Pour une Europe numérique forte

Une Europe numérique forte, c'est faciliter les transactions au sein de l'Union et aider le consommateur à se sentir en confiance grâce à la protection de ses données numériques. Par Oyvind Rastad, Président de l’association européenne Eurosmart.
"Le taux de fraude en Europe est à un niveau historiquement bas grâce au développement et à l'adoption de la carte de paiement à puce", souligne Oyvind Rastad. /DR

L'Europe est pionnière dans l'utilisation des cartes à puce pour sécuriser les télécommunications mobiles grâce aux cartes SIM, les paiements électroniques grâce à la carte à puce et les passages aux frontières grâce aux passeports électroniques. La valeur de cet objet portable sécurisé (carte à puce) que chacun peut avoir dans sa poche croît chaque jour un peu plus. Grace à elle, le consommateur retrouve de la confiance dans un monde numérique qui en manque cruellement. Cet objet portable sécurisé est comme un coffre-fort numérique contenant notre identité, nos données personnelles et nos droits, nous permettant un accès sécurisé aux services numériques.

Ces solutions techniques doivent être accompagnées par un cadre juridique qui favorise l'usage de cet objet sécurisé, ce qui évitera que la gestion de l'identité numérique ne soit gérée par les fournisseurs de réseaux sociaux privés ou professionnels.

 

Les citoyens européens, vers un contrôle accru de leurs données

Dans le domaine numérique, la nouvelle équipe parlementaire européenne aura à charge de finaliser une série de mesures phares inscrites à l'Agenda Numérique Européen.

Il y a déjà plus de deux ans que la Commission européenne a soumis au Parlement européen et au Conseil de l'UE un projet de règlement sur la protection des données personnelles. En mars dernier, les Eurodéputés sont allés plus loin que la Commission sur des dispositions clés en soutenant notamment l'introduction de la "privacy-by-design" dans la conception et le fonctionnement des services numériques et réclamant que les citoyens aient davantage de contrôle sur leurs données personnelles, jusqu'au droit à l'oubli. La décision de la Cour de justice européenne qui vient de débouter Google en reconnaissant un droit à l'oubli numérique illustre cette volonté de mettre en pratique ces nouvelles dispositions.

Au sein du Conseil de l'UE, les États membres peinent cependant à définir une position politique commune sur cette question de la protection des données. Ils s'opposent sur le niveau des règles à imposer aux entreprises, et l'adoption du texte en 2014 reste de ce fait incertaine.

 

Réduire les barrières aux services numériques transfrontaliers

La situation est plus claire en ce qui concerne la proposition de règlement relatif aux services d'identification électronique et de services de confiance. Son objectif est de réduire les barrières aux services numériques transfrontaliers en assurant une acceptation mutuelle entre les différents moyens d'identification, d'authentification et de signature électroniques mis en place au sein de chaque État membre européen. En rendant obligatoire la certification de ces moyens, le règlement garantit également une forte protection des données personnelles aux utilisateurs Les membres du Parlement européen ont largement soutenu ce texte par leur vote d'avril dernier, et le Conseil de l'UE devrait l'adopter avant la fin de 2014.

Le domaine des paiements électroniques est en pleine mutation, et la Commission européenne a soumis au Parlement européen et au Conseil de l'UE un projet de directive sur les services de paiement visant à faciliter les transactions au sein de l'Union tout en assurant des solutions de paiement à la fois pratiques et sûres. Le taux de fraude en Europe est à un niveau historiquement bas grâce au développement et à l'adoption de la carte de paiement à puce. Nous devons profiter de ces acquis pour les étendre aux paiements sur Internet et sur téléphone mobile, tout en favorisant l'innovation et en garantissant la sécurité.

 

Pour la création d'un groupe de discussion sur la confiance numérique

Eurosmart, l'association des industriels de la carte à puce et de fournisseurs de services numériques sécurisés, met son expertise et plus de 20 ans d'expérience de sécurisation du monde numérique au service des décideurs politiques européens, pour permettre aux lois européennes de tenir compte de l'état de l'art de la technologie et de servir au mieux les citoyens et les entreprises. Afin d'échanger avec les Eurodéputés sur ces sujets techniques, Eurosmart agit pour que soit créé au sein du futur Parlement européen un groupe informel de discussions sur le thème de la confiance numérique.

L'Union européenne s'est construite sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, et d'Etat de droit. Ces libertés compétitives forment le socle du marché intérieur et assurent la liberté d'entreprendre ainsi que la croissance économique. Bien que l'UE maîtrise toutes les technologies du numérique, et soit même à l'origine d'une grande partie d'entre elles, force est de constater que les États-Unis disposent d'une avance commerciale et intellectuelle fondée sur une vision à long terme. Dans le volet numérique du projet de Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement (TTIP) en cours de négociation entre l'Union européenne et les États-Unis, il est impératif que la structuration du marché numérique soit fondée sur des garanties durables: droit à réguler, capacité à réglementer dans le futur, et respect de la souveraineté et des libertés compétitives de l'Union européenne.

Dans un monde de plus en plus numérique, le citoyen-consommateur européen doit se sentir en confiance ; les entreprises doivent pouvoir profiter d'un marché numérique unique et les administrations des États membres être en capacité de proposer de nouveaux services et réduire leurs coûts de gestion grâce au numérique. Seule une Europe numérique forte peut faire respecter la vie privée sur le Web. Seule une Europe numérique forte fera de l'Europe une région de croissance et de bien-être.

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Commentaires 5
à écrit le 17/06/2014 à 17:18
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Le gars répète 20 fois le mot "sécurisé" dans le premier paragraphe. Ça sent l'opération de communication des banquiers, REFUSEZ LES CB NFC qui ne sont PAS sécurisées.

à écrit le 17/06/2014 à 9:10
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La virtualisation n'est qu'un leurre, la moindre coupure électrique vous ramène à la réalité!

à écrit le 16/06/2014 à 22:17
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C'est sûr qu'avec ce discours qui évoque tout sauf les vraies appréhensions des européens, nous sommes rassurés. Vous vivez sur quelle planète?

à écrit le 16/06/2014 à 21:03
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L'Europe numérique forte ? faites moi rire. Après que l'UE a signé le Traité Atlantique nos données seront transférées directement à NSA sans ambages, sans burocratie, sans états d'âme....

à écrit le 16/06/2014 à 18:40
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Ce qui devient pénible en France et en Europe, c'est que à chaque lancement de nouvelles idées il devient évident que de nouvelles taxes sont ou vont y etre attachées. Alors il y a de moins en moins de ferveur sur les sujets et ils mettent de plus en...

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