Jean-François Six (S&P) relativise l'impact d'une éventuelle dégradation de la France

Le chef économiste pour l'Europe de l'agence de notation Standard & Poor's nuance l'impact d'une éventuelle dégradation de la note souveraine de la France, expliquant que les marchés traitaient déjà le pays comme s'il était noté BBB et non AAA, notamment quant à l'écart de rendement entre les dettes française et allemande.
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"Ce n'est pas la France en particulier qui est visée, mais quinze des dix-sept pays de la zone euro. Le problème est avant tout le mode de fonctionnement de la zone euro qui laisse à désirer", déclare Jean-Michel Six dans un entretien au Parisien publié ce vendredi.

"On nous annonce tous les mois une énième réunion de la dernière chance, avec un chevalier blanc - hier le Fonds de stabilité européen, aujourd'hui le FMI - qui va sauver tout le monde. Et puis, rien ou presque ne se passe", poursuit-il.

Interrogé sur la France, Jean-Michel Six ajoute qu'"être dégradé consiste, un peu comme au lycée, à passer d'un 20/20 à 19. Cela ne veut pas dire que vous allez louper le bac". "Ensuite, il n'y a pas de corrélation systématique entre la note d'un pays et les taux d'intérêt réclamés par les investisseurs", souligne-t-il. "D'ailleurs, malgré son triple A, les investisseurs traitent aujourd'hui la France comme si elle était notée triple B."

Le "spread" entre les dettes française et allemande s'est nettement écarté en quelques mois, passant d'environ 35 points début juillet à environ 150 actuellement pour les dettes à 10 ans, signe d'une forte préférence des investisseurs pour la dette allemande, la référence en Europe. Ce niveau est cependant très éloigné de ceux des pays de la zone euro notés BBB par S&P comme le Portugal (BBB-), à environ 1.150 points, ou l'Irlande (BBB+), à environ 640 points.

L'Agence France Trésor, qui gère la dette de l'Etat, a annoncé le mois dernier que le taux moyen de financement à moyen et long terme de la France s'était établi à 2,8% en 2011, soit le deuxième taux le plus bas depuis la création de l'euro après celui de 2010 (2,53%). La moyenne historique est de 4,15%.

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