Élisabeth Guigou :  "Face à la radicalisation, aidons les jeunes à bâtir eux-mêmes un contre-discours"

Présidente de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, Élisabeth Guigou assume aussi, depuis un an, la présidence bénévole de la Fondation Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures en Méditerranée. C'est à ce titre qu'elle a accordé cet entretien exclusif à La Tribune. Tour d'horizon des problématiques du moment et des perspectives, côté sud...
Alfred Mignot
Élisabeth Guigou, présidente de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, présidente de la Fondation Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures en Méditerranée. (Photo: à l'Assemblée nationale, le 28 novembre 2014)

LA TRIBUNE - Vous avez pris la présidence de la Fondation Anna Lindh (FAL) en janvier 2015, il y a donc tout  juste un an. Comment présenteriez-vous votre premier bilan d'étape ?

ÉLISABETH GUIGOU - Après un an de présidence, je suis encore plus convaincue que si la Fondation n'existait pas... il faudrait l'inventer !

Tous ces événements, toutes ces crises qui secouent nos pays européens et nos voisins du sud méditerranéen, donc le périmètre de la Fondation, montrent bien que, pour trouver des solutions, il nous faut absolument mobiliser toutes les énergies, toutes les intelligences, et investir tous les lieux d'action possibles. Or les gouvernements font beaucoup - à travers la diplomatie et parfois l'action militaire, même si la solution est toujours politique -, mais il y a des limites à cela. Car les crises qui secouent nos régions sont celles de nos sociétés.

C'est vrai en Europe comme au sud de la Méditerranée. Il faut donc aussi agir au travers des sociétés civiles, avec tous ses acteurs, dont les associations et les fondations. La vocation de la FAL est le dialogue interculturel, c'est-à-dire la recherche de la compréhension mutuelle, de ce qui nous unit au-delà de toutes nos différences - un antidote à la radicalisation et au repli sur soi. La Fondation a construit depuis maintenant plus de dix ans un réseau qui a fait ses preuves.

Il y a tout de même un déficit de visibilité de la FAL, non ?

Quand je suis arrivée, j'ai noté que la FAL avait développé des actions formidables - que je connaissais via André Azoulay, qui a fait un travail extraordinaire comme président -, mais qui étaient encore trop peu visibles.

Il fallait renforcer la visibilité de la Fondation, car cela est utile pour les objectifs que nous poursuivons. Avec ce réseau irremplaçable - plus de 4 000 associations comprenant beaucoup de jeunes et de femmes, les deux publics prioritaires pour nous -, nous avons essayé de développer des actions et de bâtir un programme. Sur le moyen terme. Car c'est indispensable : il ne faut pas être simplement dans l'action éphémère, mais projeter notre action dans la durée.

Quels furent les événements marquants de la Fondation en 2015 ?

La FAL a participé à de nombreux événements en 2015. En mai, nous avons commencé à travailler avec l'OSCE [Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, sise à Vienne] sur la lutte contre la radicalisation, autour de cette question centrale : comment peut-on agir au mieux ? Par l'éducation? Par d'autres canaux ?

En juin, nous avons participé à la MEDCOP21 à Marseille. Auparavant, avec Fathallah Sijilmassi, le Secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée (UpM), nous avons décidé de revivifier notre partenariat dans la complémentarité. la FAL a apporté sa contribution, en mai, à un événement visant la promotion des femmes dans la vie économique en Méditerranée. En juillet, au siège de l'UpM, j'ai participé à une réunion de haut niveau sur le dialogue interculturel et interreligieux...

La liste est encore longue : en septembre, nous avons organisé à Rome la première réunion du Conseil consultatif de la FAL ; en octobre, ce fut le Forum des jeunes leaders à Essaouira en partenariat avec le service de coopération de l'ambassade de France ; en novembre, j'ai participé aux rencontres du XXe anniversaire du processus de Barcelone, etc...

Cette première année marque la volonté de la Fondation de poser des jalons, mais aussi d'être constamment présente et active lors des grands événements euro-méditerranéens.

Justement, vous avez aussi participé à la COP21, et d'une manière assez originale...

Oui, j'ai aussi voulu organiser une rencontre dédiée à la COP21 à l'Assemblée nationale, et centrée sur les enjeux du climat propres aux pays méditerranéens. Avec le Président Claude Bartolone, nous avons réuni à la fois des présidents de parlement et les membres notre réseau. Parce que ce sont deux relais indispensables qui gagneraient à travailler davantage ensemble, étant au contact des populations.

