Informer, former, insérer : aider les jeunes vers l'emploi

La Tribune est partenaire cette année encore de l'association Jeunesse et entreprises, fondée par Yvon Gattaz, ancien président du CNPF, en 1986. Pour ce 25ème anniversaire, un colloque sur l'accompagnement des jeunes vers l'emploi est organisé ce jeudi au tribunal de commerce de Paris. Un sujet clé de la prochaine présidentielle, pour lequel, au-delà des propositions des candidats à l'Élysée, l'implication des entreprises sera majeure.
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Le parcours du jeune vers l'emploi est en 2011 un parcours du combattant avec haies épineuses, pièces d'eau, voies sans issue et labyrinthes ramenant perfidement le jeune au point de départ. L'épreuve. Mais, pour autant, les adultes doivent-ils participer à la démoralisation des jeunes à la recherche de cette voie professionnelle qui, pour être royale, n'en est pas moins hérissée d'obstacles ? Non, ils doivent au contraire informer, conseiller, aider, former et aiguiller les jeunes comme tente de le faire depuis vingt-cinq ans l'Association Jeunesse et Entreprises (reconnue d'utilité publique) qui fête en 2011 son quart de siècle d'actions sous le signe de son triptyque I.F.I. toujours valable : Informer, Former, Insérer, dans cet ordre inévitable.Pour son colloque annuel du 13 octobre 2011 après-midi, au tribunal de commerce de Paris, AJE a lancé plusieurs enquêtes successives, l'une qualitative sur son indicateur CAJ 40, coefficient d'activité des jeunes qu'elle publie depuis dix ans, l'autre avec ses clubs régionaux et l'aide de SCP Communication sur les seuls jeunes qui cherchent et ne trouvent pas d'emploi.

La première enquête AJE, plutôt optimiste, montre que les entreprises sont de plus en plus concernées par la politique d'embauche des jeunes qu'elles suivent après leur recrutement, changement significatif depuis quelques années, même s'il existe encore des progrès à réaliser. Les entreprises préfèrent même l'accompagnement à une simple structure d'accueil, et 82 % d'entre elles accordent une place importante au tutorat et au parrainage. Il est également encourageant que les entreprises privilégient la personnalité à la stricte compétence, misant ainsi sur l'évolution de carrière de leurs jeunes recrues.

La seconde enquête AJE auprès des jeunes chômeurs est inévitablement pessimiste et dénonce les dysfonctionnements de l'information des jeunes à la recherche d'un emploi, en démontrant que la durée "normale" pour la découverte d'un emploi stable est d'environ deux ans. Cette enquête signale le manque d'information des professeurs eux-mêmes sur les métiers d'avenir, le manque de lisibilité des filières, la traversée solitaire du jeune à la recherche d'un emploi et l'accompagnement tardif de Pôle emploi.

Quelles propositions l'Association Jeunesse et Entreprises peut-elle énoncer pour améliorer cette insertion de nos jeunes dans la vie professionnelle ?

1. Accélérer encore le système d'information dans les établissements scolaires.

2. Prendre en charge l'orientation différenciée selon les niveaux scolaires et en particulier pour les élèves moyens (notes de 8 à 12).

3. Rechercher plus tôt un accompagnement de la part de Pôle emploi en cas d'échec.

4. Conseiller aux parents de mieux aider leurs enfants pour leur orientation sans les abandonner à l'Éducation nationale qui a fait dans ce domaine des progrès notoires.

5. Donner aux jeunes des conseils aussi fermes qu'affectueux : assumez vos responsabilités ; ne cherchez pas un seul job vers lequel vont vos préférences ; acceptez un travail qui vous permet d'entrer dans l'entreprise (il vaut mieux un pied dans l'entreprise que les deux dehors) ; rappelez-vous La Fontaine : "Ils sont trop verts et bons pour les goujats" ou "On hasarde de perdre en voulant trop gagner" ; acceptez les règles de l'entreprise et n'attendez pas tout de l'État protecteur ou de l'assistanat ("Tout salaire mérite travail").

Notre livre collectif "l'Entreprise et les jeunes", où je suis accompagné par trente personnalités compétentes et motivées de l'association elle-même, de l'enseignement et de l'entreprise avec, en particulier, les témoignages du DRH Benoît Roger-Vasselin et des PDG Henri Proglio (EDF), Serge Dassault, Antoine Frérot (Veolia), Henri Lachmann (Schneider), Bruno Lafont (Lafarge) et Augustin de Romanet (Caisse des dépôts), montre l'intérêt que des personnalités portent à nos jeunes dans une totale sincérité.

Ce livre présente quelques spécificités étonnantes : une collégialité rare et efficace, un optimisme peu courant sur ces problèmes d'emplois des jeunes, une ligne directrice commune : information-formation-insertion, un engagement collectif spontané pour poursuivre ces actions en faveur des jeunes et quelques adages forts auxquels les jeunes sont sensibles. En résumé, un livre inattendu sur un sujet sociétal grave que les auteurs ne sous-estiment pas.

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