Yvon Gattaz (Jeunesse et Entreprises) à la Tribune des Décideurs : "La France fabrique des entreprises naines"

Lundi 17 février à 12h30, nous recevions Yvon Gattaz, président fondateur de Jeunesse et Entreprises.

Comme chaque semaine Thomas Blard pour DECIDEURS TV et Robert Jules pour La Tribune reçoivent une personnalité de la sphère économique !

Attention ! Un Gattaz peut en cacher un autre. Alors que le fils, Pierre, président du Medef, multiplie les sorties médiatiques autour du Pacte de responsabilité proposé par François Hollande, et donne à son "Medef de combat" toute son ampleur, le père, Yvon, fait paraître, (presque) en catimini, un ouvrage sur l'entrepreneuriat : "la Double Révolution". A 89 ans, le fondateur de Radiall, ancien président du Medef et créateur de l'association "Jeunesse et Entreprises" se veut l'un des pionniers français :

"J'ai été le premier à demander aux jeunes diplômer de déchirer symboliquement leurs diplômes pour se lancer dans la création d'entreprise."

Se soustraire à sa connaissance

Les diplômes, Yvon Gattaz n'est pas contre, au contraire. Il y a même, selon lui, une relation de cause a effet entre les "success stories" entrepreneuriales et le niveau d'instruction de son créateur :

"Les statistiques prouvent que plus le créateur d'une entreprise est instruit, plus il va avoir un taux de croissance élevé. Bill Gates a arrêté ses études, certes, mais il était tout de même à Harvard, et on n'y entre pas sans connaissances."


Mais ces connaissances ne sauraient suffire à se lancer dans l'aventure entrepreneuriale...

"Il faut avoir des qualités particulières, des qualités qui ne servent pas à réussir à l'université où dans ce qu'on appelle les "grandes écoles", qui privilégient les qualités de réception : compréhension, faculté d'analyse, mémoire... Un entrepreneur a besoin de qualités que j'aime appeler "d'émission" : imagination, créativité, combativité, charisme, attention à autrui, ténacité... "

Des perspectives énormes

Même si on a le profil, faut-il encore avoir l'idée neuve qui va fonctionner. Yvon Gattaz en est sûr, les perspectives de création d'entreprises sont énormes :

"Le numérique a rendu les créneaux de produits et les marchés infinis !  C'est un domaine qui se cherche encore beaucoup, mais il faut laisser faire, et tenter de se positionner en gardant à l'esprit que les idées les plus anti-conformistes - certains diront farfelues - sont celles qui ont le plus de chance de réussir."


Ces idées doivent être menées jusqu'au bout, même si elles présentent un risque. Car l'entrepreneuriat, c'est aussi l'échec.

"Il faut avoir le droit à l'erreur. L'erreur peut être profitable, l'erreur nous permet d'apprendre. C'est un risque dont il ne faut pas avoir peur, et je crois que de plus en plus, les jeunes Français ont retrouvé le goût du risque."

Un environnement social et fiscal inhibant

Pourtant, certains problèmes demeurent, et notamment ceux sur lesquels se bat depuis un an son fils, Pierre, à la tête du Medef :

"Je suis optimiste, c'est pathologique. Je pense toutefois que l'on est au fond du trou. Notre environnement fiscal et social inhibe les initiatives individuelles. Les jeunes vont avoir une idée en France, mais aller la développer aux Etats-Unis ou en Angleterre."

Cet environnement est aussi pénalisant pour l'emploi "l'absolue priorité française":

"Nous créons des entreprises naines, qui restent naines. Des entreprises sans emploi. Il faut semer des graines de croissance dans les boîtes françaises !"

A bon entendeur !

Plus d'informations sur Décideurs TV

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.