Quand on sait que l'ECR plaide pour "moins de réglementation", "des marchés plus libres" et un "agenda de réforme et de dérégulation", cet appui franc n'est pas forcément la meilleure publicité dont il pouvait rêver. Le Portugais a en effet besoin de rallier une partie des voix du Parti des socialistes européens, deuxième formation politique du Parlement, pour se faire confirmer. Or le PSE plaide au contraire pour une rupture avec l'agenda libéral de la Commission Barroso 1. "C'est le contraire d'un programme ambitieux", s'est indigné Pervenche Bérès, au sujet du document présenté vendredi par le candidat Barroso en gage de "partenariat" avec le Parlement.
Les libéraux de l'ADLE sont, eux, divisés. La ligne Barroso désespère leur président, le Belge Guy Verhostadt et les élus français du MoDem qui défendent un plan de relance commun et une supervision financière beaucoup plus intégrée. "Son papier est assez habile. Il donne une impression de mouvement et de volonté. Mais on est très, très en arrière de la main", estime la député Sylvie Goulard. En pratique, toutefois, le groupe est divisé. Les Verts et la Gauche unitaire européenne sont les seuls à s'opposer unanimement à un nouveau mandat de l'actuel président de l'exécutif.
Au yeux du député PPE Alain Lamassoure, ces auditions ne visent qu'à "sauver la face" des opposants de Barroso. "Pour moi, le problème est réglé depuis deux mois. Barroso était le candidat du Parti Populaire Européen, lequel a gagné les élections. Les socialistes, mauvais perdants, et les Verts, mauvais perdants, ont mené et gagné un combat à retardement. On a perdu deux mois", dit-il. Jeudi, les présidents de groupe politique voteront sur l'inscription à l'ordre du jour de l'investiture du président de la Commission le 16 septembre.
F.A.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !