Sécu à la dérive.

Cette année, le déficit de la Sécu sociale devrait approcher les...21 milliards d'euros. Un nouveau record. Deux fois plus que prévue. Le gouvernement détaille ce déficit ce matin. A-t-il les moyens pour stopper cette dérive...

Il faut qu'il en trouve.

Alors, c'est vrai, cette dérive est spectaculaire. 10 milliards l'an dernier, 20 milliards cette année, 30 peut-être l'an prochain, d'après la Cour des Comptes. Le trou, il sera en 2009 deux fois plus profond que prévu. Spectaculaire mais pas vraiment surprenant. Toutes les branches sont dans le rouge - la retraite, la maladie, la famille ou les accidents du travail. Et il n'y a pas de secret. Ce trou, c'est la conséquence directe de la crise. Une seule raison : l'effondrement des recettes de la Sécu. Les recettes de la Sécu, ce sont les cotisations versées sur les salaires - les cotisations patronales et salariales. A cause du chômage, à cause de la crise, la masse des salaires distribuée dans l'économie n'augmente pas. Elle pourrait même baisser. Idem pour les cotisations donc. Moins d'argent dans les caisses. Plus de dépenses sociales. Bref, plus de déficit...

Ces dépenses sociales, c'est un amortisseur à la crise aussi ?

Oui, c'est vrai que ce déficit est creusé par la crise, qu'il contribue à atténuer cette crise aussi. Les dépenses de la Sécu, les allocations en tout genre, c'est un soutien à la consommation. On peut presque dire que ces 10 milliards de déficit supplémentaire, c'est de la relance, c'est ce qui explique la résistance de l'économie française. Cela étant, un déficit, d'où qu'il vienne, c'est de la dette, ça doit se financer, ça doit se rembourser. Et c'est là qu'est le problème. Normalement, la Sécu n'a plus le droit de s'endetter - la loi le lui interdit. L'Etat envisage bien de récupérer sa dette actuelle de la Sécu. Ca ne règlera rien à l'affaire. Il faut trouver des moyens pour stopper la dérive...

Le gouvernement a certainement quelques idées...

Oui. L'annonce aujourd'hui de ce méga-déficit va, à l'évidence, relancer la grand « concours Lépine » des solutions pour la Sécu. Il y a aujourd'hui plein d'idées en l'air. Il va falloir choisir.

Faire des économies. Chacun a son truc - sur les arrêts maladie, sur l'âge de la retraite, sur les remboursements de médicaments. Trouver d'autres recettes. Là aussi, chacun a sa piste. Grande idée en vogue à Matignon : la lutte contre les niches sociales, contre les exonérations de charges sociales en tout genre. Il s'agirait par exemple de taxer davantage la participation, l'intéressement, les retraites complémentaires ou les chèques restaurant. D'augmenter les taxes sur le tabac aussi. De faire davantage participer les mutuelles au financement de l'assurance maladie aussi

Et une hausse des impôts, c'est exclu ?

Pour l'instant, oui. Du moins, c'est l'engagement de Nicolas Sarkozy et de son équipe. On voit mal pourtant comment on pourra échapper à une hausse de la CSG ou du CRDS - ces impôts payés par tout le monde et qui servent à financer la Sécu. Pas avant 2012 - la fin du mandat de Nicolas sarkozy. Après 2012 donc - au moins. Mais là, alors, même si l'économie sera repartie, l'addition sera lourde. Très lourde. Mieux vaut peut-être s'y préparer - dès maintenant !

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