Vers la fin de la DGPN ?

Depuis ce lundi 14 septembre, la Préfecture de Police prend le contrôle de la tenue des départements de la petite couronne, déshabillant la Direction générale de la police nationale. Mais demain, d'autres démantèlements pourraient survenir. A l'origine de ces dépouillements : la PP. Mais aussi la DCRI.

C'est la lutte à mort entre trois grands flics, tous proches très proches de Nicolas Sarkozy : le Directeur général de police nationale, Frédéric Péchenard, ami d'enfance du président ; Michel Gaudin, le Préfet de police, un collaborateur de longue date, et Bernard Squarcini, le patron de la DCRI, autre collaborateur de longue date.

Les deux premiers se sont affrontés pour le contrôle de la police en tenue dans les départements de la petite couronne. Cette affaire s'est conclue à l'avantage du Préfet de police. Depuis ce matin 14 septembre, il contrôle les policiers des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. La Préfecture de police avait déjà sous son autorité la Police judiciaire de Paris et des trois départements limitrophes.

Cette première victoire pourrait être suivie d'une seconde. Avec la création du Grand Paris, étendu à l'ensemble de la région Ile-de-France, qui est dans les cartons de l'Elysée, le Préfet de police pourrait élargir ses pouvoirs à quatre autres départements supplémentaires, l'Essonne, la Seine-et-Marne, le Val-d'Oise et les Yvelines. Il hériterait ainsi d'un pouvoir jamais vu dans l'histoire de France.

De son côté, Bernard Squarcini semble ne pas vouloir rester inactif. Il devrait, selon nos informations, lancer un lobbying intense, notamment auprès d'élus, pour transformer sa Direction centrale du renseignement intérieur en une Direction générale avec les mêmes attributions. Selon un fin observateur de l'institution, c'est aussi dans cet esprit que Thierry Matta, pur produit de la DST, est devenu en juin 2009 directeur de cabinet de Frédéric Péchenard. Thierry Matta a été directeur du personnel de la DST, puis directeur du cabinet du patron, puis responsable des relations internationales.

Cette modification administrative répond à une vraie préoccupation. Administrativement, une direction centrale ne dispose pas d'un budget autonome, pouvoir dont dispose une direction générale. Aujourd'hui, la DCRI dépend, pour ses sous, de la bonne volonté de la DGPN. Cela devient intenable alors que les dangers liés au terrorisme et à la grande criminalité grimpent. Et que la DCRI se trouve à l'étroit avec les sommes dont elle dispose, notamment en région.

Deuxième argument, le contrôle parlementaire des services doit permettre aux élus de, notamment vérifier, l'utilisation des deniers publics par les "services". La transformation d'une DC en DG faciliterait ce contrôle. Enfin, la DCRI a été pensée comme le pendant hexagonal de la DGSE. La logique administrative voudrait que les deux entités occupent le même grade.

Dépouillée de la police de l'Ile-de-France, privée de son fleuron qu'est la DCRI, la Police judiciaire filant sous le contrôle du Parquet, avec la disparition programmée du juge d'instruction, que restera-t-il à la DGPN et à Frédéric Péchenard, sinon la gestion des commissariat d'Agen ou de Toul ?

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