À une semaine du G20 de Pittsburgh, fini le catastrophisme. Un an après avoir frôlé l?abîme, plus personne ne parle de Grande Dépression ni de retour aux années trente. La confiance revient, la hausse régulière des Bourses depuis le début de l?été en est le thermomètre. Est-ce-à-dire que la crise est finie ? Pas de précipitation.
Ce discours optimiste arrange ceux qui sont à l?origine de la crise financière et qui espèrent éviter un tour de vis réglementaire trop brutal. Les politiques sont du coup pris dans un dilemme cornélien. D?un côté, ils doivent dire que cela va mieux, pour alimenter la confiance et, de l?autre, rester prudent.
Les banquiers centraux, Ben Bernanke (Fed) et Jean-Claude Trichet (BCE), sont donc unis pour dire que l?économie sort de la récession. Mais ils restent évasifs sur leurs scénarios de sortie de crise. Sous-entendu : le temps n?est pas venu de remonter les taux d?intérêt tombés à presque 0 %. Les gouvernements sont tout aussi embarrassés. François Fillon peut à la fois dire que la crise n?est pas finie et relever, pour la première fois, les prévisions de croissance pour la France. Il est vrai que passer de 0,5 % à 0,75 % en 2010, c?est l?épaisseur du trait. Le pire est semble-t-il derrière nous. Mais tous les gouvernements du G20 conviennent qu?il est trop tôt pour inverser les moteurs budgétaires.
Si reprise il y a, c?est aussi parce que l?économie mondiale est placée sous perfusion de ce que Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI, appelle la plus grande relance coordonnée de l?histoire, plus que le plan Marshall. Pour achever la reconstruction du système, il faut désormais changer de discours. Ne parler que de crise depuis un an n?a sans doute fait qu?alimenter la déprime, parler de la reprise aujourd?hui pourrait bien la faire croître et prospérer. Même si un scénario en forme de W (un rebond suivi d?une rechute) reste privilégié par la plupart des économistes. Pessimistes ou réalistes.
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