C'était le 27 août dernier. Autant dire il y a une éternité à l'échelle de cette effrayante crise boursière et financière. Christine Lagarde, toute jeune directrice générale du FMI, déclarait que le besoin en recapitalisation des banques européennes tutoyait les 200 milliards d'euros. Que n'avait-elle alors entendu ! Propos irresponsables pour les uns au moment où il était urgent de ne rien dire qui puisse en rajouter à la nervosité des marchés, totalement faux pour les autres (les banques) paniqués à l'idée d'être accusés d'avoir caché leurs méfaits sous le tapis.
A peine plus d'un mois plus tard, après qu'Angela Merkel a avalisé la nécessité de renflouer le système bancaire, tout le monde mange allègrement son chapeau, la France en tête. Certains tentent bien de contester cette nouvelle doxa depuis - "Non, non, nous n'avons pas besoin d'argent" ! -, mais leur voix est à peine audible. C'est d'ailleurs l'un des marqueurs de cette crise : elle crée un tel désarroi que non seulement les certitudes changent au rythme des coups de torchon boursiers, mais elles doivent aussi s'imposer à tous.
Tout cela est bien évidemment pathétique. Et de plus en plus inquiétant. Car, à force d'accuser les politiques de ne pas être à la hauteur des événements, on en a oublié l'essentiel : personne ne sait plus sur quel levier agir pour éviter que le train fou ne se fracasse. Comme à bord d'un avion, lorsque les tentatives désespérées de l'équipage pour stopper l'alarme qui hurle dans le cockpit restent vaines. Ce sentiment d'impuissance conduit aujourd'hui les responsables politiques à menacer de sortir la grosse artillerie sans trop savoir si on en a les moyens, si elle sera assez puissante... et si elle visera le bon objectif. Cela fait quand même beaucoup d'inconnues.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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