Olivier Duha, Président de Croissance Plus, cofondateur et coprésident de Webhelp était notre invité ce lundi.

A quelques semaines de la fin de son mandat, le Président de l'association des dirigeants d'entreprise en forte croissance tire la sonnette d'alarme : « En France la marge brute est passée de 40% en 2000 à 27% aujourd'hui ! »

Pour redonner du souffle à l'économie Olivier Duha alerte sur l'urgence à favoriser la croissance de nos ETI.

Selon lui, ce n'est pas la création d'entreprises qui est problématique mais bien le financement de leur croissance.

Le crédit d'impôt, l'instauration d'un SMIC progressif et un lobbying de combat pour la croissance auprès des pouvoirs publics sont les principales pistes que propose l'entrepreneur.

Les organisations patronales semblent être à la recherche d'un nouveau mode d'action. Quel pourrait-il être ?

Nous ne pouvons plus continuer à dire que les entreprises françaises vont mal et ne pas se sentir responsables d'une situation que nous avons laissé s'installer en faisant trop confiance à des gouvernements qui n?entreprennent pas les réformes nécessaires. D'autant qu'il existe aujourd'hui un très large consensus dans le pays sur ce qu'il conviendrait de faire. Rester poli c'est, bien mais, pour peser davantage, il nous faut aussi être mieux armé. De ce point de vue, il est essentiel de regrouper nos forces, notamment en nous unissant à des mouvements d'un nouveau genre, comme celui des Pigeons, qui arrivent à faire peur au gouvernement.

Le gouvernement justement. Considérez vous qu?il a pris conscience de l'importance des entreprises pour sortir de la crise ?

Le discours, l?intention ont changé. Mais maintenant, il faut passer de la déclaration d'amour à la preuve d'amour. L'avenir se joue sur les PME, sur leur capacité à régénérer le tissu industriel, à créer les champions de demain. Pour l'instant, cette machine est à l'arrêt : 300 000 entreprises sont créées chaque année, mais 2/3 disparaissent dans les dix ans qui suivent. Des entreprises qui sont les moins rentables d'Europe. Et une entreprise qui n'est pas rentable investit moins, prend moins de risques, et attire moins les financements

Le chômage continue de progresser, notamment celui des jeunes ?

Il demeure des systèmes que l'on n'a pas encore essayés, notamment celui du SMIC progressif. Dans mon entreprise, si j'ai un jeune de 18 ans et un trentenaire qui se présentent pour un poste, je privilégierai l'expérience, à salaire égal. Le principe du SMIC jeunes n'est pas absurde. Contrairement à ce que l'on pense, c'est une solution socialement juste. Il vaut mieux payer mieux davantage un trentenaire qui a des dépenses contraintes (famille, logement) qu'un SMIC ne suffit pas à supporter. Alors qu'un jeune de dix huit ans n'est pas, dans la plupart des cas, dans cette situation.

Retrouver l'intégralité de l'interview dans la vidéo !

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