Alcatel : l'espoir fait vivre

Par Jean-Baptiste Jacquin, rédacteur en chef à La Tribune.

Quelle tâche ingrate que celle de diriger un groupe comme Alcatel-Lucent en 2009. Ben Verwaayen doit en savoir quelque chose. Arrivé il y a six mois tout auréolé du rôle de sauveur appelé à succéder à Patricia Russo, il avait un boulevard devant lui. Mais, il n'y a pas eu de miracle.

Le cours de Bourse du groupe franco-américain d'équipements télécoms vaut aujourd'hui moins du tiers de ce qu'il était en septembre, à l'arrivée de celui qui cherche à se faire appeler "Ben" par ses collaborateurs. On peut difficilement lui tenir rigueur de ce désastre boursier : il ne pouvait guère sortir l'affaire de l'ornière en quelques semaines. Alors dans la tempête économique, face à des concurrents chinois aux coûts imbattables (et aux exigences comptables moins strictes...), Ben Verwaayen tente de remotiver ses équipes en osant quelques choix.

Pas facile, pour un groupe qui consacre entre 10 et 15% de son chiffre d'affaires à la recherche et développement, d'arbitrer entre de multiples technologies dont on ne sait pas aujourd'hui laquelle sera gagnante dans cinq ans. Malgré cela, le patron hollandais veut rationaliser la R&D. Son premier choix, fin 2008, a été de délaisser le "Wimax" pour concentrer les efforts sur le "LTE". Bien joué.

L'opérateur mobile américain Verizon a annoncé hier qu'il retenait Alcatel-Lucent comme l'un de ses fournisseurs privilégiés pour le déploiement de cette dernière technologie de très haut débit mobile à partir de 2010. Les contrats viendront plus tard. Mais le signal est là. On peut se demander si le flair de "Ben" n'a pas été tout simplement dicté par ce très gros client. Il n'y a rien de mal à être l'écoute de ses clients, au contraire.

Mais tandis qu'Alcatel-Lucent (et la Bourse où le titre a bondi de 5,5% hier en séance) savourait, il a été rattrapé par le présent : l'agence Moody's a annoncé dans l'après-midi une nouvelle dégradation de sa dette. L'action a terminé en baisse de 1,02%. Et Ben Verwaayen reprend aujourd'hui son travail avec la foi d'un Sisyphe.

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Commentaires 4
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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ex cge recentre sur les telecoms pures ce qui fut une erreur,roux et suhard avaient compris cela.le groupe etait le siemens francais le drame actuel est lie au depart obscur de suhard qui avaient entame la fusion des ex entites d'ITT europennes, tac...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Affligeant article qui personnalise à l'extrème les enjeux quand il n'en est en fait rien. On aurait presque de la peine pour ce dirigeant si ce n'était ses émoluments et ses attributions d'action gratuites, hors de portée du commun des salariés. Qua...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ben Verwaayen est un bon dirigeant, selon ce que je vois de ses decisions aux US. Des choix clairs et une organisation autour de solutions, bien accueillie par les employes. Il sait de quoi il parle contrairement a Tchuruk qui fit un liquidateur p...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Qui tirait les ficelles de la cabale contre Suhard? Une sombre histoire de porte blindée dans son appartement répandue copieusement dans les journaux. Qui a introduit le désastreux Tchuruk? ??

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