Emmanuel Macron et l’impossible « effet waouh »

EDITO - Retrouvez l'éditorial de Bruno Jeudy, directeur délégué de La Tribune Dimanche.
Bruno Jeudy
(Crédits : DR)

Sauf miracle, Élisabeth Borne devrait être remplacée dans les prochains jours. « Sa mission est accomplie », lâche un des proches du président de la République qui énumère les chantiers difficiles menés par la Première ministre, de la réforme des retraites à la loi sur l'immigration en passant par l'assurance chômage et la planification écologique. Le 25e chef de gouvernement de la Ve République - et deuxième femme - n'aura pas eu la tâche facile. Contrairement à sa prédécesseure, Élisabeth Borne aura tenu six cents jours la barre d'un navire prêt à chavirer à tout moment. Sans majorité à l'Assemblée nationale, confrontée à 28 motions de censure (pour 23 articles 49.3 dégainés) et contrainte par le « en même temps » présidentiel, l'ancienne préfète n'a pas à rougir de son bilan. Déterminé à ouvrir une séquence plus politique avec, en vue, les élections européennes qui s'annoncent compliquées pour le camp des modérés, Emmanuel Macron se donne encore un peu de temps pour choisir son quatrième Premier ministre. Vingt mois après sa réélection, le chef de l'État doit donner, dit-on, un « nouveau souffle » à sa majorité et « consolider le macronisme ». Car il n'est pas décidé à conclure un quelconque accord de gouvernement avec LR comme le lui a maintes fois réclamé Nicolas Sarkozy. Bon courage au futur Premier ministre, qui devra vite prouver qu'il peut être un sacré funambule. Écartant une fois encore l'expérimenté Bruno Le Maire, le président lui préfère un profil de « collaborateur ». Les noms de Julien Denormandie (43 ans, ex-ministre de l'Agriculture) et de Sébastien Lecornu (37 ans, actuel ministre des Armées) tiennent la corde. Le premier est ingénieur et macroniste historique tandis que le second est un apparatchik devenu président du conseil départemental de l'Eure, passé par LR avant de devenir Marcheur. Entre les deux, l'effet waouh risque de faire pschitt. Emmanuel Macron a bien sous la main la solution Gabriel Attal. Le ministre de l'Éducation nationale marche sur l'eau depuis sa nomination il y a six mois. Un délai trop court sans doute pour le promouvoir à Matignon. « Je veux bien qu'on fasse un remaniement mais on manque de stock », avait confié un jour Claude Guéant à Nicolas Sarkozy. L'histoire se répète. Pour le président, c'est la deuxième fois en six mois. Avant une troisième après les européennes perdues du 9 juin ? Tel est aussi l'enjeu.

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Bruno Jeudy

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Commentaires 2
à écrit le 07/01/2024 à 9:27
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C'est exactement ça, alors qu'on nous la vendu comme monsieur "effet waouh" jamais nous n'avons fait waouh nous en sommes même à l'effet "bof".

le 07/01/2024 à 11:59
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Non désolé nous l'avons passé l'effet "bof, nous en sommes à l'effet "pfffff..." ^^

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