Emploi des jeunes : l'Île-de-France est en retard

EXCLUSIF - Le taux d'emploi des jeunes franciliens est anormalement bas vis-à-vis du taux national. C'est ce qui ressort d'une étude du Centre régional d'observation du commerce, de l'industrie et des services (Crocis) de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) Paris Île-de-France que dévoile La Tribune. Explications.
En 2022, le taux d'emploi des jeunes Franciliens était de 30 %.
En 2022, le taux d'emploi des jeunes Franciliens était de 30 %. (Crédits : Reuters)

C'est du jamais-vu: l'écart du taux d'emploi entre les jeunes Français et les jeunes Franciliens n'a jamais été aussi prononcé que depuis l'an 2000. C'est le principal enseignement d'une étude réalisée par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris Île-de-France (CCI Paris-IDF), que dévoile aujourd'hui La Tribune.

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Se fondant sur des chiffres d'Eurostat (la direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique, Ndlr), la CCI francilienne révèle effectivement qu'en 2022, le taux d'emploi des jeunes franciliens est de 30%. C'est 4,9 points de moins que la moyenne nationale (34,9%), à l'inverse de l'année 2002 au cours de laquelle au cours de laquelle les deux taux étaient égaux à 29,3 %.

Mais comment expliquer ce fossé qui se creuse entre la moyenne régionale et la nationale ? C'est ce qu'a voulu comprendre le Centre régional d'observation du commerce, de l'industrie et des services (Crocis) de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris Île-de-France.

Moins de travailleurs, plus d'étudiants

Selon Mickaël Le Priol, économiste au Crocis et auteur de ladite étude, cet écart est principalement dû aux études supérieures.

« Comparée à d'autres, l'Île-de-France concentre beaucoup de grandes universités. C'est l'une des régions où les jeunes restent le plus longtemps en études avant de s'insérer sur le marché de l'emploi », analyse pour La Tribune Mickaël Le Priol.

L'économiste relie ce phénomène à l'état de santé de l'économie française. D'après lui, lorsque le marché du travail se portait bien, « les jeunes devenaient actifs dès le bac +4, sans forcément terminer leur master ».

C'est ce qui explique qu'en 2022, seuls 30 % des 15-24 ans des Franciliens disposent d'un contrat à durée déterminée (CDD) ou indéterminée (CDI), l'enquête recensant 787.175 étudiants dans la région pour l'année 2021-2022. Un taux d'emploi qui a toutefois augmenté de 5,6 points depuis 2014 (24,4 %).

Le taux de chômage aussi en hausse

Tant est si bien qu'un faible taux d'emploi entraîne un fort taux de chômage, rappelle Mickaël Le Priol. En 2022, le taux de chômage des jeunes Franciliens épousait tout juste la moyenne nationale (17,3 %) ; un an plus tôt, il était même supérieur de 1,5 point.

« Le problème ce n'est pas l'offre d'emploi qui manque, mais l'orientation. Certains secteurs sont complètement saturés de demandes tandis que d'autres sont désertés », poursuit l'économiste auprès de La Tribune. 

En comparaison, la Hollande-Septentrionale (province des Pays-Bas située dans la partie nord-ouest du pays, Ndlr) affiche le taux d'emploi des 15-24 ans le plus élevé de l'Union européenne avec 75,5 % d'actifs en 2022.

Un phénomène que Mickaël Le Priol lie au « modèle néerlandais », dans lequel l'orientation s'effectue dès le collège et non à la fin du lycée comme en France. Ce dernier mise donc sur le développement de l'alternance comme un moyen de former  des jeunes qui sont davantage aptes à l'insertion professionnelle.

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Commentaire 1
à écrit le 12/03/2024 à 22:51
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Pour se faire une idée, il faudrait comparer la démographie des différentes régions ainsi que l'âge de sortie du système éducatif, sinon, on compare des choux et des carottes...

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