Relance, Pense !

Le plan de relance est débattu, depuis hier, au Parlement. 26 milliards, priorité à l'investissement. A gauche mais aussi à droite, certains demandent un soutien à la consommation, Erik Izraelewicz ?

Oui, éternel débat ! Le plan de relance en discussion aujourd'hui, c'est surtout un plan de soutien à l'investissement - aux grands investissements publics notamment - à la trésorerie des entreprises, à quelques grands secteurs, l'auto et le bâtiment en particulier. Il y a bien quelques petites mesures pour les ménages, le Revenu de solidarité active par exemple. Il n'y a pas grand-chose pour le pouvoir d'achat des Français. C'est naturellement la critique qui est faite au gouvernement...

D'autant plus que dans les autres pays, il y a des mesures en faveur de la consommation...

Oui, c'est vrai, des mesures massives mêmes. Aux Etats-Unis, Bush a déjà fait verser, l'an dernier, un chèque substantiel aux ménages. Obama s'apprête à renouveler l'opération.

En Grande Bretagne, le gouvernement a baissé la TVA - c'est une aide directe à la consommation. En Allemagne, Berlin s'apprête à réduire l'impôt sur le revenu, à redonner ainsi du pouvoir d'achat aux ménages. Alors, pourquoi pas chez nous ? Plusieurs raisons, plusieurs bonnes raisons.

Un. Chez nous, pour l'instant, la consommation se porte bien. C'en est même surprenant. Alors pourquoi la doper ? Elle profite d'ailleurs en ce moment d'un soutien naturel, le ralentissement de l'inflation.

Deux. Chez nous, et contrairement à la situation qui prévaut ailleurs, les ménages ont des économies, un taux d'épargne élevé. S'ils veulent consommer, ils peuvent à priori puiser dans cette épargne. Leur donner de l'argent, c'est prendre le risque de gonfler encore ce taux d'épargne, de gonfler aussi nos importations. Bref, c'est jeter de l'eau dans un puits sans fonds...

Quand même, des mesures en faveur des plus modestes, ça pourrait être utile ?

C'est déjà un peu ce qui est fait dans le plan présenté, avec le RSA. Certains - Gilles Carrez, le rapporteur du budget à l'Assemblée, proposent d'aller un peu plus loin, de gonfler les allocations logement ou de revaloriser la prime pour l'emploi par exemple.

En fait, ces hypothèses ne sont pas exclues. Nicolas Sarkozy l'a dit dès le départ : si son plan ne devait pas suffire, il est prêt à aller un peu plus loin. Le gouvernement s'est donné une marge de manœuvre. Pour dégeler les comportements, pour accélérer la reprise, il accordera éventuellement, le moment venu, un petit coup de pouce. Inutile néanmoins d'aller trop vite, d'aller trop loin. Les Etats, même l'Etat allemand, commencent à avoir du mal à se financer eux-mêmes. Il ne faudrait pas ajouter la crise à la crise !

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