Stock options et bonne réputation

Nouvel épisode dans la guerre des stock-options : Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli, les deux patrons de Gdf Suez renoncent aux leurs. Leur entreprise, Gdf Suez, ne reçoit pourtant pas d'aide de l'Etat.

Oui, à se demander si finalement, un décret pour encadrer les rémunérations des patrons est vraiment nécessaire !

Plus sérieusement, ce cas de Gdf-

Suez

est intéressant. Cette entreprise, vous le disiez, ne reçoit pas d'aide de l'Etat. Elle n'en a pas besoin, elle gagne plein d'argent. Pas de plans sociaux, pas de chômage partiel, non plus. Elle se développe. Elle crée des emplois. Elle n'entre donc pas dans le champ de tir actuel de l'Elysée.

Alors, pourquoi Gérard Mestrallet et Jean- François Cirelli ont-ils renoncé, hier, aux stock-options que leur avait attribuées le conseil d'administration de l'entreprise, en novembre dernier. Avec d'ailleurs, à l'époque, le soutien de celui qui est aujourd'hui le conseiller économique de Nicolas Sarkozy, Xavier Musca ! Une réponse, une seule : leur réputation, la bonne réputation de leur entreprise surtout ! .

Quand même, les salariés de Gdf

Suez

avaient entamé une grève contre ces stock-options ?

Quelques salariés, effectivement, dans les sites de stockage. Ca a pu jouer, c'est sûr.

Le plus important quand même, c'est que Mestrallet et Cirelli, les deux patrons en question, ont compris que c'était pour eux, pour leur entreprise, une affaire d'image, de réputation.

Le succès d'une entreprise, il tient bien sûr à ses produits, aux services qu'ils proposent, à leur qualité. Il tient aussi à son image, à sa réputation. Et la réputation d'une entreprise, ça dépend de beaucoup de choses. Ca dépend aussi du comportement, personnel, de ses dirigeants.

Mestrallet et Cirelli ont compris que dans le climat actuel, ces stock-options, elles étaient insupportables. Même leurs pairs, les patrons des petites et moyennes entreprises s'en offusquent. D'après un sondage CJD-La Tribune-BFM publié ce matin, les deux tiers des jeunes dirigeants d'entreprises se déclarent d'ailleurs favorables à l'encadrement des rémunérations des patrons.

Tous les bénéficiaires de primes, bonus et autres stock-options vont devoir y renoncer...

C'est là le danger, une remise en cause aveugle, générale, indifférenciée de toutes les formes de rémunération variable. Avec la chasse à la prime engagée par certains, c'est ce qui commence à se dessiner aujourd'hui. Les primes, les bonus, les stock-options même, toutes ces formes d'intéressement aux résultats ne sont pourtant pas nécessairement malhonnêtes ou malvenues.

C'est, depuis toujours, une manière de stimuler les vendeurs, de les intéresser à leurs résultats - qu'il s'agisse des vendeurs de voitures, d'appartements ou de produits financiers. Dans le climat actuel, ce que l'on peut craindre, c'est que l'on jette le bébé - les rémunérations variables - avec l'eau du bain. Ce serait dommage. Ce serait malsain !

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