Serena Software : comment un spécialiste du logiciel fait des économies

René Bonvanie est à la fois le directeur marketing et le DSI de Serena Software. Il a une approche radicale pour diminuer les coûts de son système d'information.

Quels sont les défis des directeurs des systèmes d'information aujourd'hui ?

Ils ont de nombreux défis à relever au niveau de leur budget. Les dépenses informatiques représentent généralement 3% à 7% du chiffre d'affaires d'une entreprise. On leur demande de réduire ce budget de 1 à 2 points, cela fait donc 20% de réduction du budget total dans le meilleur des cas. De plus, on leur demande de le faire rapidement.

Pour y parvenir, ils doivent moins investir dans le matériel et le logiciel mais allouer des ressources à de nouveaux services comme les modèles d'abonnements ou d'informatique à la demande. C'est un changement radical pour une profession qui adorait les grands projets d'une quinzaine de mois. Par ailleurs, elle est aujourd'hui mal équipée pour travailler sur un ensemble de petits projets informatiques.

Vous êtes directeur marketing mais aussi DSI de Serena Software. Comment avez-vous fait?

Je me suis aperçu que notre profession adore l'idée qu'une application ou qu'un service n'est jamais assez bon. Nous sommes toujours à la recherche du mieux. Il y a deux ans, nous avons regardé notre application de messagerie, application très importante mais cependant très simple. On s'est demandé si on devait continuer à payer Microsoft pour les mises à jour. Cela nous coûtait presque 2 millions de dollars par an pour faire de l'e-mail. C'est de la folie pour une société comme la notre de 800 personnes et de 270 millions de dollars de chiffre d'affaires.

Alors, on a arrêté les mises à jour de Microsoft et on a essayé

Google

Mail. Nous avons découvert que pour 40 dollars par an et par employé on pouvait avoir une messagerie mondiale, sécurisée avec un bon anti-virus et un excellent anti-spam et une intégration à voice mail. Nous sommes passés à

Google

et on ne dépense plus que 250.000 dollars par an. Auparavant, je payait 40 dollars par an et par employé pour l'anti-spam de Postini. Or,

Google

a racheté Postini et l'a intégré dans son service.

La seule application que je conserve encore, c'est SAP mais cela ne va pas durer si SAP n'est pas capable de proposer son offre en ligne Business By Design

Vous appréciez donc le principe du SAAS (Software as a Service) ?

Moi, j'apprécie d'être un DSI sans matériel. J'ai toujours du personnel pour aider les utilisateurs mais le SAAS me convient parfaitement. Il y a quelques années, on m'a présenté la virtualisation des serveurs avec des sociétés comme VMWare. Au lieu de travailler à virtualiser les serveurs, je préfère ne pas en avoir du tout. Avec un modèle SAAS, je contrôle mon budget et je contrôle aussi l'éditeur qui sait que je peux partir si je ne suis pas content. Je suis encore en phase d'évangélisation mais je pense avoir raison. Pour chaque application nécessaire à notre travail, nous avons cherché dans le cloud computing. Pour notre Intranet, j'ai pris Facebook, qui est beaucoup mieux équipé que moi pour gérer un lieu de rencontre virtuel. Tout le monde m'a pris pour un fou mais ça marche : j'ai pu réduire de 37% le coût de mon système d'information. Et ce n'est pas fini. Je crois pouvoir améliorer mon coût de gestion de SAP.

Lancez-vous de grands projets informatiques ?

Non, à l'image des autres entreprises, nous sommes devenus impatients. Nous voulons une rentabilité immédiate. Alors je fractionne les projets en petits bouts. De cette manière, j'essaye d'être sûr que l'informatique peut avoir de la valeur pour les métiers de la société. C'est un changement de mentalité car les informaticiens aiment bien les gros projets. Il faut maintenant être agile.

Est-ce que vous utilisez des solutions de Serena Software ?

Début 2007, je me suis aperçu que je n'avais aucune visibilité sur mon travail. Les gens venaient me voir avec des tableurs comprenant 500 à 600 cases. J'étais totalement dans le noir. Avec une des solutions de Serena, j'ai pu obtenir une meilleure rentabilité et redevenir agile. J'ai aussi choisi un autre produit qui modélise les processus. Il s'appelle Mariner et me permet de mieux comprendre l'impact des processus sur les métiers de l'entreprise.

Propos recueillis par Pascal Boulard

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