Energies renouvelables : les Glénan, micro-labo à ciel ouvert

Le Centre international de plongée recharge déjà ses bouteilles à l'énergie verte. En 2021, l'île de Saint-Nicolas des Glénan sera la première île française alimentée à 100 % par les EnR.
Éoliennes, panneaux solaires : fin 2019, les énergies renouvelables représenteront 90 % de l’alimentation sur l’île.
Éoliennes, panneaux solaires : fin 2019, les énergies renouvelables représenteront 90 % de l’alimentation sur l’île. (Crédits : Frederic Hedelin / Only France)

Cadre naturel exceptionnel situé au large de Bénodet, l'archipel des Glénan est peu peuplé mais accueille jusqu'à 3."000 touristes par jour l'été. Depuis toujours confrontées à la question de leur autonomie (alimentation en énergie, eau potable, eaux usées, déchets), ces îles, non reliées par câble au continent et qui abritent quelques demeures, un restaurant, ainsi qu'une école de voile et un centre de plongée réputés, négocient avec la nécessité de préserver leur espace naturel et celle de se passer du fioul. Alimentée depuis 1973 par un groupe électrogène, l'île de Saint-Nicolas des Glénan a successivement accueilli une première éolienne de 15 kW en 1992, puis ses premiers panneaux photovoltaïques dans les années 2000.

Suppression du groupe électrogène

Aujourd'hui, le projet du territoire de Fouesnant, porté par le maire, Roger Le Goff, en partenariat avec Enedis, est d'intégrer pleinement le changement climatique : en 2017, l'électricité consommée à Saint-Nicolas était pour moitié produite par l'éolienne et les panneaux solaires. À la fin 2019, les énergies renouvelables représenteront 90 % de l'alimentation.

L'an passé, la mairie de Fouesnant a investi 100.000 euros dans la pose de deux nouveaux jeux de panneaux solaires sur le bâtiment communal, et l'éolienne a été débridée cette année, pour atteindre 20 kW. « L'objectif de 100 % sera atteint en 2021 », se félicite Jean-Philippe Lamarcade, directeur régional d'Enedis, avec à la clé la suppression du groupe électrogène. Pour les ingénieurs de la filiale d'EDF, qui injecte 250.000 euros dans ce microréseau, les Glénan font figure de laboratoire à ciel ouvert. Le maire de Fouesnant y voit, pour sa part, la « rencontre positive entre la politique et la technologie ».

Optimisation du stockage

L'inauguration, le 14 juin, de ce microréseau intelligent piloté par une interface informatique (energy management system) marque la dernière étape avant l'autonomie. « Pour atteindre l'objectif de 2021, il faut optimiser le système d'analyse de données en installant des compteurs Linky chez les particuliers et en ajoutant du stockage, actuellement 316 kW et 120 batteries) », précise Eric Laurent, directeur territorial d'Enedis, qui travaille en collaboration avec les entreprises bretonnes Enag (équipement) et Entech Smart Energies (stockage).

La consommation de l'île se concentre principalement de mars à septembre. En hiver, quand la production est à l'arrêt, Enedis entretient la charge de la batterie. Le système de pilotage oriente en temps réel la production vers le stockage ou vers la consommation. Comme le montre l'écran de visualisation de la centrale, la courbe de production diminue au passage du moindre nuage. La consommation des clients et le comportement de la production seront à nouveau analysés en fin d'été.

Pour Fouesnant, qui rénove aussi Fort Cigogne afin de rendre le site autonome en énergie et en eau potable (budget : 3,6 millions d'euros), le projet des Glénan est global. Pour Enedis, cette vitrine de l'utilisation des microgridset des EnR au service de la transition énergétique met en oeuvre des technologies potentiellement transposables au-delà des petits territoires isolés. Y compris dans une configuration urbaine, sur une zone de travaux ou dans un quartier.

Réseaux intelligents : une vitrine Smile à Rennes et à Nantes

Smile (smart ideas to link energies), le projet birégional Bretagne-Pays de la Loire, a pignon sur rue. Deux showrooms mis à disposition par Enedis à Rennes et à Nantes mettent en avant, à destination du grand public et de futurs clients, les technologies développées par les 252 adhérents de l'association, dont 60 % d'entreprises du numérique et de l'énergie. À Rennes, le circuit de visite interactif illustre cinq thématiques, dont celles du smart territoire, de la mobilité verte et de l'autoconsommation collective, comme à Pénestin (56). Dans le cadre de Smile, 43 projets collaboratifs de transition énergétique sont en cours dans les deux régions, pour un investissement de 100 millions d'euros. D'ici à 2020, ils doivent contribuer au déploiement d'un système intelligent sur le Grand Ouest.

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Commentaire 1
à écrit le 05/08/2019 à 8:45
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La centralisation de la production et distribution d'énergie électrique freine des deux pieds cette urgence de pouvoir produire sans trop agresser la nature, le communes selon leurs emplacements géographiques pourraient multiplier les rechercher d'én...

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