Les financiers face à leurs justiciers

Par Pierre-Angel Gay, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.
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"Justice est faite", déclarait le président Obama au lendemain de la mort de Ben Laden. L'expression, contestable en l'absence de procès, a pourtant été parfaitement comprise par l'opinion publique. Pour cette dernière, en revanche, la crise financière n'est toujours pas soldée. Du coup, de New York à Londres, en passant plus modestement par Paris, la pression s'accroît sur les banques et les financiers. Devant la justice tout d'abord.

A Wall Street, après Bernard Madoff, le fondateur du fonds Galleon, Raj Rajaratnam, reconnu coupable, risque jusqu'à 25 ans de prison pour délits d'initié. Et le sénateur Carl Levin demande à la SEC et au département américain de la Justice de vérifier si Goldman Sachs, déjà condamnée à une amende record de 550 millions de dollars, ne devrait pas être à nouveau poursuivie. A la City, la Financial Services Authority, longtemps accusée de laxisme, renvoie désormais les fraudeurs au pénal, bien qu'aucun gros poisson ne soit encore tombé dans ses filets. A Paris, l'Autorité des marchés financiers resserre son étreinte sur les manipulations de cours.

Jeudi, le cas d'un trader soupçonné d'indélicatesse était examiné par la Commission des sanctions. Mais en Europe, la vindicte ne s'arrête pas là. Banquiers et financiers y sont aussi frappés au portefeuille. Une fois n'est pas coutume, le premier coup de bambou est venu de Londres. A la taxation exceptionnelle des bonus 2009 est venu s'ajouter le relèvement à 50% du taux d'imposition des revenus supérieurs à 150.000 livres (180.000 euros). L'idée fait désormais école sur les bords de la Seine, où le ministre du Budget, François Baroin, évoquait mercredi la création d'une taxation spécifique pour les revenus supérieurs à 2 ou 3 millions d'euros. Avec les bonus et les rémunérations du CAC 40 en ligne de mire. Les banquiers vont devoir s'y habituer.

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