Banques : la double peine

Par Pascale Besses-Boumard, rédactrice en chef à "La Tribune"
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Le pire n'est jamais sûr, paraît-il. Les groupes bancaires, bien malmenés depuis le début de la crise des subprimes, semblent pourtant faire mentir l'adage. Après avoir subi de plein fouet des pratiques que certains n'avaient même pas vu venir, avoir parfois frôlé le pire et ensuite dû revoir entièrement leurs règles prudentielles en matière de fonds propres, les voilà à nouveau matraqués par les marchés boursiers. La raison cette fois ? La force des chiffres tout simplement. Un rapport de l'Union européenne a effectivement mis le feu aux poudres lundi en détaillant dans quelles proportions seront touchées les banques européennes par les nouvelles taxes bancaires mises en place. Cette nouvelle péripétie n'a pas manqué de pénaliser en Bourse tout un secteur déjà bien mal en point depuis trois ans et que les tensions dans la zone euro maintiennent sous pression. Cette alerte vient en tout cas démontrer à quel point les banques sont toujours sur la corde raide ; à quel point les déboires du passé peuvent aussi, pour une fois, préfigurer les difficultés de demain. Car d'autres grandes décisions des régulateurs sont encore attendues. Comme le niveau additionnel de fonds propres pour les établissements systémiques. Avec cette perspective d'en demander encore plus en termes de matelas de sécurité et ce sentiment partagé par le plus grand nombre qu'ils n'ont pas fini de payer la note, alors même que l'image des banquiers n'a jamais été aussi exécrable dans la rue, mais aussi auprès des grands penseurs de notre temps. Si l'on accusait de tous les maux Voltaire et Rousseau du temps de Gavroche, les banquiers sont aujourd'hui au centre de toutes les critiques alors qu'ils n'ont pourtant jamais été aussi fragilisés. Espérons pour eux qu'ils ne finiront ni par terre ni le nez dans le ruisseau.

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