Augmentation des fonctionnaires : les marges de manoeuvre réduites (voire nulles) du gouvernement

Stanislas Guérini reçoit ce lundi 22 mai et jusqu'au vendredi 26 mai, les syndicats de fonctionnaires. Au menu de ce cycle de discussions qui démarre : les augmentations de salaires des 5,7 millions d'agents publics. Les centrales demandent des hausses jusqu'à 10 % pour faire face à l'inflation. Le gouvernement ne ferme pas complètement la porte mais est contraint par l'équation budgétaire.
Fanny Guinochet
Stanislas Guérini, le ministre de la Fonction publique, reçoit les syndicats
Stanislas Guérini, le ministre de la Fonction publique, reçoit les syndicats (Crédits : Reuters)

Les salaires des fonctionnaires vont-ils être revalorisés ? C'est en tout cas la demande des syndicats qui sont reçus cette semaine, à partir de ce lundi 22 mai, par Stanislas Guérini, le ministre de la Fonction publique.

L'Etat n'oublie pas les fonctionnaires

C 'est le message que tient à faire passer le gouvernement. S'il semble prêt à faire un geste, il tient, en effet, à rappeler qu'il y a déjà eu une revalorisation de 3,5 % au début de l'été dernier pour les 5,7 millions d'agents. Un coût pour les dépenses publiques de près de 7,5 milliards d'euros (hors pension).

Un montant auquel se sont ajoutées des progressions individuelles de traitement en moyenne de 1,5 %. « Ce qui porte les hausses autour de 5 %.... ce qui n'est pas loin de l'inflation, plaide un conseiller du ministre. Sans oublier, les différents coups de pouce sectoriels, avec le Ségur, pour les agents travaillant dans la santé, les revalorisations des professeurs dans l'Education nationale etc».

1% de hausse du point d'indice coûte plus de 2 milliards d'euros au budget

Surtout, dans un budget contraint, avec une charge de la dette qui augmente, Bercy rappelle qu'« une hausse de 1% du point d'indice, (qui sert de base de calcul du salaire des fonctionnaires) représente 2,1 milliards d'euros...Autant dire, très cher pour le budget de l'Etat et finalement peu ciblé .... puisque ça touche autant les agents en haut des grilles que ceux en bas de l'échelle.  »

Il n'empêche, toutes les centrales demandent une hausse générale du point d'indice, au moins égale à 3,5 %. La CGT milite même pour une hausse de 10 %, et l'indexation des traitements sur l'inflation. « Impensable » répond, en coulisses, l'exécutif. Et pour cause, 10% d'augmentation signifierait un coût de 20 milliards d'euros.

Peu importe, pour la CGT, il s'agit d'un choix politique du gouvernement. « Il faut savoir si on veut des services publics de qualité », plaide encore la centrale de Montreuil. Alors que la CGT reste la première organisation dans la fonction publique, elle a à cœur de se battre pour un meilleur niveau de vie des agents.

Des coups de pouce plutôt pour les plus bas salaires

Selon le gouvernement, toutes les pistes sont sur la table, mais il semble plutôt disposé à favoriser en premier lieu les agents en bas de la grille. Stanislas Guérini rappelle d'ailleurs que le salaire de plus de 1 million d'agents les moins bien rémunérés a été réaligné sur le Smic, le 1er mai dernier. « Pas un fonctionnaire n'est payé en dessous du Smic », martèle son entourage.

L'exécutif planche sur des mesures ciblées, et pas forcément pérennes, moins lourdes pour le budget. Parmi elles, la distribution de primes, sans impôts ni cotisations. Le gouvernement fait en effet le pari que l'inflation ralentira au second semestre.

Il travaille aussi à des aménagements d'horaires, comme la mise en place de la semaine de 36 heures sur 4 jours, pour une meilleure conciliation entre vies personnelle et professionnelle. Des expérimentations sont en cours notamment en Picardie.

Après l'épisode conflictuel des retraites, il souhaite toutefois faire des gestes... histoire de renouer le dialogue avec les centrales. Reste que ces dernières n'entendent pas tourner aussi facilement la page de la réforme des retraites. Elles appellent d'ailleurs à une nouvelle journée d'action, le 6 juin prochain.

