Chine : une crise structurellement conjoncturelle

OPINION. Le 10 février 2024 s'ouvrait l'année lunaire du Dragon de bois, un animal légendaire supposé apporter croissance, progrès et abondance. L'année 2024 ne s'ouvre pourtant pas sous les meilleurs auspices pour la Chine, car celle-ci est menacée par une stagnation-déflation dont les causes structurelles sont aggravées par la désastreuse gestion du Président Xi Jinping. La crise économique conjoncturelle qu'affronte la Chine n'est en réalité que le symptôme d'une crise structurelle majeure. Par Christophe Stener, Professeur de Géostratégie à l'Université Catholique de l'Ouest (*).
(Crédits : DR)

Tous les indicateurs sont au rouge. Après un rebond post-Covid de 18% au premier trimestre 2021, la croissance, dès 2022, s'est essoufflée tombant à 3%, montrant la fragilité d'une reprise qui n'était que le rattrapage immédiat  d'une économie mise à l'arrêt par une politique de zéro-Covid obstinée. Le premier ministre chinois Li Qiang a  annoncé triomphalement en janvier à Davos une croissance de 5,2% dépassant le consens de 5%, mais ce chiffre  douteux au regard de l'incertitude des statistiques officielles chinoises, flou dont s'est ému le FMI dans sa dernière  prévision pour la Chine estimant sa croissance en 2024 à 4,6% seulement pour décliner jusqu'à 3,8% en 2028. Au surplus, 5,2% est un chiffre nominal, le chiffre réel est de 4,6% compte tenu de la déflation chinoise. Le  gouvernement chinois s'est inscrit en faux contre ce pessimisme des experts occidentaux en pratiquant une langue de bois qui confine à la méthode Coué. Le Président Xi Jinping proclame lyriquement dans ses vœux de  nouvelle année que « le Parti et le peuple chinois solidaires étaient pleinement confiants dans l'avenir, car ils ont  fait face aux difficultés de l'année écoulée et après avoir triomphé de l'épidémie de Covid-19, ils ont relancé  l'économie et consolidé son développement ».

Pourtant ce que vivent les Chinois c'est une récession. Selon les statistiques officielles chinoises, l'activité industrielle a décliné en janvier pour le quatrième mois consécutif. 1 jeune sur 5 est au chômage. Une partie des 295 millions de travailleurs migrants retourne à la campagne, l'emploi du secteur primaire a augmenté de 1,2% en 2022 !

La bulle immobilière a explosé au grand jour avec la mise en faillite en février du groupe Evergrande étranglé par un passif de 300 milliards de dollars. Selon un officiel chinois, la surcapacité du parc immobilier chinois est de l'ordre d'une centaine de millions de logements. Des villes entières sont devenues fantômes. Les ménages chinois qui ont investi 70% de leur épargne dans l'immobilier sont appauvris, des millions de clients ne recevront jamais l'appartement où ils ont engagé les économies de toute une vie. La ruine du secteur frappe également des hedge funds occidentaux, mais, plus grave, elle provoque chez le consommateur chinois une fuite  dans l'épargne de précaution par peur de l'avenir. L'épargne des ménages chinois représente 48% du PIB contre 18,6% aux Etats-Unis.

La consommation intérieure baisse ce qui se traduit par l'indice officiel des prix à la consommation. Le prix du kilo de porc a ainsi baissé de 17% en 2022.

La Chine est en déflation du fait de l'atonie du marché intérieur, mais également du fait du recul des exportations en 2023, une baisse continue depuis 10 mois qui a obligé les industriels chinois à réduire leurs prix. L'indice des prix des produits industriels exportés a ainsi baissé de 9% en 2023, écrasant les marges des entreprises se trouvant en surcapacité.

La chute de la bourse de Hong Kong qui a perdu 50% de sa valeur depuis 2018 et 18% sur la seule année 2022 n'est que le syndrome d'un sauve-qui-peut des investisseurs chinois et internationaux. Face à ces graves difficultés économiques, le Premier ministre chinois s'est défendu à Davos de vouloir  compromettre la solidité de la croissance par des mesures court-termistes, mais, dans l'urgence, le gouvernement remplace le patron de la bourse, réduit les coefficients de réserve bancaire pour libérer des prêts, consolide les  établissements financiers provinciaux, car lourdement exposés à une mauvaise dette, mais les marges de  manœuvre des autorités chinoises sont faibles, car l'insuffisance de la croissance réduit les recettes fiscales et dégrade la balance commerciale. Les États-Unis importent maintenant plus du Mexique que de Chine.

