Le ton de la rentrée patronale est donné par cette illustration qui orne les documents de présentation pour l'université d'été du Medef : un enfant et sa longue-vue pointée dans une marine festonnée de fleurs et de papillons colorés. Image paisible, un tantinet décalée, qui sied à l'ambition de ces trois jours de débats de haut niveau. Mais où est passée notre Lara Croft des réformes ?
Laurence Parisot a changé de registre pour se faire moins offensive. D'abord à cause de la crise. L'exaltation de la mondialisation heureuse n'est plus de mise - même Alain Minc fait profil bas, c'est dire si l'époque a changé. Les attaques contre le "mammouth" public français sont également passées de mode - où en serions-nous si les mammouths du monde entier n'avaient pas garanti les banques ?
Ensuite, Laurence Parisot entre en campagne, puisqu'elle va remettre son mandat en jeu au printemps prochain. Son bilan n'est pas mauvais ; la maison Medef est rénovée, elle a obtenu du gouvernement une baisse des impôts et a réussi à contenir l'offensive pour réglementer les salaires des dirigeants, qui resteront fixés par "autorégulation", c'est-à-dire sans contrôle.
Reste à éviter une loi coercitive sur le "partage des profits" cher à Nicolas Sarkozy et aux nombreux trotskistes de l'UMP. Sur ce sujet, le simple bon sens et la conjoncture, qui a fait disparaître les profits dans nombre de PME, devraient apporter un secours précieux à Mme Parisot et lui permettre de terminer son mandat en beauté.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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