
L'élection présidentielle est traditionnellement l'occasion de poser les grands sujets structurants les prochains années de notre gouvernance. Et depuis de nombreuses années, l'emploi est le sujet qui revient sans cesse comme un boomerang. A juste titre d'ailleurs, puisque le chômage reste le principal fléau de notre société, et qu'après la promesse non tenue du futur ex-Président Hollande d'inverser la courbe du chômage, l'exigence des français atteint aujourd'hui son paroxysme. Nous sommes, sans aucun doute, face à la dernière chance, avant que les extrêmes ne prennent réellement le pouvoir !
Que dire d'abord de la ligne défendue par Benoît Hamon, lui, qui prône la réduction du temps de travail et le revenu universel d'existence, consistant à inciter celles et ceux qui ne se complaisent pas dans le travail à se la couler douce, via des allocations qui plus est sans contrepartie ! Quel message décourageant pour cette classe moyenne, qui se lève tôt le matin, affronte la galère des transports, travaille laborieusement, pour parfois gagner à la clé pas beaucoup plus que ce revenu « cadeau ».
Le travail, une façon de s'accomplir
Ne voyant dans l'assistanat que très peu de vertus, je crois profondément que le travail est une façon de s'accomplir, car l'effort que l'on met au service d'une tâche à réaliser offre une satisfaction personnelle, lorsque celle-ci est bien faite et porte les fruits escomptés. Le travail éduque, construit, apprend la ténacité, le courage, la modestie, et s'apparente à un vecteur de socialisation. Je partage et fais mienne l'expression biblique: « celui qui ne travaille pas ne mange pas » !
Ainsi, l'un des enjeux les plus cruciaux de 2017 sera le retour à l'emploi, mais cette fois-ci, les paroles ne suffiront plus, il faudra des actes et donc du courage. Le défi du plein emploi doit s'articuler autour de trois grands axes:
1. Donner plus d'oxygène aux entreprises:
Il faut donner les moyens aux entreprises d'embaucher car, qu'on le veuille ou pas, ce sont bien les entreprises qui créent de l'emploi. 3 leviers d'action sont à ce titre possibles:
- D'abord, une baisse drastique des charges pesant sur les entreprises, qui aura au final de meilleurs effets que les multitudes d'aides à l'embauche déployées ces derniers temps. Aujourd'hui, l'employé qui perçoit 2 000 € brut par mois coûte en réalité à l'entreprise 2 900 €, une aberration « made in France » !
- Ensuite, une baisse de l'impôt sur les sociétés de 33 % à 25 %, soit la moyenne européenne, qui serait de nature à stimuler la croissance et gagner en attractivité.
- Aussi, l'incitation fiscale proposée par François Fillon consistant à encourager les français à investir dans les PME innovantes pourrait permettre à celles-ci de se développer, et donc d'embaucher.
2. Développer l'auto-entreprenariat:
Et puis, au delà du salariat, il existe d'autres modèles, peut-être plus adaptés à certains profils, comme le travail indépendant ou l'auto-entreprise, dont l'absence de hiérarchie, la liberté entreprenariale et organisationnelle peuvent s'avérer particulièrement séduisantes. Cette réalité est d'autant plus vraie que la révolution numérique est une véritable opportunité, qui permet aux plus téméraires de monter leur propre boîte. On compte aujourd'hui 1 million d'auto-entrepreneurs, contre environ 500 000 en 2011. Cette dynamique est certes salutaire, mais le statut gagnerait à être renforcé sur bien des aspects:
- Le régime sociale des indépendants (RSI): les entrepreneurs, les artisans, ou autres indépendants, sont forcés de cotiser au RSI, qui détient le monopole en France. Ce régime obligatoire peut s'apparenter à une forme de « racket social », en ce qu'il peut exiger le versement de cotisations supérieures au chiffre d'affaires réalisé. Sans compter l'augmentation croissante du nombre d'erreurs et dysfonctionnements du RSI, qui poussent à bout « les prisonniers » de ce système.
- L'habitation: Comment trouver un appartement en location ou emprunter pour sa résidence principale sans CDI ? Pour les jeunes auto-entrepreneurs, la question se pose. En effet, la protection accrue des locataires poussent les propriétaires à ne prendre aucun risque, en privilégiant les candidats munis d'un CDI. Si les propriétaires pouvaient se séparer rapidement des mauvais payeurs, ils seraient plus flexibles et, en tout logique, moins exigeants. Les banques sont aussi frileuses pour un prêt immobilier, puisqu'il faut présenter au moins 2 ou 3 bilans « très » positifs pour convaincre, alors même qu'une personne en CDI depuis quelques mois peut, elle, emprunter pour se loger. Les indépendants se placent donc dans une situation précaire, lors des premières années, à laquelle il faudra urgemment remédier.
3 - Valoriser les métiers manuels et la filière d'apprentissage:
Enfin, il faut se défaire de l'idée reçue selon laquelle la filière générale au lycée offre les meilleures débouchés, ou même, que le travail intellectuel s'oppose forcément au travail manuel. Tout le monde n'est pas issu du même moule (et c'est tant mieux !), et certains plus que d'autres peuvent avoir une appétence plus prononcée pour les métiers manuels et techniques. Aujourd'hui, près d'un jeune sur quatre de moins de 25 ans est sans emploi, en partie car peu formés ou mal orientés.
