Un nouvel emprunt…à la gauche

Un grand emprunt national : c'est la principale annonce du discours, hier, de Nicolas Sarkozy devant le Congrès. Un emprunt pour financer les priorités du pays. L'Etat a vraiment besoin d'un grand emprunt...

Oui, en ce moment, c'est vrai, tous les jours, l'Etat emprunte de l'argent sur les marchés. Tenez, hier, pendant que Nicolas Sarkozy parlait, l'Etat français a émis des titres, de la dette publique. Il avait besoin de 4 milliards d'euros. Les grands investisseurs du monde entier se sont bataillés pour en avoir. Il a au final levé 8 milliards, deux fois plus qu'il n'en voulait. L'Etat français n'a pour l'instant aucune difficulté pour trouver de l'argent, pour emprunter, pour financer ses besoins sur les marchés.

Là, avec un grand emprunt public, l'Etat veut faire appel à l'épargne des particuliers ?

C'est une piste. En fait, pour l'instant, on a peu de détails. Et, on le sait, le diable est souvent dans les détails. On ne sait pas si ce grand emprunt sera proposé directement aux particuliers - à vous et moi, comme l'actuel emprunt Edf ou s'il le sera aux marchés financiers - comme aujourd'hui tous les jours. On ne sait pas quel en sera le montant, ni les modalités. Bref, c'est encore très flou.

Cela étant, la technique du grand emprunt populaire, de l'appel au bas de laine du bon peuple, ce n'est pas nouveau. C'est même en France, depuis Pinay, depuis les années 50, une grande tradition. A chaque grande crise, les dirigeants y ont eu recours. On se souvient du grand emprunt Giscard, en 73, du grand emprunt Balladur en 93.

Ces grands emprunts, comme celui envisagé aujourd'hui, c'est bien sûr toujours pour une bonne cause. Reconstruire le pays, à l'époque ; financer les priorités, aujourd'hui. Bien isoler ces priorités pour pouvoir, dans le même temps, réduire les dépenses publiques inutiles. Le grand emprunt, c'est en fait une opération plus politique que financière. Il s'agit toujours de mobiliser les Français, de les impliquer dans un projet, aujourd'hui, les priorités stratégiques du pays.

Ces grands emprunts sont populaires. Mais, dit-on, ils peuvent coûter cher à l'Etat...

Oui. Pour attirer l'épargnant, l'Etat doit accompagner sa proposition de conditions avantageuses, onéreuses donc. Exemple : l'emprunt Giscard, il avait été indexé sur l'or. Il avait rapporté 7 milliards de francs aux caisses de l'Etat. Il lui aura coûté sur la durée 80 milliards ! Le grand emprunt populaire, c'est pour l'Etat plus cher que le marché. C'est néanmoins plus visible, plus mobilisateur, plus sain peut-être. Cela étant, le grand emprunt, il ne faut jamais l'oublier, ce n'est au final qu'une autre manière d'augmenter la dette publique.

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