L'ex-groupe italien d'électroménager, racheté en 2019 par le géants chinois Haier (30 milliards de recettes), a l'intention d'arrêter au second semestre la fabrication des cuisinières Trio (un combiné de four, de plaques de cuisson et de machine à laver la vaisselle) encore effectuée à Lunery. Le site du Cher réalise aussi l'assemblage des autres appareils électroménagers de la gamme Rosières. Déjà fabriquées dans l'usine du groupe basée à Eskisehir en Turquie, les pièces y seront également assemblées à court terme. Rosières s'est par ailleurs mis en quête d'un repreneur pour reprendre la plate-forme industrielle dédiée aux cuisinières Trio. Ce produit de niche vendu à 7.000 exemplaires par an s'adresse essentiellement aux fabricants de caravanes et de bateaux de plaisance. « Il pourrait intéresser un petit opérateur du secteur, assure Vincent Rotger, président de Candy-Hoover et CSO d'Haier en Europe. Dans ce cadre, nous sommes prêts à accompagner le projet de reprise, y compris en rachetant une partie de la production sous la marque Rosières ».
De la recherche de ce repreneur éventuel dépend en partie l'impact social de l'arrêt des chaines de fabrication de Rosières qui emploient 72 salariés à Lunery. Dans le cadre de la procédure d'information consultation des élus, le groupe a annoncé vouloir créer parallèlement 26 nouveaux postes chez Candy Hoover Services, qui leurs seront proposés en priorité. Candy Hoover assure également vouloir faciliter les reclassements des salariés sur d'autres sites du groupe.
Maintien de la compétitivité de Candy Hoover
L'appel au maintien, voire à la relocalisation de l'industrie sur le territoire, réaffirmé et largement soutenu par l'Etat français depuis le début de la crise sanitaire, n'a pas été entendu par Candy Hoover pour des questions de compétitivité. Le groupe avance dans ce cadre le caractère ultra-concurrentiel marché de l'électro-ménager en France et à l'échelle mondiale. 16 fabricants, sans compter les distributeurs, opèrent ainsi dans l'Hexagone. Dans ce contexte, Rosières, qui était légèrement dans le rouge en 2018 (500.000 euros de déficit pour 20 millions d'euros de recettes) aurait perdu 40% de ses volumes de vente en 2019. La crise sanitaire du Covid 19 a encore aggravé les difficultés de la marque haut de gamme. Conséquence, Candy Hoover, qui exploite quatre enseignes (Candy, Hoover, Haier et Rosières) et a réalisé 350 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019, a vu son excédent brut d'exploitation chuter de 85% en trois ans. En tablant sur des coûts de main d'œuvre trois fois moindre en Turquie, le groupe espère retrouver un taux acceptable de profitabilité dès l'année prochaine.
Avec Brandt, détenu depuis 2014 par le conglomérat algérien Cevital, Rosières était le dernier fabricant d'électroménager hexagonal après la délocalisation complète de cette industrie à partir des années 1980. L'ancienne fonderie, créée en 1869, n'était déjà plus que l'ombre d'elle-même. Dans les années 1970, l'usine de Lunery employait environ 1.300 salariés.
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