Pourquoi nous devons nous inspirer du modèle robotique coréen

Par delà les exemples amusants de robots androïdes, la robotique industrielle avance à grands pas, notamment en Corée. Un exemple à suivre. Par Robin Rivaton, économiste, Membre du Conseil scientifique de la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol)

Le salon Robotworld à Séoul a montré que, les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes. Ceci est particulièrement vrai pour les robots de services domestiques, qu'ils soient des robots jouets, éducatifs ou d'assistance personnelle. Outre que ces produits ne méritent guère le qualificatif de robot tant ils sont plus proches du véhicule téléguidé que de l'objet autonome, les plus sophistiqués accusent déjà trois ou quatre ans d'ancienneté sans qu'ils ne soient parvenus à créer une demande suffisante.

Un robot guide touristique de musée...

La visite de plusieurs laboratoires de recherche d'universités comme d'entreprises confirme cette impression. Si certains produits parviennent à s'exporter, comme le Kibot2 de Korea Telecom, qui a été lancé sur le marché saoudien en juin dernier, les ventes restent insuffisantes pour rentabiliser les premiers investissements consentis. D'autres produits tel ce robot guide touristique de musées, écument les salons depuis plusieurs années déjà avec des carnets de commandes restant désespérément vides. En conséquence, la prochaine génération n'a pas encore été lancée faute de moyens et de perspectives alors même que le terreau culturel est le plus favorable du monde dans un pays où la robotique est partie intégrante des programmes scolaires et où parents et enfants se pressent dans les salons de démonstration.

 Les robots industriels s'améliorent toujours

Alors que la robotique de service marque le pas, la robotique industrielle et la robotique de services professionnels poursuit son développement. Dans le domaine industriel, avec des "business models" éprouvés et rentables, les entreprises continuent d'améliorer les performances des robots soudeurs, riveteurs ou de manutention. Les innovations les plus spectaculaires se trouvent dans le secteur médical avec des tentatives de miniaturisation réussies de l'ordre de la dizaine de nanomètres.

 Yamaha-MBK relocalisé en France grâce à la robotisation

S'il est très compréhensible que l'attention médiatique et politique soit monopolisée par le secteur de la robotique de services personnels, du fait de l'image vertueuse de l'androïde serviteur qu'il nourrit, tout oubli ou négligence envers les acteurs de la robotique industrielle serait malvenue et compromettrait dangereusement les chances de parvenir à structurer une filière robotique puissante en France.

Les deux segments sont complémentaires et poser avec le formidable Nao d'Aldebaran n'empêche pas d'aller visiter les installations d'un fabricant de robots comme Stäubli près de Lille ou d'un industriel comme Yamaha-MBK dont la robotisation à Saint-Quentin (Aisne) a permis de relocaliser des productions anciennement réalisées en Espagne.

 Saisir l'ensemble de la palette de la "Robonumérique"

Il est essentiel que ces enseignements, fruits d'une expérimentation lancée il y a une décennie par la Corée du Sud, servent les réflexions actuelles sur le développement de la robotique en France. Il ne s'agit pas de nier l'importance de la révolution technologique que constitue la Robonumérique, à savoir la robotique et sa conjonction avec le numérique mais bien d'en saisir l'ensemble de la palette. Cela offrira sans nul doute des sujets de discussion passionnants pour la visite officielle de la présidente sud-coréenne Park en France du 2 au 4 novembre.

 

 

 

 

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Commentaires 7
à écrit le 15/12/2013 à 14:40
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J'ai travaillé des années pour la robotique et suis encore actif aujourd'hui. Mes clients sont Suédois, Allemands, Suisses (dont Stäubli !), Italiens et même ...Japonais !. En France ,...rien. Quelques bricolages chez Citroen. NUM qui s'est finale...

à écrit le 13/12/2013 à 22:53
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Il n'y a pas de modèle coréen, mais un modéle Européen de robot industriel. J'y ai travaillé dans les années 80-90 comme partenaire d'ASEA(ABB), KuKa, Behr, UniMation, Trallfa, Comau-Fiat,Stäubli (qui est suisse), etc... et même de Fanuc !!! En Fra...

à écrit le 13/12/2013 à 17:10
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A croire que grâce à la technologie, nos racines seront présente en nous!

le 13/12/2013 à 19:09
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Il s'agit simplement de les rendre responsable de nos déboires!

à écrit le 13/12/2013 à 15:59
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La robotique en France, un serpent de mer qui resurgit périodiquement depuis les années 80. On en achète peu et on en fabrique très peu. On désindustrialise et on fait de l'artisanat (de luxe quand on peut le vendre). longue histoire ...

le 13/12/2013 à 16:47
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A ma connaissance il ne reste aucun producteurs de robots industriels en France (et vous avez aussi raison l'industrie française est dramatiquement sous équipe en robot - bon dernier en Europe). Même constant deseperant pour le secteur connexe des ma...

le 12/11/2014 à 21:20
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Une petite précision au vu des réactions à cet article : les robots Staubli sont 100% développés et assemblés sur le site de Faverges en Haute Savoie, de ce fait c est le seul et unique constructeur Français de robots industriels.

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