Le président de l'Assemblée nationale a présidé cette rencontre avec son homologue marocain - puisque c'est à Marrakech que se tiendra en novembre prochain la COP22.  C'est avec ce modèle dual qu'il faudrait avancer chaque fois que l'on organise ou participe à des événements d'importance : coupler les rencontres internes au réseau, notamment avec le conseil des gouverneurs, et des rencontres avec des partenaires extérieurs.

Quelles sont vos axes d'action stratégiques pour cette année ?

J'ai trois axes principaux d'action. Premièrement, accroître la visibilité de la Fondation et sa participation à tous les événements et travaux qui, à travers notre réseau, peuvent aider à lutter contre les discours de haine et la tentation du repli identitaire.

Deuxièmement, développer les partenariats. Nous avons déjà commencé, avec l'Osce, avec l'Unesco, avec l'UpM, avec le Club de Madrid, avec le British Council, l'Institut français, le Conseil de l'Europe... c'est très important.

Troisièmement, prendre des initiatives particulières à la FAL, fondées sur notre tradition, notre expertise et notre savoir-faire, mais connectées aux enjeux de notre temps. C'est ce que nous allons entreprendre dès cette année, avec d'abord un grand forum sur les traductions, thème de la rencontre que nous organiserons en Slovénie au début de l'été. Et puis, parmi nos initiatives, il faut bien sûr compter notre grand forum triennal, que nous ferons à Malte, en octobre prochain.

Quelle sera la thématique de votre grand forum de Malte ?

Comme toujours avec nos forums, il s'agit d'examiner comment on peut développer encore plus le dialogue interculturel, comment contribuer à répondre aux crises et aux défis de notre région en utilisant mieux encore les plus de 4 000 ONG de notre réseau.

Pour ce sommet de Malte, nous avons identifié quatre sujets d'intérêt commun, et particulièrement présents dans les préoccupations. D'abord, comment mieux comprendre les fondamentaux culturels ; deuxièmement, comment développer l'égalité des genres ; troisièmement, comment bâtir ensemble un développement durable, incluant bien sûr la protection de la planète, et favorisant l'emploi des jeunes et des femmes, par le biais notamment de l'entrepreneuriat social.

Quatrième sujet : comment améliorer la mobilité entre les deux rives de la Méditerranée. Sur ce thème, j'ai deux propositions que je m'efforce de faire avancer : l'Erasmus des associations - présenté fin janvier au président Juncker à Bruxelles, et que j'ai déjà présenté au gouvernement français, qui l'a très bien accueilli.

Si l'on veut aboutir un jour à un Erasmus euro-méditerranéen "général", il faut commencer par faire circuler des jeunes qui se sont déjà impliqués dans ce dialogue régional, qui ont manifesté leur mobilisation dans l'action  associative.

Nous avons déjà identifié ces jeunes. Il faut leur donner cette chance, qui est aussi une forme de reconnaissance et d'encouragement

Et concrètement, comment pensez-vous faire avancer cet Erasmus euro-méditerranéen ?

À la Fondation, nous avons quelques facilités pour organiser ce type d'échanges, les jeunes du Sud venant en séjour dans les associations du Nord, et inversement. Mais si l'on veut donner de l'ampleur à cette action, il nous faut évidemment le soutien de la Commission.

Organiser des séjours associatifs, c'est donc une première initiative pour aller vers un Erasmus des jeunes. Dans cette perspective, il faut faciliter l'obtention des visas : c'est l'un des obstacles les plus prégnants à la mobilité des personnes, dont j'ai pu mesurer l'ampleur lorsque j'ai travaillé avec Bernard Foccroulle, du festival d'Aix-en-Provence - il fait un travail formidable, soulignons-le, et crée cette année un opéra euro-méditerranéen en langue arabe. Mais si l'on veut accueillir les jeunes pendant six mois ou un an, comme c'est le cas du programme Erasmus européen, il va falloir leur donner des bourses. Je considère que ce serait un bon investissement de la part de l'Union européenne.

La deuxième initiative, c'est le passeport culturel. Pourquoi ne pas donner la possibilité d'aller et venir, faciliter la mobilité de personnes déjà engagées dans des échanges culturels de toutes sortes : écrivains, musiciens, artistes... Je pense que l'on aurait tout intérêt à faire ainsi, car c'est en s'adressant à des publics particuliers que l'on commencera à désarmer les préventions - elles sont à mes yeux ridicules, mais l'on est dans un contexte d'inquiétude et de peur dont il faut tenir compte.

