Pas de transports urbains efficaces sans haute technologie

Par Philippe Guittat, responsable mondial de l'offre Transport public chez Accenture.
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La grand-messe internationale du transport urbain s'est tenue cette année à Dubai [Congrès mondial de l'UITP du 11 au 14 avril 2011] avec un objectif non dissimulé : booster le transport public. Un grand nombre d'acteurs parlent en effet de doubler la part de marché actuelle du transport public dans leur région d'ici à 2025. Comment y arriver ?

Si des villes à la pointe, comme Oslo ou Birmingham, approchent ou dépassent déjà les 50% de part de marché, des villes plus jeunes, comme Dubai, se situent encore en dessous de 10% mais aspirent à dépasser les 30% dans les années à venir.

Les objectifs ambitieux affichés par les entreprises de transport public s'appuient sur l'équation qui fait consensus et est favorable aux transports publics : moins de voitures dans les villes équivaut à plus de fluidité et de mouvements et un meilleur respect de l'environnement. Cela ne fait aucun doute, mais comment concrètement y parvenir ? Tous les projets de demain qui ont pour vocation de répondre à ces défis (bus rapide à haute capacité, métro automatique, systèmes de parcs relais, systèmes futuristes de billetterie électronique) ont pour dénominateur commun de miser fortement sur la technologie. Celle-ci permet en effet de suivre et de localiser les véhicules, de mieux orienter les clients grâce à des informations sur les itinéraires et les horaires, et de mettre à disposition toute une gamme de canaux pour l'achat des billets.

Derrière tous les nouveaux projets, la technologie s'avère cruciale pour des fonctions comme la signalisation, l'exploitation et la maintenance. Encore faut-il toutefois que les données générées par toute cette technologie puissent être correctement exploitées ! Et peu d'intervenants présents à Dubai ont évoqué la façon dont ils pourront s'y prendre. Plusieurs représentants d'entreprises de transport public ont commenté l'importance d'avoir accès à des informations à jour et en temps réel pour les partager avec leurs clients. Cependant, les défis sont nombreux pour y parvenir. Il semble que leur préoccupation première concerne l'enjeu du partage des responsabilités entre opérateur de transport et autorité publique pour rassembler les différentes sources de données et établir une vue plus homogène des activités des usagers et de la flotte.

Les services publics qui sont parvenus à résoudre ce problème via un partenariat avec les opérateurs prennent dorénavant en considération la qualité et la valeur des informations présentées aux clients. Avertir les voyageurs des problèmes affectant le réseau ne suffit pas, il faut aussi être en mesure de les guider sur la bonne attitude à adopter en cas de problème. De même, savoir en amont qu'un véhicule est sur le point de prendre du retard ou qu'il va avoir une panne en plein service va s'avérer nettement plus utile qu'une collecte d'informations postérieure à l'incident.

Cette évaluation prédictive de l'état de la flotte illustre comment l'analyse de données pourrait améliorer le service et le fonctionnement des transports publics. Les techniques analytiques des données vont aider les transports en créant une chaîne d'informations intégrées qui pourront être exploitées et gérées pour gagner en visibilité sur les événements. La clé du succès de ces techniques repose sur la conjonction de ces données "consolidées" avec les données des analyses prédictives permettant ainsi d'optimiser la prise de décision. Et partager ces données avec le public peut donner des résultats étonnants, à l'exemple de l'application iPhone qui fournit en temps réel la disponibilité des vélos "Boris Bikes" à Londres.

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