C'est mal parti pour 2014 ! Le petit monde du Parlement européen s'étonne tous les cinq ans du manque d'intérêt absolu des Européens pour les élections. Mais quand on assiste au "European Parliament Presidential Debate" mercredi midi au Parlement de Bruxelles, on comprend que ce n'est pas prêt de changer. Quand on rentre dans la salle, on découvre un conservateur polonais (Jerzy Buzek) et une communiste suédoise (Eva Britt-Svensson) qui parlent tour à tour dans leur langue sur un même ton monocorde . Parler de "débat" revient à un abus de langage. De toute façon, ça ne rime pas à grand-chose vu que "l'élection" est courue d'avance après l'accord politique intervenu en début de semaine entre les conservateurs et les socialistes pour se partager la présidence en deux. Le Libéral Graham Watson s'étant retiré de la course au perchoir, il ne participe plus au débat. Il n'y a pas de socialiste non plus au pupitre. On a donc devant nous le représentant du plus grand parti de l'hémicycle aux côtés (et non en face) de la représentante de l'un des plus petits.
Il faut être séreiusement motivé pour suivre un "débat" institutionnel européen où l'on parle polonais et suédois. Et c'est pourquoi il n'y avait guère dans la salle que des assistants parlementaires, des fonctionnaires, des lobbyistes et quelques journalistes polonais. A peu près tous habillés en noir et blanc. Il n'y avait pas de "vrais gens", ceux à qui on demande de voter tous les cinq ans. Pourquoi avoir organisé ce débat dans l'enceinte du Parlement et non dans un lieu réellement public et ouvert à tous ? Il faut malgré tout saluer l'initiative de l'hebdomadaire bruxello-bruxellois European Voice qui a organisé cet événement. Sinon, il n'y aurait rien eu du tout.
L'une des questions centrales était : "Comment les candidats à la présidence comptent-ils améliorer la connaissance des citoyens du travail parlementaire?". Pourtant passionné par l'Europe, je n'ai réussi à tenir que deux minutes dans la salle...
Y.-A.N.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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