Cela dit, en tant que fondation, nous avons à faire à des publics souvent associatifs, à des personnes engagées dans l'action culturelle, et que nous connaissons. Au même titre que les entrepreneurs dans le domaine économique, ces acteurs culturels doivent bénéficier de dispositifs facilitant leur mobilité. Je l'ai proposé au ministre des Affaires étrangères, qui a manifesté un grand intérêt pour cette idée.

Au-delà des actions en faveur de la jeunesse, qui est votre public prioritaire, quels autres actions envisagez-vous ?

Nous allons prendre aussi des initiatives en faveur de la traduction. Car on ne connaît pas en Europe la pensée arabe, nous en sommes extrêmement ignorants. Il y a pourtant déjà beaucoup d'institutions qui s'en occupent. Mais tout ça reste un peu éparpillé.

La Fondation va ainsi essayer de rassembler des éditeurs particulièrement intéressés. Et l'on devrait quand même pouvoir obtenir de la part de certaines institutions une aide pour commencer, car il faut amorcer les choses. Par exemple, au Sud, on peut espérer réussir à impliquer un pays comme le Liban, où cette discipline relève de la tradition. Au Nord, on peut viser à concrétiser l'intérêt réel de la part de certains pays : la Suède, qui dispose d'un institut à Alexandrie, ou encore la Finlande, sont désormais très intéressés à ce projet. Parce que ces pays se rendent compte qu'ils ont beau être loin du théâtre sud-méditerranéen, ils sont tout de même aussi très concernés.

De nombreux pays nord-européens, l'Allemagne en tête, n'étaient pourtant pas très allants lorsqu'il s'est agi de créer l'Union de la Méditerranée, avant que le projet ne soit amendé en Union pour la Méditerranée, en 2008...

Bien sûr, ne soyons pas naïfs ! Il y aura toujours une compétition pour les priorités à accorder, notamment budgétaires, entre la coopération avec le Nord et celles  avec l'Est et le Sud.

Notez tout de même que dans le cadre de la nouvelle politique européenne de voisinage, la PEV, nous avons obtenu que la Méditerranée bénéficie des deux tiers de l'aide européenne [sur un budget total de 15,2 milliards d'euros pour la période 2014-2020, ndlr]. Cela ne permet pas encore de rattraper le niveau, mais les flux se sont améliorés, c'est déjà ça.

Par ailleurs, les crises politiques et sécuritaires font que le Nord de l'Europe réalise désormais que ses propres intérêts sont aussi dans la résolution des convulsions du sud de la Méditerranée. La crise des réfugiés en constitue d'ailleurs une démonstration, malheureuse mais la plus évidente. Cette prise de conscience est désormais à l'œuvre chez beaucoup de pays du nord de l'Europe.

Cela dit, il faut aussi prendre en compte les difficultés politiques particulières : plusieurs pays du sud de la Méditerranée sont en guerre ou déstabilisés. On y trouve aussi des situations navrantes qui perdurent depuis des décennies, par exemple la fermeture de la frontière entre l'Algérie et le Maroc, une situation d'antagonisme sinon de réel conflit, mais que l'on ne réussit pas à résoudre. Alors qu'il est relativement facile pour les Européens de se présenter groupés aux réunions euro-méditerranéennes, pour les pays du Sud la Méditerranée, c'est très difficile.

C'est d'ailleurs là-dessus - outre évidemment sur le conflit israélo-palestinien -  qu'ont buté les grands rassemblements politiques. En fait, il n'y a pas encore de scène politique pour un dialogue au plus haut niveau. C'est pourquoi il est si important de faire vivre des lieux de dialogue où l'on parle aussi de politique. Ce n'est pas parce que c'est difficile qu'il ne faut pas continuer à agir, bien au contraire !

Partagez-vous cette philosophie d'une action européenne rénovée, qui inspire le processus en cours de refonte de la PEV ?

Oui, je crois justement que cette volonté - de Federica Mogherini, la Haute Représentante, et du commissaire Johannes Hahn, chargé de la PEV - de rénover la politique européenne de voisinage provient de plusieurs prises de conscience de la part des pays européens.

La première c'est que, objectivement, il y a une déception légitime de la part de nos partenaires du Sud. Car on ne les a pas suffisamment écoutés, ni associés à l'élaboration des politiques. C'est un fait désormais admis : un vrai partenariat, cela signifie que l'on élabore les choses en commun - pour ma part, j'ai livré deux contributions en ce sens, l'une comme présidente de la Commission des Affaires étrangères, l'autre au titre de la FAL.

Deuxième prise de conscience : il faut avoir une ambition commune pour toute la région, mais il faut aussi savoir différencier, car chaque pays a ses problématiques particulières. C'est une vision qui fait son chemin, et d'ailleurs en Europe même nous avons des politiques de plus en plus différenciées, avec des choses que l'on fait à l'unanimité des vingt-huit membres, et d'autres à moins.

Troisième préoccupation : il faut arriver à mieux hiérarchiser les objectifs, éviter le saupoudrage et considérer les priorités communes, les défis que nous avons à relever ensemble. À commencer par l'emploi des jeunes, une difficulté semblable des deux côtés de la Méditerranée. Ensuite, toujours dans l'ordre économique et social, assumer la question du développement durable, avec des préoccupations de premier rang : les ressources en eau, la diversification énergétique...

Et enfin, bien sûr, l'action culturelle avec l'enjeu de la lutte contre la radicalisation.

L'Europe a-t-elle seulement les moyens de ces ambitions, qui semblent si nécessaires, mais couvrent des champs illimités ?

Les moyens sont là, il s'agit de trouver comment mieux les mobiliser. Par exemple, pour la Tunisie. J'ai un souci particulier, qui devrait être une obsession pour nous tous, pour ce pays qui a réussi quelque chose d'absolument exceptionnel en trois ans : une révolution démocratique, institutionnelle, sociétale. Il est maintenant confronté à deux défis majeurs : la sécurité, sans quoi son économie n'y survivra pas ; et puis, évidemment, le développement économique et social, et en premier lieu l'emploi des jeunes - n'oublions pas que la révolution tunisienne a commencé par cette revendication.

Je pense que les ressources existent, mais qu'il faut vraiment qu'on mobilise davantage les efforts à la fois européen et tunisien pour, concrètement, jour après jour, remettre ce pays en état de faire face à ces deux défis. C'est très difficile, parce qu'il y a cette frontière fragile avec la Libye en guerre civile, parce qu'il faut reconstruire une armée, refaire travailler une police qui a été éprouvée et, par ailleurs, imaginer et construire un autre développement avec des régions qui ont été complètement délaissées.

Il y a quelques années, considérant le fait que la Tunisie remplissait alors la plupart des critères de Maastricht, certains universitaires ont plaidé pour son intégration à l'Europe. À votre avis ?

Très franchement, je ne pense pas qu'il faille plaider pour une adhésion des pays du sud de la Méditerranée à l'Union européenne. En revanche oui, il faut bâtir des partenariats d'exception lorsque c'est nécessaire, et c'est le cas pour la Tunisie. Dans cette perspective, Il faudrait que deux ou trois pays européens déterminent avec la Tunisie, ensemble, ce que nous pouvons prendre en charge pour arriver à reconstruire le pays. Ce serait une belle initiative à prendre par la France, l'Allemagne et l'Italie.

Une sorte de parrainage ?

Je n'aime pas ce mot là... il résonne un peu trop paternaliste. Je dirais un partenariat vraiment complet, jusqu'au moment où ce pays sera sorti des difficultés majeures.

La Tunisie dispose d'ailleurs de toutes les  ressources humaines pour réussir cette transition. Il ne s'agit pas tellement d'une question d'argent, mais plutôt d'ingénierie, d'applications concrètes. Il faut aussi que le Parlement tunisien résolve maintenant les questions institutionnelles, auxquelles j'accorde certes une grande importance, mais il y a un moment où il faut en sortir et se polariser sur les urgences économiques, sociales et de sécurité. Car tout cela va ensemble.

Depuis quelque temps, votre engagement euro-méditerranéen de longue date s'est élargi à une vision plus vaste, euro-africaine. Par quel cheminement ?

On comprend depuis quelques années, qu'en effet, les pays du sud de la Méditerranée ne représentent plus un aboutissement, mais des passerelles, des partenaires indispensables pour pouvoir dialoguer plus efficacement avec les pays d'Afrique subsaharienne.

Comme les Européens, nos partenaires du sud méditerranéen sont aussi obligés de s'intéresser plus à l'Afrique subsaharienne, car les défis de sécurité, économiques et climatiques, sont communs. Leur rôle de pivot, de passerelle, leur confère une centralité nouvelle entre le Nord européen et le Sud africain. C'est pour eux une chance nouvelle, un atout formidable, que d'ailleurs avec beaucoup d'intelligence les uns et les autres développent.

