Le TGV de la mondialisation

Par Olivier Provost, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.

Même pas peur. Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, n'a pas hésité à lancer un appel à l'union des constructeurs ferroviaires européens contre la concurrence chinoise... alors qu'il est en voyage en Chine. Et il ne doit pas qu'aux moeurs diplomatiques de ne pas finir ficelé sur une voie de chemin de fer de l'ex-empire du Milieu. Car les disciples de Sun Tzu et de son "Art de la guerre" ont pu se sentir flattés d'être ainsi considérés comme des rivaux propres à inquiéter les champions européens que sont les Alstom et autres Siemens, sans parler du canadien Bombardier.

Hier clients, les Chinois sont devenus aujourd'hui des concurrents. En témoigne l'appel lancé par "Terminator" Schwarzenegger, le musclé gouverneur de Californie, qui, après avoir fait les yeux doux à notre TGV, tend maintenant la main à la version pékinoise du train à grande vitesse. Une claque qui peut se reproduire demain, en Arabie saoudite ou ailleurs, et qui fait diablement penser à la défaite française aux Emirats arabes unis face aux Sud-Coréens sur le contrat, pourtant donné gagné d'avance, des centrales nucléaires de nouvelle génération.

A force de rouler chacun de leur côté, les Européens risquent de se retrouver sur une voie de garage. Et la sagesse qui avait prévalu en Europe il y a plus d'un quart de siècle pour lancer Airbus en conjuguant les forces françaises, allemandes et britanniques fait encore cruellement défaut dans de nombreux autres domaines industriels dont le ferroviaire et l'énergie. En lançant son appel, Dominique Bussereau pose une seule question : peut-on encore se le permettre ?

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