Parmi les nombreux attentats meurtriers qui ont été perpétrés en France, celui contre les membres de la rédaction de Charlie Hebdo ou celui contre le public du Bataclan resteront gravés dans les mémoires par la violence aveugle et gratuite. Mais la France n'est pas la plus touchée par le phénomène. Selon le dernier rapport de l'Institut pour l'économie et la paix (IEP), « Global Terrorism Index », l'Afghanistan est devenu en 2018 le pays le plus affecté par le terrorisme, remplaçant l'Irak qui occupait la place la plus exposée depuis 2004. Pourtant, si le terrorisme reste bien installé dans nos têtes, le nombre de ses morts a baissé.
En 2018, le nombre de victimes a atteint 15.952, soit une baisse de quelque 15 % par rapport à l'année précédente. En revanche, le nombre de pays touchés a augmenté pour atteindre 71. Assurément, les mesures prises pour lutter contre ce fléau en Europe ont montré leur efficacité puisque le nombre de morts a chuté à son plus bas niveau depuis 2012. La chute et le démantèlement de l'État islamique expliquent en partie la baisse des attentats. L'une des originalités de l'IEP est de mesurer les conséquences économiques du terrorisme en termes de coûts au regard des morts, des blessés, de la destruction matérielle et de la perte de croissance économique.
Le coût du terrorisme baisse de 20,6 milliards de dollars en 2018
Selon l'IEP, les morts représentent, avec 58 %, le coût le plus élevé dû au terrorisme, soit l'équivalent de 19,3 milliards de dollars en 2018. L'impact sur le PIB (39 %) est de 12,9 milliards de dollars. La destruction de biens matériels a un coût plus marginal (2 %), tout comme les blessés (1 %). Au regard des données, le coût du terrorisme en 2018 a été bien moindre qu'en 2017, avec une baisse estimée à 20,6 milliards de dollars. Par ailleurs, le rapport alerte sur un autre sinistre phénomène, le terrorisme d'extrême droite, qui n'a pas été suffisamment pris au sérieux par les autorités.
Entre 2013 et 2018, les attaques diverses (de l'incident au meurtre) de l'extrême droite ont augmenté de 320 %. Même si elle reste marginale, l'extrême droite est active, puisque les 11 attentats attribués à l'extrême droite au cours des cinquante dernières années ont causé la mort de plus de 50 personnes.
Et comme on a pu le constater avec Daech, nombre d'attentats sont dus à des individus isolés qui font allégeance à une organisation en se reconnaissant dans son idéologie sans en être membres, ce qui rend le travail de détection des services de renseignement et de sécurité plus difficile. Or c'est précisément cette mission de renseignement menée en amont qui permet d'identifier les menaces et de déjouer les attentats.
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