N'est-ce pas surtout le Maroc qui s'est engagé dans une politique volontariste de coopération sud-sud, en Afrique de  l'Ouest ?

Bien sûr, le Maroc, qui s'affirme comme plateforme entre les deux continents, fait figure d'exemple fort dans cette nouvelle vision, tant euro-africaine - le fameux "quartier d'orange" - que de coopération sud-sud.  Mais l'Algérie s'active aussi. Elle s'implique dans la résolution des problèmes au Mali, elle a agi pour la Libye. Désormais, elle regarde aussi vers le Sud pour le développement, en construisant par exemple "la boucle du Sud", une ligne de chemin de fer de presque 1 000 km, et  en promouvant le tourisme dans les oasis...

Je crois beaucoup à ces nouvelles perspectives. Nous, Européens, nous devons nous intéresser davantage à l'Afrique subsaharienne. Le faire ensemble avec les pays sud-méditerranéens, cela peut aussi être pour les Européens un moyen de dépasser les soupçons, justifiés ou pas d'ailleurs, de néocolonialisme.

Quel est votre point de vue face à ceux qui parfois critiquent la diplomatie économique de la France, selon eux trop mise en avant, au détriment de nos valeurs ?

Je suis à fond pour la diplomatie économique et je salue l'action de Laurent Fabius en ce sens ! D'abord parce que la diplomatie se doit de tenir compte des réalités économiques et sociales, parce que l'action économique extérieure est un outil l'influence. De même que le tourisme. Le souci principal des opinions publiques, c'est justement le bien-être économique et social. Après la sécurité, ce sont ces questions-là qui s'imposent : avoir un logement, un travail... En ce domaine aussi, on gagnerait à mobiliser tous les acteurs essentiels de la société civile - les entreprises, les syndicats -, tous ceux qui participent au développement économique et social. Car il est l'un instrument majeur de lutte contre la radicalisation.

Justement, c'est dans cette perspective de lutte pour la déradicalisation que vous avez développé le programme Young Arab Voices...

Oui, nous avons pu toucher 13 000 jeunes directement, et 90 000 indirectement à travers ce programme qui a été financé par le British Council et que nous allons développer cette année en Young Mediterranean Voices. Et avec l'idée - que j'ai eu très tôt d'ailleurs puisque la radicalisation touche des jeunes souvent très vulnérables, et passe principalement par Internet - qu'il faut que d'autres jeunes parlent à ces jeunes. Et qu'ils s'expriment à travers ces médias générationnels. C'est notre ambition : donner la possibilité à un plus grand nombre de jeunes, à travers l'outil Internet, de bâtir un contre-discours.

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Alfred Mignot

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Commentaires 5
à écrit le 26/01/2016 à 10:32
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Élisabeth Guigou est une femme politique intelligente enfin était plutôt d'après ce que je lis maintenant. Et du coup de lire une des rares politiciens d'un bon niveau intellectuel se fourvoyer dans cet espèce d'optimisme béat machinal tandis que...

à écrit le 26/01/2016 à 8:12
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je croie aussi que malgres ses desirs de faire rencontre les jeunes etudiants a travers des voyages,ettais une bonne idee AUTREFOIS ? MAIS M e GUYGOU NA PAS COMPRIS QUE LES LAISEZ POUR COMPTE LES JEUNES DES BANLIEUX EUX VEULENT DU TRAVAIL ET UN REVEN...

à écrit le 25/01/2016 à 23:02
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avoir une tel carrière et toujours n'avoir rien compris, il faut le faire .la meilleure chose pour la déradicalisation, c'est d'anéantir au plus vite Daesch. plus de groupe islamiste = plus de départs

à écrit le 25/01/2016 à 13:49
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...que c'est beau les delires associatifs!...curieusement ,le problême de financement ne semble pas l'inquiéter!!!... cette femme n'a JAMAIS été obligée de gagner sa vie!...ça se sent,ça transpire!!! c'est le "club med" perpetuel!!!.. que les frança...

à écrit le 25/01/2016 à 13:03
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que du verbiage !!!!.... grande bourgeoise elisabeth guigou a peu idee des situations sur le terrain dans les cites de la banlieue parisienne. en 2017 il est plus que souhaitable que des representants de la france reelle entre a l assemblee n...

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