Ces indicateurs économiques qui virent au rouge ne sont que les symptômes d'une crise bien plus grave, car structurelle.

Une crise structurelle, un modèle économique obsolète

Le modèle de croissance chinois ne fonctionne plus, sa fragilité intrinsèque ressort au grand jour or les autorités  chinoises ont très peu de temps pour en changer les fondamentaux, car le pire est devant eux. Quatre cavaliers  annonçaient l'Apocalypse, la Chine souffre, elle, de cinq fléaux.

Le premier fléau est la dette. La dette publique chinoise représente 287,8% du PIB, en augmentation de 13,5%  sur la seule année 2023. Moody's a dégradé la dette publique chinoise de stable à négative. Plus grave encore, le poids de cette dette s'alourdit du fait de la déflation chinoise qui est le second fléau. La Chine est exposée à une « spirale de la dette » dont Ben Bernanke, notamment, avait décrit l'effet dévastateur. Les  autorités et établissements bancaires locaux sont particulièrement exposés, car ils ont été les principaux artisans  d'une politique de grands travaux d'infrastructures, dont certains économiquement déraisonnables. Le troisième fléau est le « derisking ». L'administration Trump avait engagé une guerre commerciale et affiché  l'objectif de « decoupling » pour désolidariser les chaines logistiques américaines des fournisseurs chinois en relocalisant des pans entiers d'industrie de Chine vers les Etats-Unis.

Si cet objectif est irréaliste et pas nécessairement souhaitable, la diminution des risques est, elle, non seulement parfaitement réaliste, mais elle est en marche. Ursula von der Leyen, la Présidente de la Commission européenne l'a publié tout de go à Xi Jinping en décembre à Pékin. Frappés par les embargos stratégiques imposés par l'administration Biden sur des produits de haute technologie (microprocesseurs en particulier), les industriels relocalisent leurs moyens de production hors de Chine. Un exemple d' « offshoring » est TSMC qui va construire une seconde unité de production au Japon. L'Inde, mais aussi le Vietnam, les Philippines, le Mexique, sont les grands bénéficiaires de cette manne de 100 milliards de dollars en 6 mois continus de désinvestissement net depuis août 2023. Les entreprises occidentales ne réinvestissent plus tous leurs profits réalisés en Chine, mais en rapatrient une part contribuant à cette balance négative. Li Qiang a beau déclarer à Davos, après Xi à San Francisco en novembre, « Investir en Chine n'est pas un risque, c'est une opportunité », la Chine a cessé d'être un Eldorado.

Le doute est le quatrième fléau qui frappe la Chine. L'inquiétude des Chinois sur l'avenir économique qui les pousse à moins consommer pour épargner est un frein majeur à toute politique de reprise. L'autocratie chinoise pourchasse et sanctionne les déclinologues sur les réseaux sociaux. Il est interdit d'être pessimiste sur Weibo ! Or  une opinion publique, même aussi coutumière de l'oppression de la censure que l'opinion chinoise, vote par sa  passivité et celle-ci se traduit aussi dans la chambre à coucher.

Une Chine âgée avant que d'être riche

Le cinquième fléau est en effet le fléau démographique et celui-ci, à la différence des quatre premiers qu'une bonne politique économique saurait adresser, pourrait être fatal à une Chine âgée avant que d'avoir été riche. La politique de l'enfant unique a trop bien réussi. L'urbanisation d'une classe moyenne dont les jeunes femmes privilégient leur carrière et leur indépendance financière sur la maternité a fait chuter dramatiquement le taux  de natalité de 40 naissances pour 1.000 habitants en 1950 à 6,77 en 2022. La Chine a perdu 850.000 habitants en 2022 et pourrait passer de 1,4 milliard à 700 millions d'habitants à la fin du siècle. L'Inde sera le pays le plus  peuplé du monde, ce peut-être dès 2025.

