Rechute

C'est reparti à la baisse. Hier, les indices boursiers ont, un peu partout, brutalement rechuté (-6,6% à Paris). On croyait que les plans de sauvetage des banques avaient ramené la confiance, Erik Izraelewicz ?

Eh bien, non. Que se passe-t-il, docteur ? Eh bien, on dira que le sang circule mieux, c'est vrai, mais que le corps reste malade, très malade.

Le sang circule mieux. Pour réanimer les circuits financiers, pour permettre à l'argent de circuler à nouveau, les Etats ont procédé depuis quelques jours à une thérapie de choc. Ce sont ces vastes plans de soutien aux banques. Grâce à ces plans, à l'annonce de ces plans pour l'instant, les banques commencent à se refaire crédit ; les taux qu'elles pratiquent baissent un peu. Alors, ce n'est pas encore la santé retrouvée. Ca va mieux quand même.

Cela étant, la crise, la thérapie aussi laissent des traces, profondes, dans l'économie réelle - dans les usines, les bureaux et des commerces. La crise, la thérapie ont en fait épuisé le malade. Après plusieurs semaines d'opérations, l'économie est fatiguée, très fatiguée. Elle entre en fait en récession. Et c'est cette perspective qui fait plonger, à nouveau, les indices boursiers.

Si le crédit revient, l'activité devrait repartir...

Oui, quand il reviendra. Le retour à la normal, ça va être long, très long. Beaucoup de sociétés souffrent encore d'un manque de liquidités. Elles renoncent à leurs projets - on l'a vu cette nuit avec l'abandon par Edf de son investissement aux Etats-Unis. D'autres sont conduites à mettre leurs clés sous la porte. Le nombre des défaillances d'entreprises est en train d'exploser - dans le bâtiment, l'immobilier, la construction, etc...

Toutes les parties de l'économie, du corps sont, d'une manière ou d'une autre, touchées. La consommation, l'investissement, l'emploi, le pouvoir d'achat... En France par exemple, on construit moins de logements, on achète moins de voitures, on va moins au restaurant, on se serre la ceinture sur les voyages. L'activité devait croître en 2009 de 1%, le gouvernement craint maintenant une croissance zéro !

La crise financière devait atteindre l'économie réelle, c'est fait. Et c'est cette crise de l'économie réelle qui inquiète maintenant la finance !

Le débat sur la relance de l'économie va repartir...

Oui, certainement !

Pour l'instant, le gouvernement s'en tient à son « ni-ni » à lui : ni rigueur, ni relance. Il cherche, dans le même temps, à traiter les blessures les plus vives - en soutenant le crédit aux PME, en acceptant le report des paiements de certaines cotisations, en augmentant le nombre des emplois aidés, etc...Tout cela, ça devrait aider à passer le cap.

Difficile de savoir quand même s'il pourra tenir longtemps sur cette ligne. Les médecins vont, c'est sûr, y aller de leurs recommandations. On les entend déjà. Seule pourtant, la France n'a guère de marges de manœuvre. Ce qu'il faut espérer, c'est qu'elle n'aura pas recours à ces dopages artificiels qui sont souvent pire que le mal !

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