Un emprunt pour les chômeurs

Encore un grand emprunt, pour indemniser les chômeurs cette fois-ci ! Ce matin, dans « la Tribune », le patron de l'Unedic annonce que face au déficit de l'assurance-chômage, il va lancer un emprunt. Une bonne idée...

Il n'a pas tellement le choix.

Alors, c'est vrai, on a l'impression d'assister, en ce moment, à une véritable épidémie d'emprunts, « l'empruntite ». C'est le grand emprunt EDF - un grand succès, dit-on. C'est le grand emprunt Sarkozy - le gouvernement y travaille ce week-end. C'est donc maintenant au tour de l'Unedic, la caisse d'assurance-chômage.

Le problème de l'Unedic est simple. Avec la crise, avec l'explosion du chômage, 36.000 chômeurs de plus encore en mai, ses comptes ont brutalement viré au rouge. Il manquera cette année au moins un milliard d'euros pour pouvoir payer les allocations-chômage dues. Le déficit devrait approcher les 5 milliards l'an prochain...Il faut bien trouver de l'argent. L'Etat n'en a pas, on le sait. D'où le recours à l'emprunt...

On va financer les allocations des chômeurs avec de l'argent emprunté, à crédit donc...

Oui, ce n'est pas très sain, pas très orthodoxe. Normalement, Nicolas Sarkozy l'a fort  expliqué lundi à Versailles, un emprunt, que ce soit dans une famille, dans une entreprise ou au niveau de l'Etat, ça doit servir à financer des investissements, pas des dépenses courantes et récurrentes, des dépenses qui doivent générer, à terme, des recettes. Ce sont ces recettes qui doivent permettre à terme de rembourser l'emprunt.  Avec les allocations chômage, on n'est pas du tout dans ce scénario-là !

Cela étant, l'Unedic n'a pas vraiment le choix. Les autres pistes imaginables pour combler le déficit, un déficit de crise, sont aujourd'hui totalement impraticables. Augmenter les cotisations : ce serait précipiter des milliers d'entreprises à la faillite. Réduire les allocations chômage : ce serait restreindre la consommation, le seul moteur de l'activité qui tourne encore. Le conseil de l'Unedic va d'ailleurs plutôt plancher, ce matin, sur une éventuelle revalorisation des allocations - pour tenir compte de l'inflation. Une seule solution donc pour l'Unedic aujourd'hui, l'emprunt.

Comment sera-t-il remboursé, cet emprunt ?

C'est la question, la bonne question. Elle se pose pour tous les emprunts, d'ailleurs.

Il faudra, une fois que la crise sera passée, que l'Unedic dégage des excédents. Ce n'est pas exclu. Regardez, en 2007, avant le gros de la crise, l'Unedic était bénéficiaire, largement. Un surplus de 4,5 milliards d'euros. Un tel surplus, on ne le retrouvera pas avant 2012-2013 au plus tôt. On comprend, dans ces conditions, que le grand emprunt de l'Unedic, il se fera sur les marchés financiers, pas auprès du grand public. On voit mal d'ailleurs l'Unedic, la caisse d'assurance-chômage, appeler les Français à investir...dans le chômage !

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