Congrès de villes de France : le gouvernement au chevet des villes moyennes

Le Creusot, en Saône-et-Loire, principal pôle industriel entre Paris et Lyon, accueillait le congrès des Villes de France, ces 6 et 7 juillet. À cette occasion, le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, et la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, ont rappelé le rôle crucial des collectivités territoriales, que ce soit dans la proximité des services publics ou dans la transition énergétique.
Stanislas Guerini au congrès des Villes de France au Creusot les 6 et 7 juillet.
Stanislas Guerini au congrès des Villes de France au Creusot les 6 et 7 juillet. (Crédits : Amandine Ibled)

Première préoccupation des maires, comme des Français, leur pouvoir d'achat et celui de leurs communes. Face à une inflation de 6%, une revalorisation du point d'indice a été actée pour tous les agents du public, de 1,5% depuis le 1er juillet. « Il était juste d'augmenter les premiers salaires de la fonction publique car les agents sont touchés de plein fouet par l'inflation, notamment sur les produits alimentaires qui ont parfois, augmentés de près de 15% », a souligné le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini. Toutefois, la situation des collectivités n'est pas un bloc homogène, que ce soit à l'échelle de la région, du département, ou des intercommunalités.

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« Il faut que nous soyons capables d'adapter nos réponses », a estimé Stanislas Guérini. . Le ministre de la fonction publique a prévu de réunir les employeurs territoriaux avant la coupure estivale pour évoquer ces sujets et trouver des solutions pour financer ces mesures. Le prochain rendez-vous crucial pour débattre sur le budget des collectivités territoriales sera le futur projet de loi de finances, adopté au plus tard au 31 décembre prochain.

« l’humanisation des services publiques ne s’oppose à sa numérisation ».

« L'humanisation des services publics ne s'oppose à sa numérisation »

Au lendemain des violences qui ont frappé la France, Stanislas Guerini, a promis non seulement la reconstruction rapide des agences France Services, mais la construction de 150 agences supplémentaires en 2023. Le réseau actuel des structures labellisées France Services se compose de 2.600 guichets uniques de proximité regroupant sur leurs sites plusieurs administrations.

Pour le ministre de la Fonction publique, « l'humanisation des services publics ne s'oppose à sa numérisation ». 6.600 agents assurent ce service public quotidiennement. « Nous avons quasiment 800.000 démarches traitées tous les mois. J'avais pour ambition d'atteindre un million de démarches par mois d'ici 2026, mais j'ai rehaussé ce seuil à 2025 », a précisé Stanislas Guérini. La Saône-et-Loire fait partie des bons élèves puisqu'elle est l'un des départements les plus fournis avec 46 maisons France Services.

« Nous allons également renforcer l'engagement financier de l'État, en passant de 30.000 à 50.000 euros pour chacun des espaces Frances Services », a annoncé le ministre de la Fonction publique. Outre l'aspect financier, l'idée est d'enrichir le bouquet de services proposé aux concitoyens, tels que « ma prime Rénov' », « ma prime Adapt' », ou encore d'augmenter les prestations de services avec d'autres organismes tels que le Crous pour les étudiants ou la Banque de France pour les ménages endettés. « Tout cela en partenariat avec les collectivités », a-t-il détaillé.

Le rôle des élus dans la transition énergétique

Dans les prochaines semaines, les maires et présidents d'intercommunalité auront à jouer leur rôle dans la transition énergétique territoriale. Ces derniers seront amenés à élaborer leur planification énergétique dans le cadre de la loi d'accélération des énergies renouvelables. « Ce n'est pas à l'État d'imposer un type de production d'énergie renouvelable sur un territoire », a expliqué Agnès Pannier-Runacher.

« Nous leur proposons plusieurs dispositifs mais demain, ce sont eux qui choisiront, en fonction des atouts de leur territoire, d'installer du photovoltaïque, du biogaz, de l'éolien terrestre, de la géothermie ou des éoliennes maritimes. Ce sont des sujets cruciaux pour l'indépendance de notre pays et très concrets pour le portefeuille des français et la compétitivité des entreprises », a-t-elle promis.

« Construire un système énergétique qui donne de la visibilité »

Selon les projections d'Engie, les cours du gaz et de l'électricité devraient rester plus élevés que leurs niveaux historiques en Europe, jusqu'en 2027 au moins. Pour Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, les dispositifs mis en place par le gouvernement, pour aider les communes à faire face aux hausses des coûts de l'énergie, fonctionnent.

« Notre objectif est d'être attentif à l'évolution des prix de l'énergie, mais surtout de construire un système énergétique qui donne de la visibilité », explique-t-elle. L'idée serait de réaliser des contrats d'énergies renouvelables à 5 ans, à 10 ans, à 15 ans, afin de donner plus de sécurité sur les prix et ne plus dépendre de marchés financiers internationaux. « Si nous sommes dépendants de ce que nous produisons sur notre territoire, au coût de revient sur notre territoire, cela est beaucoup plus facile à piloter », a vanté Agnès Pannier-Runacher.

La transition énergétique passera également par le degré d'acceptabilité des énergies renouvelables sur les territoires. Selon le ministère de la Transition écologique, au 30 septembre 2022, le parc éolien français atteint une puissance de 20,4 GW dont 1,4 GW a été raccordé au cours des trois premiers trimestres 2022, soit presque deux fois plus qu'au cours de la même période de l'année 2021. Ce qui montre que dans certains territoire, l'éolien est davantage accepté. « Si vous expliquez aux habitants que l'installation qui est à côté de chez eux va leur permettre de connaître leur facture dans les 10 ans qui viennent, tout le monde considérera que c'est une bonne idée et que finalement ce n'est peut-être pas aussi beau qu'une cathédrale mais qu'on peut vivre avec ! », a assuré Agnès Pannier-Runacher.

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Ce congrès était aussi l'occasion, pour les membres du Conseil d'Administration de procéder au renouvellement de son bureau. Gil Avérous, maire de Châteauroux, président de Châteauroux métropole, a été renouvelé en qualité de président de Villes de France et Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse, président de la CA Grand Bourg Agglomération, en qualité de président délégué.

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