L'apprentissage est un excellent levier pour former les jeunes et assurer aux entreprises un recrutement de qualité. Ce système leur permet de mettre un pied dans l'entreprise avant la fin de leurs études, les rend opérationnels à l'issue de leur cursus, et leur permet en plus de gagner un premier revenu (une bouffée d'oxygène au passage pour les parents !). Ce n'est pas pour rien que notre voisin allemand a fait de l'apprentissage sa voie d'excellence, et le résultat est sans appel: 3 fois plus d'apprentis qu'en France et un taux de chômage des jeunes 3 fois moindre. Ce modèle est donc à développer fortement.
C'est donc autour de ces changements majeurs que le prochain quinquennat devra se construire. Le travail comme facteur d'intégration, de construction, d'émancipation. Derrière cet enjeu de premier plan, se joue en réalité l'avenir des générations futures, dont la France ne pourra s'affranchir ni de leurs talents, ni de leur esprit créatif.
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a le à :
Toute la richesse crée par le travail doit selon eux revenir aux seuls possesseurs de capitaux. Les travailleurs, eux, ne sont destinés qu’à être le dindon de la farce.
Bref, certains travaillent, mais d’autres s’enrichissent : ceux qui spolient les travailleurs.
tant que ca rase gratis, ca va
si le FN est passe de 12 a 25% en 5 ans, c'est qu'il y a une bonne raison; quand les bons fruits du socialisme poussent on sait ce qu'on va recolter comme fruit juteux!
evidemment, personne ne voudra de la paternite du nouvel ordre, et certainement pas ceux qui ont tout fait pour l'obtenir.........
L’emploi s’Uberise c’est une autre évidence, mais ce n’est pas réellement un problème vu que le modèle Uber crée plus d’emplois. Le problème est plutôt dans la lenteur d’adaptation à ce modèle et donc dans nos capacités à le concurrencer.
Si on veut rester compétitifs dans l’économie de marché, il faut en comprendre et en accepter les règles et évoluer rapidement. C’est ce que la majorité des entreprises du secteur privé font déjà et sans aide de l’Etat. Par contre si l’Etat pouvait s’occuper de ce qui le regarde, à savoir la réforme et l’optimisation du secteur public, ce serait un grand progrès.
Sur certains points, la démarche de B. Hamon est progressiste, car il fait une bonne analyse de la situation et même si ses propositions paraissent un peu utopistes, il parait tout aussi illusoire de promettre le plain emploi. C’est contredit par l'OCDE, le WEF et par les faits. On ne peut nier l’irréversibilité de la concurrence mondiale, des disruptions technologiques et numériques et de toutes les évolutions des sociétés contemporaines.
Prétendre que l’on va pouvoir combattre cela en avançant des arguments volontaristes, soit c’est de la méthode Coué, soit une vision un peu passéiste de l’économie (en attendant le cycle d’après ?).
Concernant la valeur travail, elle existe, mais n’a pas réellement besoin d’être promue, sauf à vouloir faire de la démagogie. S’il y a une chose que l’on ne peut reprocher aux Français c’est bien le fait de ne pas assez travailler et encore moins de ne pas être assez performants, si on se compare aux autres pays Européens Beaucoup d’études sérieuses le montrent. Le problème est peu être dans la rémunération perçue en échange de ce travail, ou le déséquilibre par rapport à d’autres activités, moins productivistes, ou par rapport aux revenus du capital parfois mieux rémunérés ?
Une société "performante" c'est aussi une question d’équilibre et accepter qu’il y ait des pauvres d’un côté et des gens ultra riches de l’autre, des cadres en burn out et des gens sans travail n’a plus de sens. Il faut juste changer de modèle et sortir de celui du siècle dernier ou des trente glorieuses.
et les moutons réveillez vous
Et puis en etant un peu cruel on pourrait rappeler a ce cher dodeman les 5OOOeuros mensuel de penelope, l epouse à notre fifi l honnete homme,pour repondre au tel....et les 100000euros pour deux textes qu aurait pu ecrire un etudiant en bac litteraire....
Mieux vaut prendre ca au second degre
Ne voyant dans l'assistanat que très peu de vertus"
Que d'énergie gaspillé dans le maintien du passé contre l'évolution qui se fera, que vous le vouliez ou non, aucune stratégie d'adaptation, de reconsidération de nos modèles, l'humain doit se concentrer sur autres choses que de simplement "produire" de "l'inutile".
Le reste de l article est a l avenant. Il parle de l impossibilite d emprunter pour acheter un logement si vous etes auto entrepreuneur. Heureusement que les banques ne font pas n importe quoi !! Un auto entrepeneur est limité en CA et n est pas en mesure de rembourser un lourd credit. Ce monsieur est probablement l un de ceux qui pensait comme Sarkozy qu on devait faire du credit sub prime (heureusement la bulle US a explosé avant que cette brillante idee ne soit mise en pratique). Enfin, il ne fait pas desesperer, peut etre qu en reflechissant ce monsieur va se dire que c est stupide d acheter en s endettant alors que les prix sont au plus haut.