Lire aussiFaut-il passer à la semaine de 4 jours ? Cela ne doit pas être « une solution uniforme », répond un expert de l'OCDE

Fanny Guinochet
Commentaires 15
à écrit le 23/05/2023 à 10:38
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En matière de rémunération des fonctionnaires, il y a lieu de différentier les fonctionnaires utiles indispensables et les hauts fonctionnaires incompétents notoires pléthoriques ; OUI il faut augmenter les fonctionnaires indispensables qui travaille...

à écrit le 23/05/2023 à 10:19
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L'inflation est pour une majorité de consommateurs plus proche de 15 points . Le taux donné par le politique est le taux folklorique car seul compte pour la citoyen moyen l'inflation alimentaire. Encore un ministre qui n'a aucun sens politique juste ...

à écrit le 23/05/2023 à 9:42
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La priorité pour la fonction publique n’est pas la hausse de la masse salariale mais sa baisse pour au moins contribuer à sa hauteur à la baisse des déficits. C’est là où Guérini doit briller en trouvant des solutions innovantes quitte à aller voir à...

à écrit le 23/05/2023 à 6:47
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Pour mieux payer les fonctionnaires, il faut moins de bureaucratie, moins d’arrêts de travail de complaisance , en fait moins de tout

le 05/06/2023 à 13:34
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Je suis fonctionnaire d’état et je n’ai jamais eu de jours d’arrêt maladie en plus de 20 ans de carrière.

à écrit le 22/05/2023 à 23:29
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Eh oui effet ciseaux sur les salaires catégorie c/b de la fonction publique et agent sncf non cadres les plus mal payés selon la cour des comptes de 2021 : les augmentation du smic en 15 ans et le blocage des salaires via les grilles salariales scl...

le 23/05/2023 à 11:27
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C'est sûr qu'arriver au dernier échelon 10-12 ans avant la retraite ça motive pas vraiment pour les 10 prochaines années. Il y a une refonte totale des grilles à prévoir.

à écrit le 22/05/2023 à 23:28
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Eh oui effet ciseaux sur les salaires catégorie c/b de la fonction publique et agent sncf bon cadre : les augmentation du smic en 15 ans et le blocage des salaires via les grilles salariales sclérosées depuis 20 ans ont produit le passage des catégo...

à écrit le 22/05/2023 à 21:25
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Les recettes de l’état et des collectivités sont calées sur l’inflation, alors bien sûr qu’il y a des marges de manœuvre. Avec un gel quasi systématique des salaires depuis 20 ans, les catégories B (techniciens) sont au smic, le recrutement n’est plu...

à écrit le 22/05/2023 à 21:09
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Bonjour, les gouvernement depuis plus de 30 ans augmente le nombre de fonctionnaires et les services publics ne fonctionne pas correctement .. Donc avant de parler de hausse de salaire, ils me semblent importants de réorientation les fonctionnaires...

le 22/05/2023 à 23:22
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Et Oui monsieur y’ a qu à faut qu on .faudra nous expliquer comment on fait …Allez donc y taffer a l hôpital avec des horaires en 3x 8 wk compris pour 2000€ net .. en plus la route ou le rer pendant 3 h en sus de votre journée …selon vos horaires , a...

le 23/05/2023 à 13:22
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"le nombre de fonctionnaires et les services publics ne fonctionne pas correctement .." Logique, on a augmenté la catégorie A ( les cadres) au détriment de la B et C ( ouvrier ,technicien, employé )...en fin de compte comme dans le privé ,donc , ...

à écrit le 22/05/2023 à 18:57
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Quelle équation budgétaire? Depuis 50 ans, "on" a trouvé la solution: faire du déficit en laissant la dette correspondante à nos héritiers, avec la bénédiction de nos représentants qui, ne l'oublions pas, sont "indemnisés" à hauteur du salaire d'un C...

à écrit le 22/05/2023 à 18:08
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Et ce gouvernement à le culot de demander aux industriels et employeurs d'augmenter leurs salariés!

le 22/05/2023 à 19:13
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Pour les entreprises qui le peuvent !

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