Autoto

Etats généraux de l'automobile aujourd'hui à Bercy. Objectif : sauver cette industrie qui fait travailler 700.000 personnes en France. Nicolas Sarkozy prépare un vaste plan. L'aide de l'Etat encore fait polémique, Erik Izraelewicz ?

Oui, ce sont encore quelques centaines de millions d'euros, des milliards peut-être que Nicolas Sarkozy s'apprête à sortir de sa poche, de celle de l'Etat disons, pour venir en aide cette fois-ci aux constructeurs automobiles et à leurs sous-traitants. Alors, c'est vrai que l'automobile française traverse une mauvaise passe. Elle cumule deux crises : une crise conjoncturelle d'abord avec l'effondrement de la demande - les Français n'ont pas d'argent pour acheter une nouvelle voiture. Une crise structurelle ensuite - s'ils avaient l'argent, de toutes façons, ils attendraient la voiture miracle, celle qui pollue peu et qui coûte pas cher...

La France était un grand pays de l'automobile, elle l'est toujours ?

Oui, mais sa position s'est fortement dégradée ces dernières années, c'en est même spectaculaire ! L'automobile, c'était une activité qui rapportait beaucoup d'argent à la France. Des voitures, des pièces détachées, des pneus et des pare-brise, le « made in France » s'exportait bien. On en exportait beaucoup plus qu'on en importait. C'était tout bénéfice pour notre pays. Et bien, en 2008, pour la première fois de notre histoire, la balance commerciale de cette filière est devenue déficitaire. On achète à l'étranger plus de voitures et pièces détachées qu'on n'en vend ! Depuis 2005, la production en France baisse. Les

Renault

,

Peugeot

et autre Citroen fabriquent aujourd'hui plus hors de nos frontières qu'à l'intérieur de l'Hexagone ! L'emploi en souffre, évidemment.

Que peut faire l'Etat ?

That is the question ! The big question. Bien sûr, à court terme, il peut, il doit aider les constructeurs et leurs sous-traitants à passer ce mauvais cap: les aider en trésorerie, en financement - la crise est financière, il faut le rappeler. Il peut leur accorder aussi des dispositifs sociaux particuliers - favoriser le chômage partiel par exemple. Mais au-delà : peut-il, doit-il aller plus loin ? Là, les deux grands constructeurs français n'empruntent pas nécessairement la même route. En clair, l'Etat,

Renault

en veut - dans son capital notamment. L'Etat a d'ailleurs déjà 15% de

Renault

. PSA en revanche n'en veut pas.

Renault

est prêt à accepter les contreparties proposées par l'Etat, à s'engager à ne pas délocaliser, à s'engager sur la voiture propre, à s'engager sur ses dividendes. Chez PSA, on est beaucoup plus circonspects. L'entreprise, familiale, n'en veut ni dans son capital, ni dans ses grandes décisions stratégiques...

Qui a raison, qui a tort ?

Allez une réponse de Normands.

Renault

et PSA, ils ont tous les deux raisons. L'aide de l'Etat, ils en ont besoin aujourd'hui. Une aide massive, ciblée, temporaire aussi. Des contreparties, ils doivent les accepter. Mais il ne faudrait pas que l'Etat se substitue à l'entreprise, qu'il prétende décider la voiture de demain, sa taille, sa couleur et son prix. L'Etat n'a aucune compétence dans ce domaine. Qu'il reste sur sa route. Elle est déjà suffisamment chaotique ! Qu'il ne s'en détourne pas. Qu'il ne prétende pas conduire ces grands groupes industriels. Ce serait la pire des choses pour l'automobile française.

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