HP, c'est 112,3 milliards de dollars de chiffres d'affaires et 5,1 milliards de dollars de bénéfices en 2013. La multinationale américaine propose imprimantes 3D, logiciels, services, vente d'ordinateurs. En France, ce dernier secteur représente 26% de part du marché mondial de HP.
Pour Gérald Karsenti, la France représente un bon marché mais peut faire mieux dans certains domaines, notamment en innovation réelle.

On est dans une période tendue en France où l'on cherche notre modèle. Il est temps de réformer, il faut bouger vite dans certains domaines. On dispose d'atouts qu'on ne met pas assez en avant. Notre enseignement de très haut niveau par exemple. La Chine, les USA viennent nous prendre nos talents, on ne sait pas toujours les garder, on ne parvient pas à transformer l'innovation fondamentale en innovation réelle, en création d'entreprise. En outre, les startups ont du mal à passer le cap des trois ans

Alors que le conflit de la SNCF perdure, le PDG s'inquiète de l'image renvoyée à l'étranger par l'entreprise publique :

A l'instar d'EDF ou Orange, la SNCF a effectué ces dernières années, une transformation fabuleuse. Cela se voit au niveau des services proposés. Le problème c'est qu'il y a de plus en plus de personnes à satisfaire. Il est urgent d'entamer les discussions sur la réforme. Quoique la grève est un droit, il faut se méfier de image qu'on projette à l'extérieur. Il faut être prudent sur sa longueur et son ampleur. Notre challenge est d'attirer les investissements qui viennent de l'extérieur de la France pour une bonne partie. ils doivent avoir une bonne image de ce que nous sommes.

Hewlett-Packard revendique sa vision sur le long terme

Hewlett-Packard prévoit un plan de restructuration, avecplusieurs milliers de suppressions de postes :

Meg Whitman (PDG de HP) a eu le courage de dire il y a trois ans, lorsque elle a pris les rênes qu'elle ne voulait pas rentrer dans "le temps boursier". Elle a dit Je veux transformer HP sur le long terme en donnant un plan sur 5 ans. L'annonce des 11 000 à 16 000 licenciements, ce n'est pas une grande nouveauté pour les marchés.

Les nouvelles dynamiques technologiques et les startup inspirent la multinationale américaine :

La vision de Meg Whitman est aussi la mienne : c'est celle d'un monde qui se transorme en profondeur. Internet a explosé dans les années 1990 - 2000. Aujourd'hui, on est en pleine phase de maturité. Je rencontre de jeunes créateurs d'entreprises en train de créer des ruptures. Ils s'emparent des métiers et des filières en essayant de les changer, les voir différemment. Soit on attend et on se prend un mur, soit on revoit nos fondamentaux :notre façon d'approcher les marchés, de commercialiser. Dans notre méthode de management, nous instillons la logique du fonctionnement des startup. Il y a des recettes à prendre dans ce monde en plein boom.

Les mutations créent du stress pour les salariés mais sont nécessaires

Professeur affilié à HEC en leadership et transformation des entreprises depuis 10 ans, le patron français est optimiste sur l'adaptation des salariés aux mutations des grands groupes :

La technologie est devenue tellement flexible qu'elle permet d'accompagner les ruptures dans les entreprises. Mais cela crée du stress pour tous ceux habitué à travailler dans un certain modèle. Dans la réalité, nous allons changer de méthode de travail et de métier plusieurs fois dans notre carrière. Les jeunes ont grandi avec cette idée. Les générations qui suivent l'auront acquis dès leur naissance. même les plus anciens devront s'habituer à bouger, à changer. Chez HP, on a mis en place des lignes de supports psychologiques, pour accompagner des collaborateurs qui éprouvent des difficultés. du coaching, du mentoring, de la formation pour les accompagner.

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