Cadeau Bonus

La rémunération des dirigeants au Parlement cet après midi. Le député UMP Philippe Houillon fait des propositions pour les encadrer. Dans les banques, les pratiques n'ont pas vraiment changé...

Si, un peu quand même. En France, les banques qui sont aidées par l'Etat, la plupart de nos banques en fait, ne peuvent plus faire dans ce domaine n'importe quoi. Mais elles doivent quand même pouvoir se défendre, face à la concurrence des banques étrangères. Et celles-ci peuvent encore, pour certaines, faire n'importe quoi.

A Wall Street et à la City en particulier, les vieilles habitudes ont repris. Et que ce qui se fait là-bas, ça finit par déteindre ici. Les grandes banques américaines, par exemple, ont déjà annoncé qu'elles allaient mettre de côté pour cette année des sommes considérables pour les bonus de leurs équipes - 20 milliards chez Goldman Sachs, 14 chez Morgan Stanley. C'est le retour à ces pratiques que le G20, en avril dernier, avait dénoncées, à ces méthodes qui devaient être abandonnées.

Des pratiques considérées comme l'une des causes de la crise actuelle...

Oui. Dans la banque, les bonus garantis, les stock-options réservées, les salaires fixes mirobolants : tout cela, le G20 d'avril s'en était inquiété. Il n'y avait souvent aucun lien entre la rémunération du banquier et sa performance. Le système de rémunération des banquiers, des traders notamment, c'était un véritable pousse au crime, une incitation à des prises de risques excessives. C'était, pour le G20, l'une des facettes du capitalisme qu'il fallait absolument réformer, réglementer, moraliser. On avait cru au printemps à un consensus.

En fait, sur ce dossier, rien n'a vraiment avancé. Les banques en profitent pour faire ce qu'elles veulent. Pour revenir, voire développer à nouveau cet étrange système des bonus garantis. Comme la part variable des salaires est affectée par la crise, elles ont aussi, souvent, fortement augmenté sa part fixe ! Bref, dans la banque, c'est pas la crise pour tout le monde.

La France va évoquer le sujet demain au G8, en Italie ?

Paris en tout cas s'active et espère obtenir des progrès pour le prochain G20, en septembre à Pittsburg. Le prochain toujours.

En fait, ces bonus, c'est quand même une petite bombe politique. Alors que le chômage explose, comment justifier le retour de ces salaires mirobolants dans la banque ? C'est un problème aussi pour Barack Obama ou Gordon Brown. L'argument des banquiers, c'est de dire que ces bonus garantis, ces augmentations de salaires fixes, c'est le seul moyen dont ils disposent pour retenir leurs meilleurs éléments. Si c'est vrai, alors il n'y a qu'une solution. L'adoption, au niveau mondial, de règles collectives, d'un encadrement précis et commun des rémunérations des banquiers partout dans le monde. Facile à dire, pas facile à faire accepter !

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