Une goutte de yuan dans un océan de dollars

La Chine prépare une petite émission internationale obligataire de 6 milliards de yuans pour le 28 septembre, soit l'équivalent de 879 millions de dollars. Le pays, qui possède des réserves de change équivalentes à 2130 milliards de dollars, n'a pas vraiment besoin de solliciter les particuliers et les investisseurs institutionnels. Alors, pourquoi les solliciter ?

C'est la deuxième étape d'une stratégie qui a commencé au début de l'été. La Chine a mis en place un système de compensation entre Hong Kong et cinq de ses grandes cités. L'idée est de pouvoir offrir aux producteurs du continent et exportateurs de Hong Kong  un système de transaction en yuan qui les isole des variations du dollar. Par ailleurs, la banque centrale chinoise a négocié des accords de swap de devises avec ses correspondants de Corée du Sud, Hong Kong, Malaisie, Indonésie, Biélorussie et Argentine. A terme, ce type d'accord sera étendu à d'autres banques centrales.

Cette série de mesures pointe dans une même direction : donner au yuan un parfum d'internationalisation. De là à imaginer que le yuan puisse devenir une devise internationale, il n'y a qu'un pas que d'aucuns vont franchir avec allégresse.

Cependant, lancer une petite émission obligataire est une chose, devenir une monnaie de réserve est une autre paire de manches. Il faut pouvoir accepter les conversions, toutes les conversions, de sa monnaie en autres devises. Il faut être aussi capable de stériliser l'impact des flux spéculatifs de capitaux et ces derniers sont considérables. Alors que les transactions pour régler des échanges physiques (globalement, les exportations) ont représenté 16.000 milliards de dollars en 2000, les transactions spéculatives ont atteint 800.000 milliards. Ces investissements en portefeuille vont et viennent au gré de l'opinion des traders et peuvent provoquer des désastres. Vous souvenez-vous de la crise asiatique de 1997 ?

Pour l'heure, la politique des autorités chinoises en matière de monnaie est... flexible. « De juillet 2005 à juillet 2006, elles ont laissé s'apprécier le yuan de 21% contre le dollar, souligne l'économiste Ed Yardeni. Puis elles ont repris la politique du peg ». En ce moment, le yuan baisse parce que le dollar baisse. Est-ce que cela peut continuer ? Ed Yardeni suppose que si la consommation devient le moteur de la croissance chinoise, les autorités pourraient abandonner le peg. Et de signaler qu'une appréciation du yuan pourrait apporter un stimulus à l'économie en diminuant le prix des matières premières importées.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.