PS: L auteur devrait citer son chef comme un modele. Hamon propose 750 € pour ne rien faire. Son chef Fillon lui a mit la barre bien plus haut 7000 € pour sa femme c est quand meme autre chose !
Avez-vous conscience que, structurellement, les secteurs de l'industrie, des services et de l'agriculture emploient et vont à l'avenir irrémédiablement employer moins de main d’œuvre ?
Ceux qui font semblant de croire le contraire sont soit incompétents, soit des menteurs. Déjà dans les années 80 et 90, on nous faisait croire qu'il faudrait des personnes pour fabriquer les robots. Si les conséquences n'en étaient pas aussi graves, ça pourrait être risible tant il y a de mauvaise foi.
La diminution du nombre de salariés, dans quasiment tous les secteurs, est structurelle et irrémédiable.
Dans ce contexte, vos proposions sont au moins aussi irréalistes que celles de M. Hamon.
Avez-vous conscience que, structurellement, les secteurs de l'industrie, des services et de l'agriculture emploient et vont à l'avenir irrémédiablement employer moins de main d’œuvre ?
Ceux qui font semblant de croire le contraire sont soit incompétents, soit des menteurs. Déjà dans les années 80 et 90, on nous faisait croire qu'il faudrait des personnes pour fabriquer les robots. Si les conséquences n'en étaient pas aussi graves, ça pourrait être risible tant il y a de mauvaise foi.
La diminution du nombre de salariés, dans quasiment tous les secteurs, est structurelle et irrémédiable.
Dans ce contexte, vos proposions sont au moins aussi irréalistes que celles de M. Hamon.
durant 15 ans sous Chirac-Raffarin-DeVillepin, puis sous Sarkozy-FILLON et sous Hollande-VALLS,
l'industrie n'a jamais cessé d'être abandonnée, cassée, délaissée, méprisée, ce qui a conduit à la destruction du travail des femmes et des hommes de France
Actualité :
en ces temps de révélations sur le travail fictif, cet article est le bien venu, un travail fictif n'est pas un travail, c'est une escroquerie et un abus de droit sur le dos des contribuables
Pour le reste,
il convient de définir ce qu'est UN travail, un emploi :
UN travail, c'est UNE activité confiée à une femme ou un homme pour la "production" d'un bien, un service, composé d'une valeur ajoutée ...
en contrepartie de la dite "production", la femme ou l'homme qui produit reçoit une rémunération qui doit lui permettre de vivre décemment et d'élever ses enfants, de soutenir sa famille et d'accompagner ses parents...
de cette définition
un ptit boulot précaire, payé au prix de la misère en dessous du seuil de pauvreté, ne saurait être qualifié d'un emploi
un ptit boulot précaire, payé au prix de la misère, en dessous du seuil de pauvreté, doit être rangé dans la catégorie de l'esclavage nouveau...
Donc oui il faut redonner de l'importance et donc un sens au travail mais comment faire quand vous voyez que les gens qui s’enrichissent ne le font jamais ou rarement à la seule force de leur travail ?
C'est un énorme problème de société, le travail n'est quasiment plus qu'une contrainte, rencontrer quelqu'un d'épanoui dans son boulot est vraiment rare alors que pourtant les gens qui font ce qu'ils aiment sont des éléments irremplaçables dans leur domaine.
La motivation de l'argent ayant l'argement dépassé la volonté d'émancipation il est bien évident que du coup le travail n'est vu que comme une obligation pour avoir du pognon, toute la dégradation de cette notion est là.
Par contre les trois idées que vous développez le sont depuis 20 ans maintenant et ça ne marche pas, on a eu largement le temps de les éprouver et c'est un échec cuisant, il est temps de chercher autre chose ailleurs car quand plus personne ne fera son travail avec plaisir notre société explosera.
Et je suis contre aussi le fait d'imposer le travail à tous, une petite partie d'entre nous n'est pas faite pour travailler, du essentiellement à un vécu plutôt mouvementé, dans ce cas un bon revenu compensatoire est indispensable.
Moi non plus je voulais pas bosser ...
Vous en connaissez beaucoup qui veulent travailler en usine si on leur donne le même salaire en restant chez eux ...
Avec votre proposition , tout travail entre 1500€ et 2500€ rentre a la maison et on ferme les usines .
Vos idées sont stupides
Vous savez que vous n'êtes pas la généralité ? Grâce à mon idée vous pourriez ne pas bosser.
Vous semblez feignant c'est vrai mais tout le monde ne pense pas comme vous vous savez ?
Votre insulte a été signalée bien entendu...
les entreprises françaises bénéficient de près de 200 milliards d'Euros de dispositifs dérogatoires fiscaux (conseil des prélèvements obligatoires 10/2010 + mesures Hollande). il faut encore leur faire des cadeaux ?