Régionales en Île-de-France : les patrons de PME entrent en campagne

RÉGIONALES 2021. A deux mois des élections, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) d’Île-de-France vient de dévoiler ses attentes vis-à-vis du prochain exécutif régional. Si 80% des chefs d'entreprise peinent à connaître les actions de la Région, 40% d'entre eux se disent déjà prêts à reconduire la sortante Valérie Pécresse. Le 18 mai, la CPME présentera son propre programme.
César Armand
« La région comme l'Etat ont été au chevet des PME. C'est réconfortant pour le développement de l'économie francilienne », souligne le président de la CPME Paris Île-de-France Bernard Cohen-Hadad.
« La région comme l'Etat ont été au chevet des PME. C'est réconfortant pour le développement de l'économie francilienne », souligne le président de la CPME Paris Île-de-France Bernard Cohen-Hadad. (Crédits : CPME Île-de-France)

Un an après le début de la crise économique et sanitaire, et à la veille des élections départementales et régionales, les patrons de PME d'Île-de-France, première région d'Europe avec 30% du PIB national, ont-ils « le moral dans les chaussettes » ? Le président de la CPME Paris Île-de-France Bernard Cohen-Hadad a posé la question au directeur général adjoint d'Ifop Frédéric Dabi. Pour lui répondre, le sondeur a interrogé 500 chefs d'entreprise franciliens comptant moins de 250 salariés début avril.

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80% des patrons peinent à connaître les actions de la Région

Il en ressort que 45% des patrons de PME se disent « optimistes » quant à la situation économique de la région Île-de-France, de la même manière que 63% se déclarent « confiants » quant à la capacité de la collectivité à surmonter la Covid-19.

« Le fait régional s'est imposé et la région peut être vue comme un palliatif voire un supplétif face à un Etat qui a pu paraître défaillant », relève Frédéric Dabi.

« La région comme l'Etat ont été au chevet des PME. C'est réconfortant pour le développement de l'économie francilienne », complète Bernard Cohen-Hadad.

Si la région est perçue comme « dynamique » (81% du panel), « moderne et innovante » (72%) et « attractive pour les entreprises qui veulent s'y implanter » (71%), 80% des chefs d'entreprises franciliens n'ont pas l'impression de connaître les actions du conseil régional.

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Dans les PME-TPE, Pécresse « écrase » le match

Un pourcentage à relativiser selon le président de la CPME francilienne, sachant que 49% des sondés affirment leur satisfaction à l'égard de l'action de la collectivité et de sa patronne Valérie Pécresse. Avec 40% des voix, la présidente sortante du conseil régional « écrase » d'ailleurs le match - dixit Frédéric Dabi de l'IFOP - quand les chefs d'entreprises sont questionnés sur le ou la candidat(e) le/la plus pro-business.

Suit Audrey Pulvar, cheffe de file d'Île-de-France en commun (PS-PRG-Place publique-Les écolos solidaires-Allons enfants), qui obtient 5% des suffrages. La maire-adjointe de Paris chargée de l'alimentation durable, de l'agriculture et des circuits courts est talonnée par la députée (LFI) Clémentine Autain (2%), l'écologiste Julien Bayou (2%), le conseiller régional (RN) Jordan Bardella (2%) et le député (LREM) Laurent Saint-Martin (1%).

« Un manque d'intérêt ? Une inadéquation de l'offre par rapport aux attentes des patrons ? » se demande Frédéric Dabi.

« Une prime à la sortante qui a une envergure qui dépasse la région. Les entrepreneurs attendent du soutien à l'économie dans la durée. Valérie Pécresse a été ministre du Budget [de 2011 à 2012, Ndlr] », réplique Bernard Cohen-Hadad.

La CPME présentera un programme le 18 mai

Quel que soit leur favori, les patrons de PME franciliens ont en tout cas les mêmes attentes vis-à-vis du conseil régional : une amélioration des transports en commun (63%), des politiques publiques de formation (42%), un meilleur accompagnement économique et financier (31%) et un choc de simplification (13%). La confédération des petites et moyennes entreprises d'île-de-Paris présentera d'ailleurs son propre programme le 18 mai prochain, au lendemain du dépôt des listes  en préfecture.

Car, pour l'heure, « nous trouvons que les questions des PME ne sont pas assez abordées », explique son président Bernard Cohen-Hadad. « L'économie risque d'être le parent pauvre dans une campagne courte », estime, pour sa part, Frédéric Dabi.

Après s'être présenté à titre personnel sur une liste LREM aux dernières élections municipales à Paris, Bernard Cohen-Hadad encourage donc ses entrepreneurs « femmes et hommes » à concourir aux scrutins des 20 et 27 juin prochain. « Nous avons été approchés par des candidats pour être sur des listes régionales ou départementales, mais nous ne servirons pas d'alibi ou de faire-valoir », prévient-il d'ores et déjà.

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« C'est le mille-feuille qu'il faudra clarifier »

En attendant le vote, la CPME francilienne promet de n'être « ni polémique ni partisane ». « C'est le mille-feuille avec cet empilement qu'il faudra clarifier », conclut son président, en référence à l'enchevêtrement institutionnel communes-intercommunalités-métropole-départements-région.

Un souhait qui risque toutefois de rester un vœu pieu au moins jusqu'au prochain quinquennat présidentiel. Candidat puis chef de l'Etat, Emmanuel Macron avait promis de « simplifier drastiquement les structures », mais rien n'a bougé depuis quatre ans.

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César Armand

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