La pyramide des âges chinoise va très rapidement ressembler à celle du Japon, car ces deux pays ont en commun un refus de l'immigration. Une population qui diminue et qui vieillit est une catastrophe annoncée pour la Chine qui va voir son rapport entre les actifs et les retraités s'effondrer de 5 pour 1 en 2020 à 1,6 pour 1 en 2050. Or la Chine ne dispose pas d'un système de protection sociale du risque vieillesse comparable à celui que les pays riches ont mis plus d'un siècle à construire. La solidarité familiale qui est resté le modèle chinois ne pourra pas soutenir, dans une économie en déclin, dans une Chine urbanisée, cet effort quand les mécanismes de mutualisation du risque par des régimes publics et privés ne sont pas prêts et pour ceux publics impécunieux. Le Président Xi appelle les jeunes Chinoises à procréer, mais ces admonestations natalistes patriotiques s'adressent à une population qui est affrontée à la peur du chômage et à un égoïsme raisonné.

L'impossible nouveau modèle économique chinois

La Chine, sous la direction impulsée par Deng Xiaoping a réussi, en une génération, à sortir 700 millions de Chinois de la pauvreté et à hisser la Chine au niveau historique qui était le sien jusqu'au début du XIXe siècle, celui d'une hyperpuissance, en passe d'égaler, économiquement, celle américaine. Le peuple chinois était  légitimement fier de cette une correction de « cent ans d'humiliation » celles ouvertes par les guerres de l'opium. La pandémie Covid et la guerre commerciale engagée par l'administration Trump a révélé au monde les fragilités d'un modèle économique que la Chine ne peut plus soutenir. Le « miracle chinois » a reposé sur deux moteurs principaux : la fabrication de biens manufacturés à destination de l'export et l'investissement massif en infrastructures industrielles, travaux publics et immobiliers.

La part de la construction représente près de 45% du PIB, ce qui est très supérieur à celle des économies  occidentales(de l'ordre de 20-25%) où la croissance est soutenue d'abord par le marché intérieur (70% aux États-Unis contre 38% en Chine). L'accumulation de capital trouve ses limites dans un pays où la réalisation  spectaculaire de grandes infrastructures était à la condition de la modernisation et un levier majeur de croissance, mais aujourd'hui le pays est équipé et la profitabilité marginale du capital investi décroit. Les exportations chinoises reculent sous le double effet d'un avantage concurrentiel qui se réduit du fait de l'augmentation des salaires chinois et du redéploiement (derisking) occidental vers d'autres pays. Le gouvernement chinois a fait le constat de la nécessité urgente de rééquilibrer le modèle de croissance en  adoptant dès 2020 une « dual-circulation strategy » visant à donner un deuxième pilier, celui du marché intérieur,  à la production industrielle chinoise et de monter dans la chaine de valeur en se donnant comme objectif de rivaliser avec les pays occidentaux avec le slogan « Make in China 2025 ». Réussir cette stratégie suppose la  domination du marché mondial. Les infrastructures de téléphonie 4G avec comme fer de lance Huawei furent le  premier exemple de déploiement de cette stratégie qui a buté sur le blacklisting de l'industriel, la fermeture des  marchés européens, américains, australiens pour des soupçons certes jamais complètement démontrés  d'espionnage, mais le temps que cette mesure politique ait été prise par les industriels occidentaux, les Alcatel-Lucent, Nokia, Motorola, Ericsson avaient été laminés.

Trois « Green tech », les batteries électriques, les panneaux solaires, les voitures électriques sont les trois nouvelles industries que la Chine a décidé de truster et pour cela elle applique les mêmes méthodes qui ont failli  réussir dans la téléphonie : subventionner massivement les industriels, fermer son marché intérieur, l'équiper pour ensuite partir à l'assaut à l'international.

S'agissant des panneaux solaires, la Chine a déployé, sur la seule année 2023, 216 Gigawatts soit plus que la totalité du parc américain parc installé (175 GW) pour totaliser 610 GW quand la France dispose de 18 GW. Les industriels chinois sont si généreusement subventionnés que l'industrie est surcapacitaire. BYF vend déjà plus de véhicules électriques (EVE) que Tesla. Le prix moyen d'un EVE chinois est de 20.000 dollars quand celui d'un EVE américain est de 20.000 euros. Elon Musk a déclaré en janvier que « les constructeurs automobiles chinois vont démolir leurs rivaux si on ne met pas en place de barrières douanières ». Trump promet 60% de taxes douanières, l'Europe a engagé une enquête sur les pratiques anticoncurrentielles, en clair le dumping, des EVE chinoises, mais c'est oublier que la Chine est membre de l'OMC, ce depuis la naïve décision de Bill Clinton en 2001 qui a conduit à la destruction de 2 millions d'emplois aux É.-U. et de 270.000 en France, mais aussi à des gains de pouvoir d'achat des ménages français de l'ordre de 100 euros par mois.

