Grand Paris : des solutions pour héberger les plus pauvres

Treize communes concentrent 60% des place d'hébergement d'urgence, un déséquilibre que compte corriger le Plan métropolitain.
César Armand
La métropole compte 16 places pour 1.000 habitants, soit davantage que la moyenne nationale.

Au 1er janvier 2019, la Métropole du Grand Paris (MGP) déploiera son Plan métropolitain de l'habitat et de l'hébergement (PMHH) qui comporte notamment une programmation pluriannuelle de l'hébergement d'urgence. Aujourd'hui, ce territoire compte 16 places pour 1.000 habitants, un taux bien supérieur à la moyenne nationale, mais 13 communes concentrent à elles seules 60% de l'offre existante. Intervenant à une table ronde sur le Grand Paris face aux défis de l'hébergement et de l'inclusion, Dominique Alba, directrice générale de l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur), qui accompagne la MGP dans l'établissement de son PMHH, a rappelé que celui-ci allait « soutenir la création de places dans toutes les communes dont le ratio est inférieur à 12,5 places pour 1.000 habitants ».

Délégué interministériel chargé de l'accueil et de l'intégration des réfugiés, le préfet Alain Régnier se félicite de cette réforme institutionnelle.

« Notre capitale souffre d'un retard de gouvernance préjudiciable, assène-t-il. La répartition qui existe aujourd'hui est la somme de politique communales qui ne font pas une politique métropolitaine. »

Et le haut fonctionnaire de partager une anecdote avec l'auditoire : en tant que directeur de cabinet de Dominique Versini, secrétaire d'État chargée de la Lutte contre la précarité et l'exclusion, de 2002 à 2004, il avait mis un an et demi pour réunir les huit présidents de départements franciliens et construire une réponse commune.

En attendant, des sites accueillent déjà les publics les plus fragiles. Le plus emblématique reste celui des Grands Voisins, siège de l'ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul, dans le XIVe arrondissement de Paris, qui compte déjà 600 lits, mais aussi des boutiques et des jardins partagés. Le Bastion de Bercy, dans le XIIe, possède, lui, des terrains de sport sur le toit. « On aboutit à des endroits où il peut se passer beaucoup de choses, souligne la DG de l'Apur, ça crée des lieux très beaux, de la vie dans la ville. »

Préfabriqués et pilotis

D'autres installations, dites "modulaires", accueillent ces populations dans des préfabriqués, comme celle située allée des Fortifications dans le XVIe arrondissement. « Tout le monde se souvient de la réunion à la mairie où la préfète a été agonie d'injures, rappelle Dominique Alba. Mais maintenant ça a changé. » Idem à Ivry-sur-Seine où 47 bébés sont nés dans des équipements sur pilotis et où une école a été ouverte grâce à 200 habitants qui viennent donner des cours de toutes sortes.

Pierre Coppey, directeur général adjoint de Vinci, approuve une telle solution « pas cher à construire, de bonne qualité et durable » de même qu'il propose d'utiliser les bâtiments privés et publics en phase d'affectation.

« Quand Aurore [l'association qu'il préside, ndlr] garantit qu'elle libère les locaux dès qu'on le lui demande, elle est plus convaincante que le DAL et moins menaçante que les autres, assure-t-il. Nous sommes des squatteurs légaux ».

César Armand

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