Le football s’emballe

Nouveau record dans le foot : Le Real de Madrid va payer pour 94 millions d'euros pour l'achat de Cristiano Ronaldo au Manchester United. Le prix d'un Airbus ! Ca vaut vraiment 94 millions d'euros, un dribbleur de 24 ans...

Ah, la valeur des choses ! Il y a en tout cas sur le marché des joueurs de foot un véritable emballement. Madrid avait déjà payé, il y a quelques jours, 65 millions pour l'achat du brésilien Kakà. 94 millions maintenant pour Ronaldo. Jusqu'où ira-t-on ? Ces sommes, ce n'est pas le salaire des joueurs. Le salaire de Ronaldo, ce sera neuf millions net par an. C'est déjà pas mal. Non, ces sommes mirobolantes, le Real Madrid annonce qu'il aura mis cette année 300 millions d'euros dans ces achats, c'est le prix de l'actif.

En fait, sur le marché du foot, le mercato comme on dit, il y a en ce moment un phénomène que les économistes connaissent bien, qu'on a vu dans l'immobilier ou à la bourse, ça s'appelle la bulle. Une bulle dans le football donc...

Quand même, avec ces joueurs stars, Madrid va remplir ses caisses...

Exactement. C'est le même pari que les spéculateurs immobiliers ou les fonds d'investissement faisaient. Avec ce bel immeuble, je vais remplir mes caisses et rembourser, très vite, mon investissement. Avec cette entreprise achetée à prix d'or, je vais rapidement rentrer dans mes frais...Idem aujourd'hui dans le foot, à Madrid. L'armada de stars - Kakà, Ronaldo, Ribéry demain peut-être - ca va permettre de vendre des tickets, des Tshirts et de droits TV. Ca va rapporter plein d'argent dans les caisses du Club. Le Club fonctionne finalement comme un fonds spéculatif. Il achète des actifs, risqués. Un joueur, c'est fragile. Il les achète cher, plus cher que ses concurrents. Pour cela, bien sûr, il s'endette. Madrid a déjà 400 millions de dettes. Un cercle vicieux bien connu. Bien des fonds sont aujourd'hui en train d'en payer le prix.

Ca avait bien réussi au Madrid avec Zinedine Zidane, en 2000, avec David Beckham en 2003...

Oui. Mais à l'époque, les prix des joueurs n'avaient pas atteint les niveaux d'aujourd'hui. La crise non plus !  En Espagne, c'était l'euphorie. Aujourd'hui là-bas, c'est la déprime totale, pire qu'ici. Alors, les jeux, le spectacle, le sport, c'est peut-être l'antidote à la crise. C'est en tout cas le pari du Real Madrid, un pari risqué. Un optimisme délirant, des rendements attendus élevés, des rémunérations folles. Comme à Wall Street il y a encore peu de temps, on a aujourd'hui en réalité une véritable bulle dans le football. On  l'a vu aussi avec les droits TV. Ce que tous les enfants savent, c'est que toutes les bulles ont une fin - on en sait aujourd'hui quelque chose. Alors, ne nous berçons pas d'illusions, la « footbulle » finira, elle aussi, tôt ou tard, par exploser !

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