Si la Chine a un besoin vital de dominer le marché international des Green Tech, les pays industrialisés ont compris qu'ils devaient se mettre en ordre de marche pour protéger leurs industries afin de ne pas tomber dans une dépendance stratégique de la Chine qui brandit le contingentement de ses exportations de « terres rares », des composants indispensables des batteries électriques, dont elle s'est assurée un quasi-monopole non pas par ses richesses minières, mais par l'erreur abandon stratégique des pays occidentaux d'abandonner leurs propres capacités de production d'une industrie très polluante et, alors, peu profitable. La guerre commerciale n'est pas une hypothèse, elle est une certitude, car la Chine ne peut absorber par son seul marché intérieur la production de produits Green Tech qui a augmenté de 30% en 2023.

Si la Chine ne réussit pas sa mue économique dans les dix prochaines années, elle est exposée à deux scénarios économiquement catastrophiques : celui du « piège des pays à revenu intermédiaire » où faute d'une classe  moyenne suffisamment nombreuse et riche, l'économie d'un pays s'effondre du fait de la baisse de ses  exportations non compensées par une consommation intérieure solvable et celui d'un « stag-déflation », un scénario pire encore que la « stag-flation » japonaise, une spirale mortelle d'une économie en déclin atteinte du mal déflationniste.

La rupture du contrat social

Dans la Chine cinq fois millénaire, les empereurs recevaient leur autorité absolue par un Mandat du ciel, mais les catastrophes naturelles, les famines, les guerres perdues étaient des calamités qui, pour le peuple chinois, montraient que le ciel s'était détourné de l'Empereur rendant le renversement par une nouvelle dynastie, non seulement légitime, mais souhaitable. Dans la Chine communiste, le dirigeant domine tout, le parti, l'armée, l'économie, mais il existe un contrat social comparable à celui de la Chine impériale, le parti s'engage à apporter la prospérité au peuple qui, en contrepartie, ne revendique pas de libertés politiques pour la bonne raison que la réussite économique est la preuve de la sagesse du PCC. De fait, historiquement, les dirigeants chinois, après la  calamiteuse époque maoïste, ont démontré leur capacité à faire, en une génération, ce que les pays occidentaux avaient mis plus d'un siècle à faire, sortir la population de la misère et faire d'un pays en voie de développement un pays industrialisé.

La Chine souffre aujourd'hui d'un syndrome de « long post-Covid économique ». En clair, elle ne se relève pas de la gestion calamiteuse en « stop and go » brutale du Président Xi, sans aucun amortisseur social et économique, à mille lieues du « quoi qu'il en coûte » du Président Macron. Les manifestations populaires et les appels à la  démission de Xi entendus à Wuhan ont été entendus bien imprudemment par certains médias occidentaux comme un printemps chinois ; en fait ce fut un nouveau Tienanmen (1989) à savoir l'écrasement de la  contestation, la mise à l'écart de l'aile réformiste qu'incarnait l'ancien Premier ministre Li Keqiang comme l'avait  été, en son temps (1989), Zhao Ziyang. Les experts internationaux dont Kevin Rudd l'ancien Premier ministre  australien, brocardent la « Xi-flation » pour critiquer le fait que loin de revenir aux préceptes de Deng Xiaoping : « il est bon de s'enrichir, mais il faut adopter un profil bas et ne jamais prétendre prendre le leadership », Xi renforce la main du parti dans les affaires économiques, destituant un dirigeant aussi iconique que Jack Ma, le fondateur d'Alibaba, imposant des censeurs du parti dans le management des entreprises privées.

La main de fer du PCC vient casser la vitalité des licornes chinoises. Selon Tocqueville, « une autocratie est la plus vulnérable quand elle est la moins autocratique », le Président Xi qui a fait modifier la constitution chinoise pour s'autoriser une présidence à vie est le problème de la Chine, un risque non une opportunité.

La crise économique chinoise est une mauvaise nouvelle pour le monde

Les difficultés économiques de la Chine et son déclin annoncé sont une mauvaise nouvelle pour le monde, et ce pour deux raisons. La première est que la Chine représente le quart de la croissance mondiale et risque d'exporter sa déflation. La seconde est moins certaine, mais bien plus dangereuse c'est le risque de guerre.

