
Les salaires des fonctionnaires vont-ils être revalorisés ? C'est en tout cas la demande des syndicats qui sont reçus cette semaine, à partir de ce lundi 22 mai, par Stanislas Guérini, le ministre de la Fonction publique.
L'Etat n'oublie pas les fonctionnaires
C 'est le message que tient à faire passer le gouvernement. S'il semble prêt à faire un geste, il tient, en effet, à rappeler qu'il y a déjà eu une revalorisation de 3,5 % au début de l'été dernier pour les 5,7 millions d'agents. Un coût pour les dépenses publiques de près de 7,5 milliards d'euros (hors pension).
Un montant auquel se sont ajoutées des progressions individuelles de traitement en moyenne de 1,5 %. « Ce qui porte les hausses autour de 5 %.... ce qui n'est pas loin de l'inflation, plaide un conseiller du ministre. Sans oublier, les différents coups de pouce sectoriels, avec le Ségur, pour les agents travaillant dans la santé, les revalorisations des professeurs dans l'Education nationale etc».
1% de hausse du point d'indice coûte plus de 2 milliards d'euros au budget
Surtout, dans un budget contraint, avec une charge de la dette qui augmente, Bercy rappelle qu'« une hausse de 1% du point d'indice, (qui sert de base de calcul du salaire des fonctionnaires) représente 2,1 milliards d'euros...Autant dire, très cher pour le budget de l'Etat et finalement peu ciblé .... puisque ça touche autant les agents en haut des grilles que ceux en bas de l'échelle. »
Il n'empêche, toutes les centrales demandent une hausse générale du point d'indice, au moins égale à 3,5 %. La CGT milite même pour une hausse de 10 %, et l'indexation des traitements sur l'inflation. « Impensable » répond, en coulisses, l'exécutif. Et pour cause, 10% d'augmentation signifierait un coût de 20 milliards d'euros.
Peu importe, pour la CGT, il s'agit d'un choix politique du gouvernement. « Il faut savoir si on veut des services publics de qualité », plaide encore la centrale de Montreuil. Alors que la CGT reste la première organisation dans la fonction publique, elle a à cœur de se battre pour un meilleur niveau de vie des agents.
Des coups de pouce plutôt pour les plus bas salaires
Selon le gouvernement, toutes les pistes sont sur la table, mais il semble plutôt disposé à favoriser en premier lieu les agents en bas de la grille. Stanislas Guérini rappelle d'ailleurs que le salaire de plus de 1 million d'agents les moins bien rémunérés a été réaligné sur le Smic, le 1er mai dernier. « Pas un fonctionnaire n'est payé en dessous du Smic », martèle son entourage.
L'exécutif planche sur des mesures ciblées, et pas forcément pérennes, moins lourdes pour le budget. Parmi elles, la distribution de primes, sans impôts ni cotisations. Le gouvernement fait en effet le pari que l'inflation ralentira au second semestre.
Il travaille aussi à des aménagements d'horaires, comme la mise en place de la semaine de 36 heures sur 4 jours, pour une meilleure conciliation entre vies personnelle et professionnelle. Des expérimentations sont en cours notamment en Picardie.
Après l'épisode conflictuel des retraites, il souhaite toutefois faire des gestes... histoire de renouer le dialogue avec les centrales. Reste que ces dernières n'entendent pas tourner aussi facilement la page de la réforme des retraites. Elles appellent d'ailleurs à une nouvelle journée d'action, le 6 juin prochain.