Sondage exclusif : Valérie Pécresse fait la course en tête pour les Régionales 2021

Selon notre étude exclusive IFOP pour La Tribune et Europe 1, réalisée auprès de 1.004 Franciliens, les habitants de l'Île-de-France sont optimistes quant à leur avenir, mais inquiets quant à la situation sanitaire. A six mois des élections régionales, Valérie Pécresse l'emporterait dans des proportions similaires à ses scores de décembre 2015. La poussée verte constatée lors des dernières municipales resterait contenue.
César Armand
(Crédits : DR)

En ce lendemain d'annonce d'un plan de relance économique massif et de rentrée scolaire à hauts risques, les Franciliens restent optimistes sur l'avenir de leur région (57%). De même, ils sont confiants dans leur avenir personnel et dans une moindre mesure, quant à la situation économique de la région Île-de-France (47%). En revanche, la situation sanitaire leur inspire davantage de crainte : les deux-tiers (64%) affichant leur inquiétude sur la crise de la Covid-19, qui impacte leur quotidien en cette rentrée masquée. C'est ce qui ressort de notre étude exclusive IFOP pour La Tribune et Europe 1, réalisée auprès de 1.004 Franciliens entre le 28 août et le 2 septembre dernier. "L'inquiétude sanitaire est désormais supérieure au pessimisme économique. L'Île-de-France est devenue le foyer numéro 1", explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'IFOP.

Sans surprise, la santé (86%) et la lutte contre l'épidémie de Covid-19 (78%) arrivent en tête des thèmes prioritaires pour les mois qui viennent en Île-de-France. Les Franciliens citent ainsi en premier le risque sanitaire sur leur santé et celle de leurs proches (53%) avant le risque économique (34%). Parmi les autres préoccupations majeures, suivent l'éducation (73%) et la lutte contre la délinquance (72%). Dans ce domaine, c'est du jamais-vu. Il y a un an, cet item était cité 50% des panélistes. Aujourd'hui, plus de deux-tiers (+22) d'entre eux l'évoque spontanément.

La délinquance, une source de préoccupation majeure

"Le clivage gauche-droite demeure très fort, même si cela augmente à gauche. L'attente est très élevée par rapport à l'ensemble du tissu hexagonal", relève Frédéric Dabi. Vérification faite, 67% de la gauche (LFI, PS et EELV) comme 69% des centristes et 86% de la droite la citent effectivement comme priorité. La lutte contre la délinquance passe en outre devant la protection de l'environnement, le chômage et le pouvoir d'achat, confirmant l'optimisme des sondés quant à la situation économique. "La reprise économique a été largement intériorisée", insiste le sondeur.

En revanche, le sujet de la mobilité et des transports en commun, si problématique d'une zone géographique à une autre, est cité par moins de la moitié du panel: 47% le qualifient de "tout à fait prioritaire" à la différence de 43% qui le jugent au contraire"important mais pas prioritaire" de même que 10% le considèrent comme "secondaire".

En réalité, à y regarder de plus près, 50% des Essonniens, 52% des Parisiens et jusqu'à 59% des Val-de-Marnais l'érigent en priorité, à la différence des autres habitants de petite et grande couronne. Ce résultat est d'autant plus surprenant qu'il existe un fossé gigantesque entre un habitant de la capitale qui bénéficie de toutes les mobilités individuelles et collectives et un résident de Seine-et-Marne qui a peu d'alternatives à sa voiture individuelle.

Valérie Pécresse tutoierait son score de décembre 2015

Quoiqu'il en soit, à six mois des élections, la présidente (Libres !) du conseil régional semble en bonne voie pour repartir pour un second mandat. Valérie Pécresse obtiendrait 29% des voix au premier tour, contre 19% pour le candidat LREM testé dans l'étude, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, 16% pour le conseiller régional et secrétaire national d'EELV Julien Bayou, 14% pour le conseiller régional et eurodéputé RN Jordan Bardella, et 9% pour le sénateur socialiste Rachid Temal. La présidente de région sortante, Valérie Pécresse tutoierait ainsi son score obtenu en décembre 2015 (30,51%).

Certes, ces résultats sont à manier avec précaution, l'offre politique n'étant pas encore officiellement connue du côté des frontistes, des marcheurs et des socialistes, mais ils montrent que cinq listes sont capables de se maintenir au second tour, dont le seuil d'accès est de 10%. En testant l'hypothèse Julien Bayou, tête d'une liste commune allant du PS, au PCF, en passant par Génération.s - le parti de Benoît Hamon - et EELV, ce dernier obtiendrait cependant 22% (+6) mais la candidate sortante consoliderait plus encore son avance à 31% (+2). Dans cette configuration, les scores de Jordan Bardella et de Jean-Michel Blanquer demeureraient, eux, inchangés (14% et 19%).

"Valérie Pécresse, qui fait le plein chez l'électorat de droite (84%), fait la course en tête. Cette prime au sortant est peut-être due au fait que le fait régional s'est imposé pendant cette crise", estime Frédéric Dabi. "Si la gauche est dispersée, elle a très peu de chances. Si elle est unie autour de Julien Bayou, il n'y a pas de dynamique pour l'instant et cela avantage la présidente sortante", poursuit le sondeur.

L'inconnu(e) du candidat(e) LREM

Rappelons qu'en 2015, Valérie Pécresse, partie avec la droite et les centristes, avait obtenu 30,5% puis 43,8% des voix au second tour, suivie par Claude Bartolone, candidat de la majorité socialiste, avec 25,2% et 42,2% des voix, et le trésorier du RN Wallerand de Saint-Just, qui de 18,4% était tombé à 14%. Emmenés par Emmanuelle Cosse, Europe Ecologie-Les Verts de même que le Front de Gauche, mené par le communiste Pierre Laurent, ne s'étaient, eux, pas qualifiés pour le deuxième tour, avec, respectivement, 8% et 6,7% des suffrages.

Depuis 2017, il faut ajouter à ce paysage politique francilien la possibilité d'un candidat ou d'une candidate La République en marche. Cela pourra être Jean-Michel Blanquer ou même Marlène Schiappa. Tous les noms circulent. Quel que soit le choix du parti présidentiel, il devra plaire à la fois au citadin urbain et au citoyen périurbain. Une gageure à un an de la prochaine élection présidentielle.

César Armand

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Commentaires 7
à écrit le 08/09/2020 à 7:25
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A un moment elle a quand même pallié à certaines défaillances de l'état, et en particulier celles du roi Jupiter 1er et de son gouvernement de laquets serviles, veuls et incultes.

à écrit le 07/09/2020 à 13:52
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En 2022 elle fera sauter le bouchon , elle sera la première femme présidente .i

à écrit le 07/09/2020 à 9:49
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Tout sauf l'arrivée des rouge-vert, indigénistes et compagnie au pouvoir...

à écrit le 07/09/2020 à 9:15
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Tous les jours , elle surfe sur délinquance , critiquant le gouvernement, alors qu'elle a fait partie d'un gouvernement qui n'a pas construit une place de prison , et a fait voter la loi Dati permettant de ne plus exécuter les peines fermes de moins ...

le 07/09/2020 à 9:49
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ça doit être sympa les repas avec toi...

le 07/09/2020 à 16:37
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Hélas la droite n'a pas d'autre candidat à soumettre ! Ce sont des copinages à n'en plus finir! Quelle honte!

à écrit le 07/09/2020 à 8:40
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"La lutte contre la délinquance passe en outre devant la protection de l'environnement, le chômage et le pouvoir d'achat" Des soucis de passifs et comme on interroge jamais les enfants... "Tout est bruit pour celui qui a peur" Sophocle

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