Vous avez dit élections ?

66% d'abstention aux prochaines européennes. C'est le record probable que révèle un sondage réalisé pour le compte du Parlement européen dans les 27 Etats membres début 2009. 86% des Finlandais et 84% des Britanniques ne savent pas quand auront lieu les élections. Plus grave, à peine 20% des Lettons seraient intéressés par le scrutin et seul un Slovaque sur 4 prévoit d'aller voter le 7 juin.  Jo Leinen, eurodéputé allemand, président de la commission des Affaires Constitutionnelles, se dit « un peu effrayé » par les résultats de ce sondage. Pour mobiliser l'opinion publique, « mai sera décisif ».

 Anneli Jäätteenmäki, ancienne Première Ministre finlandaise et aujourd'hui députée européenne, estime qu'il est déjà trop tard. Il faudra attendre « une nouvelle génération pour voir de nouveaux positionnements » par rapport à l'Europe.

Pas si sûr... A en croire l'Eurobaromètre, les 15-24 sont les moins au courant et les moins intéressés.

Une surprise ? Pas tant que ça. Que l'Europe ne passionne pas est une affirmation d'une grande banalité. Le chiffre de 66% aura au mois le mérite d'imposer la réflexion pour 2014. « Il y a un grand déficit de dialogue, de communication sur l'Europe » regrette le député allemand avant d'accuser plus directement. « Les classes politiques nationales ne s'occupent pas de l'Europe pendant la législature. Elles s'y intéressent seulement quelques semaines avant les élections. C'est trop tard. » Anneli Jäätteenmäki confirme. « Le gouvernement finlandais vient de publier un livre blanc sur les questions européennes. Les partis nationaux n'y ont que très peu collaboré. D'ailleurs les affaires européennes ne sont presque pas discutées dans les formations politiques des Etats membres. C'est ce qui fait qu'elles semblent si lointaines. » Pour Jo Leinen, en sus de n'être sur le devant de la scène qu'une fois tous les cinq ans, les « élections européennes sont considérées comme secondaires. Des listes de candidatures sont présentées à la toute dernière minute. Ce n'est pas sérieux. »

Le vote obligatoire, comme il se pratique déjà en Belgique, au Luxembourg ou en Grèce pourrait-il être la solution ? Jo Leinen y voit « à la limite une bonne idée » mais trop difficile à mettre en place. Les cultures politiques de la majorité des Etats membres s'y opposent. Anneli Jäätteenmäki, elle, n'« [est] même pas favorable à un vote européen obligatoire. C'est à nous, les politiques, d'intéresser les gens à la chose européenne, c'est de notre faute. Ce n'est pas toujours de leur faute à eux. »

Y.-A.N avec C.V.

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