Créer « un choc d'offre ». Lors de son discours de politique générale le 30 janvier puis en déplacement à Villejuif (Val-de-Marne) le 14 février, le Premier ministre Gabriel Attal s'est engagé à « déverrouiller le logement ». Des paroles aux actes, le premier aménageur public francilien, Grand Paris Aménagement, vient de dévoiler neuf mesures en ce sens au Marché international des professionnels de l'immobilier (Mipim) en présence du nouveau ministre du Logement Guillaume Kasbarian.
Neuf mesures
Au programme: une réduction de l'ordre de 40% du coût de production des logements et du coût du foncier, la simplification des exigences de construction, la maîtrise des délais de production, la création d'un premier fonds propre à hauteur de 40 millions d'euros mais aussi la demande d'une « pause » dans l'application des jalons 2028 et 2031 de la réglementation environnementale de la construction neuve dite RE2020.
« Dans ce contexte de la crise de la demande et de l'offre, je souhaite que cette démarche prise par GPA inspire les autres établissements publics d'aménagement (EPA) aux côtés des collectivités territoriales et des acteurs du logement. Nous y travaillerons dans les prochaines semaines », a réagi, dans la foulée, le ministre Guillaume Kasbarian, quelques minutes après avoir inauguré le Mipim.
Grand Paris Aménagement (GPA), qui vient d'adopter ce plan de soutien financier et ce choc de simplification, promet que ces solutions sont « immédiatement mobilisables ». Selon l'opérateur, elles permettront, notamment, de diminuer jusqu'à 6,75 % le prix des logements pour les futurs habitants de la région Île-de-France, le tout sans contribution financière ni de l'État, ni des collectivités territoriales.
Un premier fonds propre
Pour diminuer le besoin de fonds propres des opérateurs immobiliers intervenant dans le cadre des opérations d'aménagement conduites par GPA, l'EPA Orly Rungis Seine Amont, et ses filiales, un premier fonds propres de 40 millions d'euros pour une durée ponctuelle a ainsi déjà été acté.
« Ces premières annonces ne vont pas révolutionner à elles seules la construction et la relance du logement, mais avec 80 opérations actives en 2024 et 1.500 logements produits chaque année en 2022 et 2023, nous avons réalisé 3 % de la production de logements en Île-de-France l'an dernier », confie à La Tribune, Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président (UDI) du conseil régional francilien, chargé du logement et, à ce titre, président de Grand Paris Aménagement.
Si la région Île-de-France compte déjà 12,3 millions d'habitants, elle accueille 50.000 habitants supplémentaires chaque année. Sauf que sa production de logements demeure insuffisante avec 50.000 logements en 2023 contre 70.000 par an, l'objectif assigné par la loi du Grand Paris de 2010.
Avec ces annonces, le volume de commercialisation du foncier de l'établissement sera multiplié par trois, assure ainsi GPA. Avec ses filiales, le premier aménageur public francilien devrait ainsi contribuer à la production annuelle de 7 à 9 % de logements dans la région.
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