Dès son second mandat, le Président Xi a adopté un langage offensif, celui des « loups-guerriers ». Les stratèges chinois théorisaient que l'Occident était en déclin quand le soleil se levait à l'est. Xi entend inscrire son nom dans l'histoire or 2027, centenaire de l'Armée populaire de Libération, est une échéance où l'hubris de Xi pourrait le conduire à prendre le risque d'une annexion par la force de Taïwan. La Chine renforce considérablement ses  capacités militaires et en particulier navales, se dotant d'une capacité de blocus voire d'invasion de l'île distante  de seulement 160 km de la « Mère patrie ».

Le syndrome de Thucydide qui explique ainsi la guerre lancée par une Sparte déclinante pour briser l'élan  d'Athènes peut, en cas d'aggravation des difficultés économiques, conduire Xi à chercher dans l'aventurisme militaire un exutoire nationaliste à la frustration de sa population. On peut, bien évidemment, arguer, a contrario, qu'une Chine en difficulté économique sera obligée à la prudence, mais le soutien de la Chine à l'invasion russe de l'Ukraine nous oblige au pessimisme. D'ores et déjà la tension militaire en mer de Chine s'aggrave.

« Il n'est de richesse que d'hommes »

La formule (1576) de Jean Bodin éclaire notre conclusion. Si quelque grave qu'elles soient les difficultés  économiques structurelles chinoises de la dette, de la perte d'attractivité, de la déflation, du doute des consommateurs peuvent être adressés par des politiques, l'histoire économique ayant montré en suffisamment d'occasions, la crise des « subprimes » étant un exemple récent, que le pire n'est jamais certain, il est un risque qui, lui, compromet de manière fatale l'avenir de la Chine, c'est le risque démographique. Le « containment » économique et militaire de la Chine est engagé par les pays occidentaux. Le « Grand Sud », l'alliance hétéroclite de pays partageant la volonté chinoise de casser l'ordre mondial issu de Bretton Woods pour un désordre où chaque puissance moyenne joue sa propre partition peut venir, pour partie seulement,  compenser la désaffection occidentale, mais le déclin démographique d'une population active moins nombreuse  dont la productivité est d'un quart de celle des pays occidentaux est une bombe à retardement et à mèche courte. Vieille avant que d'avoir été riche, la Chine aurait alors connu l'acmé de sa puissance juste avant la pandémie du Covid, dont l'origine chinoise probable et la mauvaise gestion certaine, aura cassé l'élan de la Chine.

____

(*) Par Christophe Stener, Professeur de Géostratégie à l'Université Catholique de l'Ouest et Ancien élève de l'IEP Paris et de l'École Nationale d'Administration.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 5
à écrit le 13/02/2024 à 18:13
Signaler
Pour mieux connaître la Chine, lisez les trois récits de Jean Tuan : "Un siècle chinois" (chez CLC Éditions) évoque le parcours de son père chinois arrivé en France en 1929, leur voyage en Chine en 1967 lors de la Révolution culturelle et les incroya...

à écrit le 13/02/2024 à 17:53
Signaler
Merci beaucoup. Par contre la Chine n'est pas un pays guerrier mais elle possède deux armes redoutables que osnt ses 1.5 milliards d'habitants et la bombe nucléaire dont elle dispose en grand nombre. Espérons des dirigeants chinois plsu éclairés à ve...

à écrit le 13/02/2024 à 15:14
Signaler
La pensée dominante du monde occidental est incapable de comprendre la chine , toutes les analyses utilisent des codes qui n'ont pas coure en Asie .Exemple les droits de l'homme les chinois répondent que c'est un concept qu'ils ignorent Et ne parlons...

à écrit le 13/02/2024 à 11:03
Signaler
la citation complète de Jean Bodin est "Il n'y a richesse ni force que d'Hommes". pour illustrer, on peut noter que l'Hexagone a connu une grosse panne démographique au 19e siècle et première moitié 20e (si la fécondité / natalité avait été similaire...

à écrit le 13/02/2024 à 10:04
Signaler
La Chine s'est méchamment fourvoyée en construisant ces immenses tours d'habitation, car ce sont des gouffres énergétiques. Aucun immeuble dans le monde ne devrait dépasser les six étages, c'est une mesure de bon sens. Si ca avait été le cas en Chine...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.