déclarés à l ´urssaf ou l impôt par vos boites .. comme la loi le stipule .. dans le public tout est déclaré même les billets gratuits de chemi...

à écrit le 12/06/2023 à 18:04
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Cela concerne également la masse (en expansion) des CDD qui travaillent dans la fonction publique d'état ??

à écrit le 12/06/2023 à 17:08
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Une augmentation de salaires de 10 % coûterait 20 milliards au budget de l'état. La CGT omet de dire comment on finance. C'est vrai que ce syndicat ne sait pas compter comme le nombre de manifestants.

le 12/06/2023 à 20:42
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Le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de 25% en 25 ans alors qu’il augmentait d’autant dans le privé. Les recettes de l’état sont quant à elles liées à l’inflation. Les fonctionnaires sont très mal rémunérés, en comparaison presque 2 fois mo...

à écrit le 12/06/2023 à 16:48
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Les fonctionnaires ont besoin d'un management du privé avec augmentation du temps de travail, objectif résultat entretien annuel, contrôle de l'absentéisme culturel, bref les remettre au boulot... et non d'une augmentation salariale ils sont largemen...

le 12/06/2023 à 17:48
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quelle hargne,..... les fonctionnaires, dont je fais partie, bossent plus que vous, j'en suis certain! Ni 15e mois, ni intéressement , ni rien. Cela fait 20 ans que les gens comme vous méprisez les profs et autres fonctionnaires, alors basta!

le 13/06/2023 à 6:46
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Et moi je dis urssaf -+ fiscalisation de tous les avantages dit en nature ou parallèle perçus dans le prive qui ne déclare rien , comme c est la règle dans le public: abonnement edf, billets cheminots tous y est soumis à cotisation salariale et décl...

le 13/06/2023 à 6:46
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Et moi je dis urssaf -+ fiscalisation de tous les avantages dit en nature ou parallèle perçus dans le prive qui ne déclare rien , comme c est la règle dans le public: abonnement edf, billets cheminots tous y est soumis à cotisation salariale et décl...

le 13/06/2023 à 8:00
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Si vous croyez sérieusement que les fonctionnaires n’ont pas d’objectifs ni d’entretiens, c’est que vous êtes bien endoctriné. Après c’est pas simple de mettre la pression sur des techniciens Bac+2 payés au smic. La déroute de l’éducation est davanta...

le 13/06/2023 à 10:06
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@Réponse de Urssaf et imposition avantages en nature Même dans le privé tout le monde n'est pas logé à la même enseigne ,ce sont principalement les cadres qui raflent le mise et en particulier dans les grands groupes.

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