Maison Génestine, le réveil d’une distillerie historique au cœur des volcans

S'intéresser à la maison Génestine, c’est entamer un voyage dans le temps. Il commence dans des caves voûtées du Moyen Âge.
Sébastien Jolivet dans sa cave en août 2021, année où ce passionné de liqueurs anciennes a ranimé la belle endormie (depuis 1950).
Sébastien Jolivet dans sa cave en août 2021, année où ce passionné de liqueurs anciennes a ranimé la belle endormie (depuis 1950). (Crédits : DISTILLERIE GÉNÉSTINE)

C'est là, sous les rues de Clermont-Ferrand, que Sébastien Jolivet prévoit d'installer cette année un musée consacré à la distillerie Génestine. Une étape de plus pour ce passionné de spiritueux et de liqueurs anciennes qui a réveillé la belle endormie en 2021.

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Car l'histoire de Génestine, il aime la partager. C'est celle d'une distillerie, fondée en 1845 par Antoine Génestine. À la fin du XIXe siècle, elle exporte ses liqueurs et apéritifs aux quatre coins du monde, notamment son célèbre vermouth Le Gaulois. Mais elle connaît ensuite un déclin et ferme ses portes peu après la Seconde Guerre mondiale, en 1950. Avant de se lancer, Sébastien Jolivet a entamé un vaste travail de recherche, de la Bibliothèque nationale de France jusqu'aux archives du journal local. Il a rassemblé des photos, des objets publicitaires mais surtout de vieilles bouteilles, certaines encore pleines. « J'ai senti un potentiel historique, nostalgique et esthétique, raconte ce natif de Nîmes qui a reçu l'adoubement moral des descendants du fondateur. J'ai redéposé la marque, qui était libre de droits, et le logo. Nous avons voulu nous rapprocher le plus possible de l'uni- vers rétro chic du XIXe siècle. »

Ses bouteilles d'apéritif à la gentiane, de pastis ou de liqueur de menthe poivrée ont les mêmes forme et couleur qu'à l'époque. Surtout, les étiquettes reprennent le Vercingétorix d'Auguste Bartholdi, puisqu'en 1886 l'architecte de la statue de la Liberté avait autorisé la distillerie à utiliser comme « logo » la maquette de sa statue qui prendrait place quelques années plus tard à Clermont-Ferrand. En revanche, Sébastien Jolivet n'a pas retrouvé les recettes d'antan ; il a donc travaillé les siennes avec des ingrédients frais et naturels, certains poussant dans la région comme la gentiane ou la verveine. « Je me suis servi de mes vingt ans d'expérience dans le secteur, précise ce sommelier de formation et ancien grossiste. Tout est fabriqué ici localement. » En 2023, la maison Génestine a vendu 80 000 bouteilles. Elle exporte déjà en Europe occidentale, mais aussi au Canada et à Singapour. Son prochain projet : proposer à ses clients de choisir leurs ingrédients pour confectionner des gins sur mesure.

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