Listes européennes : la guerre des numéros deux

Après la tête de liste, c'est l'autre enjeu. Le numéro deux est censé illustrer la capacité d’élargissement des partis.
Les élections européennes auront lieu le 9 juin.
Les élections européennes auront lieu le 9 juin. (Crédits : Eric VIDAL)

À l'exception de la Macronie, toutes les forces politiques ont, peu ou prou, choisi leur tête de liste pour les élections européennes du 9 juin. Plusieurs d'entre elles ont reconduit leur meneur du scrutin de 2019 afin de se laisser du temps pour affronter un autre enjeu : celui du numéro deux, censé illustrer la capacité d'élargissement des partis. En particulier ceux qui sont sur le déclin, comme Les Républicains. Pour la droite, c'est déjà officiel : Marie-Hélène Thoraval ne sera pas deuxième de liste. La maire de Romans-sur-Isère, très présente dans les médias depuis le drame de Crépol, a refusé l'offre faite par le parti d'Éric Ciotti. Qui donc secondera François-Xavier Bellamy, qui devrait être désigné chef de file de LR dans les jours qui viennent ? L'eurodéputée sortante et tonitruante Nadine Morano ? La sarkozyste le souhaite, mais beaucoup estiment qu'elle ferait « ton sur ton » avec le conservateur Bellamy. Pour compenser, Éric Ciotti fera-t-il appel à l'élue parisienne Nelly Garnier, qui se démène en coulisses ? Ou est-ce finalement Michèle Tabarot, influente présidente de la commission nationale d'investiture de LR et proche du patron du parti, qui finira par s'imposer ?

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Du côté des écologistes, il n'y a pas de suspense. David Cormand sera en deuxième position derrière Marie Toussaint. Ils se sont disputé la tête de liste, mais les adhérents du parti - devenu Les Écologistes - ont préféré la députée européenne à l'ex-secrétaire national d'EELV. Les deux siègent ensemble à Strasbourg depuis bientôt cinq ans. Chez Reconquête, on connaît les visages mais on s'interroge sur le plan de table. La dizaine de chapeaux à plume du parti d'Éric Zemmour va logiquement truster les premières places de la liste conduite par Marion Maréchal. Sauf surprise, c'est l'ex-LR Guillaume Peltier qui devrait être le numéro deux.

Nicolas Bay a beau mieux connaître la nièce de Marine Le Pen et être, au même titre que Peltier, vice-président exécutif de Reconquête, il devra se contenter du quatrième rang. « Très tôt, Guillaume a préempté sa place en jouant la carte LR », explique un cadre du mouvement, qui fait allusion à la stratégie visant à « remplacer » la droite classique dont François-Xavier Bellamy sera l'homme-sandwich pour les cinq prochains mois.

Du côté du Rassemblement national, c'est plus flou. Des tentatives d'approche ont été faites ici et là, par exemple auprès de l'essayiste Céline Pina (voir La Tribune Dimanche du 3 décembre) mais aussi de l'eurodéputée LR Nadine Morano, dont les positions sur l'immigration sont très proches de celles de Marine Le Pen. « Pour un mandat, Nadine est prête à tout, s'inquiète un parlementaire de droite. Si elle n'en a plus, elle aura du mal à se reconvertir dans le privé. » Au demeurant, l'ex-ministre s'entend bien avec Jordan Bardella, qu'elle croise régulièrement au Parlement européen. La deuxième de liste de 2019, Hélène Laporte, a entre-temps été élue députée de Lot-et-Garonne et, surtout, vice-présidente de l'Assemblée nationale. Elle ne rempilera donc pas.

À gauche, Raphaël Glucksmann le sait : par souci d'équilibre, il devra céder la place de numéro deux à une socialiste. Nora Mebarek, co-cheffe de la délégation du PS à Strasbourg, pourrait endosser ce rôle. Lors du précédent scrutin européen, elle était sixième sur la liste de l'essayiste social-démocrate. Aurore Lalucq, bras droit de Raphaël Glucksmann à la tête du mouvement Place publique, pourrait être en quatrième position. Les choses seront finalisées lors de sa désignation officielle par le PS fin janvier. Les Insoumis, qui auront de nouveau Manon Aubry comme cheffe de file, vont lancer un appel à candidatures dans le courant du mois. La composition de l'équipe sera validée par les militants de LFI fin février. Avec, aussi bien pour les mélenchonistes que pour les autres partis, cette question : faut-il un numéro deux haut en couleur... quitte à faire de l'ombre au premier de la liste ?

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Commentaires 2
à écrit le 07/01/2024 à 11:13
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Que valent des élues européistes puisque ils n'osent pas s'opposer à cette construction dogmatique par peur de ne plus avoir de rôle futur !

à écrit le 07/01/2024 à 9:22
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Le parti pirate n'en ai qu'à 4000 euros de don pour pouvoir faire sa campagne. Merci de penser à lui au lui de tout ces politiciens communs de droite et de gauche entièrement soumis aux banquiers européens. Les seuls à être en mesure en plus de nous ...

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