Taxe robot : une solution pour compenser les effets de l'automatisation massive des emplois ?

OPINION. Si l'automatisation était l'apanage des industriels il y a encore trente ans, elle concerne aujourd'hui l'ensemble des organisations. Le terme englobe en effet aussi bien les machines que les logiciels en tout genre qui exécutent les tâches antérieurement réalisées par des êtres humains afin d'améliorer la productivité. 9 % des emplois présentent un risque élevé de remplacement par des robots et/ou logiciels, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Bon gré mal gré, la substitution progressive génère un phénomène de « destruction créatrice » : des postes nécessitant du personnel à compétences plus élevées émergent, tandis que les emplois moins qualifiés disparaissent, conduisant fatalement à un déséquilibre du marché du travail. Par Emeric Lebreton, Directeur Général et fondateur d’Orientaction et docteur en psychologie.
(Crédits : DR)

Pour contrecarrer cette dynamique, l'application d'une taxe robot sur les systèmes automatisés (CRM, logiciels faisant intervenir de l'IA, robots...) fait partie des solutions préconisées. Il convient néanmoins de faire toute la lumière sur les enjeux de ce levier qui doit reposer sur un mécanisme pertinent et solide.

Les avantages de la taxe robot : l'équilibre avant tout

La question est la suivante : une taxe robot, d'accord, mais à quelles fins ? Elle pourrait servir à financer la formation professionnelle afin d'élever le niveau de compétences numériques des employés peu ou moyennement qualifiés. Elle pourrait également contribuer au financement des retraites et/ou de l'assurance chômage.

Car si les charges salariales servent principalement à financer les prestations sociales, pourquoi les robots seraient-ils dispensés de toute participation alors qu'ils remplacent des êtres humains ? Il s'agirait également de récompenser les entreprises qui privilégient le travail humain, à l'image des sociétés dédiées aux services à la personne. Elles seraient tout simplement exemptées de la taxe.

À l'inverse, celles qui placent l'automatisation au cœur de leur activité se verraient concernées à différent degré par cette mesure, d'autant plus que moins chargées et donc plus rentables, elles auraient les moyens de la payer. Enfin, la taxe inciterait les organisations à reconsidérer le recrutement et remettrait à égalité robots et êtres humains dans la compétition pour l'emploi, puisqu'elles ne seraient plus spécialement gagnantes sur le plan financier.

Identifier les limites du système pour y remédier

Pour autant, ce nouveau levier demande à être intelligemment pensé et fléché car il n'est pas sans soulever certaines problématiques. À titre d'exemple, la taxe pourrait ralentir les gains de productivité si son montant est trop élevé et avoir plus largement un impact sur la croissance comme sur la compétitivité des entreprises. L'automatisation étant au cœur du processus d'innovation dans les entreprises, la taxe robot peut par ailleurs constituer un frein à leur développement. Sa mise en œuvre pose aussi des difficultés qui doivent être résolues au préalable - quels systèmes seraient concernés ? Quel montant et comment le recouvrer ? -, pour éviter que cette taxe robot ne soit « une usine à gaz (...), s'ajoutant aux impôts de production qui freinent le développement des entreprises françaises (cotisation foncière des entreprises, taxe sur les salaires, taxes sur les véhicules de sociétés...). Il convient de rappeler qu'en 2018 ces impôts ont rapporté plus de 75 milliards d'euros et l'impôt sur les sociétés 29 milliards ».

Pour limiter les effets potentiellement néfastes d'une telle mesure, le système de calcul devra prendre en compte de multiples paramètres, tels qu'une application de la taxe de manière différenciée (distinguer les logiciels des robots industriels) et variable selon le secteur d'activité.

L'automatisation n'est plus un sujet de science-fiction, bon nombre d'études, nonobstant leurs écarts de prévisions, démontrent son impact sur l'emploi. Il est à présent temps de faire face à cette transformation inédite qui s'opère depuis plusieurs années dans nos sociétés et qui s'accélère à vitesse grand V en œuvrant pour mettre en place les bonnes politiques de demain.

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Commentaires 5
à écrit le 25/07/2022 à 19:14
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Cette personne raconte n'importe quoi ! il n'y connait strictement rien , c'est un tissu de banalité. Et en plus c'est écrit par le patron d'une boîte de formation qui aide les entreprises à licencier leur personnels ! C'est une honte. Une taxe amat...

à écrit le 25/07/2022 à 19:13
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Cette personne raconte n'importe quoi ! il n'y connait strictement rien , c'est un tissu de banalité. Et en plus c'est écrit par le patron d'une boîte de formation qui aide les entreprises à licencier leur personnels ! C'est une honte. Une taxe amat...

à écrit le 18/07/2022 à 20:03
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La solution envisagée ne peut engendrer qu'une nènième usine à gaz, et plus on complexifie plus on augmente les risques de fraude. Les entreprises, avant même toute réduction de son montant ont besoin d'une fiscalité simple basée sur une assiette ...

à écrit le 14/07/2022 à 7:59
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A croire, que tout les problèmes posés sont issue de notre vénération de "la politique de l'offre", de ses innovations et indispensables publicités! Rien de bien résilient!;-)

à écrit le 13/07/2022 à 12:48
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Taxe immigré : Une solution pour compenser les effets de l'immigration massive sur les emplois ?

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