« DD » ou Le vert dans le fruit

Premier jour aujourd'hui de la 5ème semaine du développement durable. Le Grenelle de l'environnement, on n'en entend plus parler. De Jean-Louis Borloo non plus d'ailleurs. La crise a-t-elle tué la cause verte...

Oui, z'avez pas vu Borloo, on le cherche partout. C'est vrai. En ce moment, on voit beaucoup Christine Lagarde, Eric Woerth, Roselyne Bachelot, d'autres ministres encore. Mais Borloo, c'est silence radio ! Le ministre de l'écologie et du développement durable se fait, depuis les débuts de la crise, étrangement discret. L'homme de l'autre croissance, au sein du gouvernement, est absent des grands débats...

Quand même, sa cause, celle d'une croissance plus respectueuse de l'environnement avance, non ?

Oui, ça en est même spectaculaire. Mangez bio, roulez propre, consommez vert, fabriquez carbon-free : c'est vrai que dans notre vie quotidienne, aujourd'hui, le développement durable est omniprésent, sous de multiples formes. Et c'est tant mieux.

Dans les entreprises, le développement durable, ce n'est plus du marketing, de la pub ; c'est de plus en plus une réalité. « La croissance verte, c'est déjà maintenant » : c'est d'ailleurs le titre du supplément que « La Tribune » publie ce matin. Vingt pages de cas concrets, très concrets - dans la production, les transports, la consommation - qui montrent, clairement qu'au-delà des grands discours, on est en train de changer d'époque.

Les entreprises sont passées au vert ?

Disons que la protection de la nature - de l'eau, de l'air, des ressources naturelles : tout cela, ce n'est plus aujourd'hui pour les entreprises un slogan, une contrainte, un objectif : c'est devenu une véritable source de croissance. Ca va l'être de plus en plus. Chaque crise, dans l'histoire, a toujours débouché sur un nouveau régime de croissance. Celui qui sortira de la crise actuelle, c'est sûr, sera alimenté par ces nécessités. La croissance demain, elle sera verte ou elle ne sera pas. Ce n'est plus l'idéologie de quelques ayatollahs, c'est aujourd'hui un constat implacable.

Obama, Merckel, Sarkozy, les grands de ce monde en sont tous convaincus, non ?

Disons que, juste avant la crise, oui. Ce que l'on peut regretter, c'est qu'avec la crise, les nécessités de l'environnement, ils les ont un peu oubliées. Bien sûr, dans leurs plans de relance, ils ont tous mis un peu de vert - en soutenant la voiture propre, en aidant à la rénovation des logements, avec d'autres dispositifs encore. Mais tout cela n'est pas à la hauteur. La croissance verte devrait être au centre des politiques de sortie de crise. Au G 20 par exemple demain à Londres, le sujet n'est même pas à l'ordre du jour. C'est dire. A Paris, je vous le disais, le ministre se cache. C'est dommage. Il faudrait au contraire sortir, au plus vite, Borloo de son placard !

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