Dr Frédéric Teboul, de la chirurgie de la Main aux travaux sur les cellules souche

Membre de l’Académie nationale de chirurgie, Président du Syndicat National de chirurgiens de la Main et co-fondateur de l’Institut international de Chirurgie du plexus brachial, Frédéric Teboul, auteur de nombreuses publications internationales, est aussi chercheur. Ses travaux portent actuellement sur les cellules souches et l’enseignement immersif médico-chirurgical. Il nous en parle.

Comment caractériser les progrès réalisés en chirurgie ces 25 dernières années ?

Ces progrès ont réellement changé la donne. Il suffit de songer à ceux réalisés en chirurgie mini-invasive, en microchirurgie, dans la prise en charge des patients paralysés entre autres. A cette liste, il faut ajouter les pathologies que nous pouvons désormais traiter. On peut aujourd'hui conserver des membres gravement blessés en évitant les amputations grâce à la chirurgie reconstructrice pluri-tissulaire des membres.

Vous êtes chirurgien spécialiste de la main et du membre supérieur. Qu'en est-il aujourd'hui du traitement du syndrome du canal carpien ?

Quand j'étais interne, un patient souffrant de ce syndrome était opéré sous anesthésie générale avec une incision qui courait sur l'avant-bras et la main, une immobilisation prolongée, et un délai de reprise du travail assez long. Aujourd'hui, les techniques endoscopiques se sont démocratisées, ainsi que l'orientation progressive vers la « room surgery » (en cabinet, type soins dentaires). L'opération se déroule en ambulatoire et sous anesthésie locale et est suivie d'une auto-rééducation immédiate.

Le traitement des paralysies du plexus brachial via la technique de transfert neveux a également largement été amélioré...

Un nerf est un ensemble de câbles électriques dont beaucoup sont dédoublés. L'idée est de détourner un de ces câbles électriques qui fonctionnent et de le détourner vers un nerf qui est paralysé. Ces techniques, dont le début du développement remonte à 25 ans, entraînent un gain certain pour le patient en termes de motricité. L'indication initiale de l'emploi de cette technique concerne les paralysés du plexus brachial. Il s'agit de victimes d'accident de moto qui se retrouvent avec les nerfs du cou ou de la moelle épinière arrachés. Progressivement, l'emploi de la technique s'est étendu à d'autres pathologies concernant les patients souffrant de lésions de la moelle épinière, ainsi qu'aux victimes d'AVC et dont le cerveau a été atteint. Il s'agit de patients spastiques, leurs membres se contractent donc de manière anarchique. Le nerf responsable de ces mouvements va être coupé et raccordé à un nerf qui fonctionne de manière normale.

Quel est le pourcentage de succès de telles opérations ?

Un patient dont la prise en charge est précoce, jeune et en bonne santé, a bien entendu plus de chance de bénéficier de la technique qu'une personne âgée et en mauvaise santé. Pour un motard de 25-30 ans, victime d'un grave accident, et qui a été traité dans les 6 mois suivant la paralysie, le pourcentage de succès peut grimper jusqu'à 98 % de bons résultats, c'est-à-dire de restauration de la fonction. A contrario, un patient qui s'adresse à nous 12 à 13 mois après l'accident et qui est fumeur (le tabac gêne la repousse du nerf) aura un taux de réussite de 50 %.

Dr Teboul, dans le cadre de vos activités, vous êtes aussi chercheur. Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Mes travaux actuels concernent les facteurs de croissance et les cellules souches soutenus par la Direction Recherche et Enseignement  Ramsay Santé dirigée par le Docteur Locret. La piste des cellules souches du cordon embryonnaire (parce que source de cancers) ayant été abandonnée, d'autres directions ont été explorées. Un peu de manière hasardeuse, on a découvert qu'en filtrant le gras, il était possible d'obtenir des cellules souches. Mais l'on s'oriente également vers d'autres pistes. L'objectif est d'éviter au patient l'implantation chirurgicale d'une prothèse. Pour cela, il faut remplacer les tissus lésés, donc, remplacer les cellules manquantes par les cellules souches par des infiltrations simples.

Enfin, nous travaillons à  la digitalisation « immersive » de l'enseignement des techniques médico-chirurgicales  EN 3D  afin que tout médecin sur l'ensemble de la planète est accès aux techniques les plus innovantes, grâce  aux travaux de recherche novateurs de la société REVINAX dont le CEO  est le Dr ROS.

La consultation du présent article est notamment soumise aux CGU de Scribeo

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